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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
GUATEMALA
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- IMMORTALITE -

L’immortalité, voilà bien un concept que seul un mortel a pu produire ! Une vraie bizarrerie dans un monde où il est bien difficile de désigner avec quasi certitude quelque chose qui ne soit pas appelé à disparaître, tôt ou tard. Chacun d’entre nous, bien sûr (quoi que certains en doutent…), mais aussi, et c’est encore plus difficile à admettre, notre culture, nos empires, notre histoire et même notre géographie (voire notre univers ?) à plus ou moins brève ou longue échéance. Triste constat ? Soit ! Il y a mille raisons de se révolter, de rejoindre la résistance, de brandir le drapeau de l’immortalité car c’est vivre que de se battre.

Mais que savons-nous de l’immortalité après tout ? Rien, ou si peu qu’il nous arrive même de nous mélanger allégrement les concepts. Ainsi, de ces moments de vacuité pénible que le langage courant qualifie de « mortellement ennuyeux » et que la plupart du temps nous trouvons très (trop) longs. Que serait alors un moment « immortellement » ennuyeux ? Encore pire ? Mazette ! En tout cas, forcément plus long…

Mais le plus curieux dans cette conception de l’immortalité n’est peut-être pas où l’on croit… Car si cette notion fait la part belle à l’idée d’une vie qui n’aurait jamais de fin, elle véhicule également, en contrepoint indispensable à la démonstration, celle d’une vie qui a un début et une fin. Or d’un point de vue strictement biologique ce n’est pas tout à fait exact. Chez les mammifères par exemple (dont les humains…), la vie naît de la vie ! Les cellules mâles et femelles qui fusionnent pour donner naissance à un rejeton sont bien vivantes, nul n’en doute. Par ailleurs, si l’immortalité semble être une victoire sur la mort (à juste titre sans doute), il faut bien admettre que la mort de la totalité du vivant dans l’univers signerait également la mort de la mort… Plus rien n’étant vivant, il ne resterait rien non plus qui pourrait mourir. Situation de laquelle on peut donc malicieusement conclure que le plus sûr allié de la mort, c’est la vie mais également que l’immortalité (en maintenant la vie indéfiniment) serait tout autant une victoire perpétuelle de la mort. Hic terminus haeret…

Théodore Neville.

Pour savoir : Hic Terminus Haeret: Du Terme d'Erasme à la devise ... - jstor

www.jstor.org/stable/751065

La parution de cette planche du Dictionnaire Inutile, a été différée d’un commun accord avec Théodore compte-tenu des événements. Nous reprenons aujourd’hui l’ordre alphabétique du Dictionnaire Inutile de Théodore.

Théodore et JFG.

L'IMMORTALITE - DICTIONNAIRE INUTILE
N'OUBLIONS PAS VENDREDI 13

Mon cher Daech,

J'ai bien lu ton communiqué de presse victorieux. Comme on l'imagine, tu dois être heureux du succès de tes attaques menées vendredi soir à Paris. Massacrer des civils innocents qui ne demandaient qu'à jouir d'un bon match de foot, d'un concert de métal ou tout simplement d'un petit restau entre potes, ça défoule, pas vrai ? Alors certes, ça ne te change pas beaucoup des milliers d'exactions commises quotidiennement, depuis des années, en Irak et en Syrie. Mais en bonne multinationale des lâches et des peine-à-jouir que tu es, il te fallait t'imposer sur le marché occidental. Ce que tu as fait, dès janvier, avec l'attentat de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Toutes mes félicitations : grâce à tes happenings sordides et sanglants, la marque Daech est plus forte que jamais. Elle a même effacé jusqu'au souvenir d'Al-Qaeda qui, à côté de toi, semble désormais presque raisonnable.

Donc, tu as tué. Oh bien sûr, pas par goût du sang et de la violence, mais au nom «d'Allah le Très Miséricordieux». Moi qui croyais que la «miséricorde» suppose la bonté et l'indulgence envers les autres, je ferais mieux de jeter mon dictionnaire. Et de m'acheter une Kalachnikov et des grenades, pour m'en aller distribuer à mon tour amour et compassion partout où vous vous trouvez. Avant de laisser, sur vos corps enfin bénis, la photo de ma cousine Madeleine, que votre miséricorde a lâchement assassinée vendredi au Bataclan.

L'eussiez-vous connue, que vous l'auriez détestée immédiatement. C'était une femme libre et heureuse, pleine de cette lumière intérieure qui vous manque tant. Horreur suprême, c'était aussi une intellectuelle, qui aimait son métier de prof de lettres en collège. Car oui, chez nous, les femmes ont non seulement le droit d'être éduquées, mais aussi d'enseigner. Tout comme elles ont le droit d'aller où bon leur semble, d'écouter de la musique, de boire de l'alcool et d'aimer qui elles veulent. Sans burqa, ni violence. Bref, de jouir de cette liberté qui vous fait tant horreur. Et dont Paris, «la capitale des abominations et de la perversion», dis-tu, s'est fait depuis longtemps la représentante.

Oui, chers sœurs et frères, n'en doutons pas : l'abomination et la perversion n'est pas à chercher dans le massacre d'innocents par des fanatiques surarmés, qui travestissent le Coran en un manuel du parfait petit terroriste, mais dans cette vie païenne, faite de plaisirs et de joie. Cette «fête de la perversité» qui réunit, de semaine en semaine, des milliers «d'idolâtres» ; lesquels, au lieu d'adorer la Mort comme vous le faites en «(divorçant) de la vie d'ici-bas», préfèrent se rassembler pour communier ensemble, dans un instant de partage et d'adoration de l'existence.

À ce titre, mon petit, ridicule, mesquin Daech, je te dois un aveu : moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre. J'aime la vie, le métal, les restaus et, parfois même, regarder un match de foot. Mea culpa, mea maxima culpa. Je suis un Croisé, comme tu dis. Un Croisé de la liberté, de l'amour et de la convivialité ; à la différence, cependant, que contrairement à toi, j'ai évolué depuis le Moyen Âge. Ma religion n'est pas faite de fer et de sang, comme la tienne, mais de chair et d'espoir. Aussi, si tu veux un bon conseil, mon cher Daech, dépêche-toi : car l'Histoire est sur tes talons, et déjà les Lumières que tu veux éteindre menacent ton califat d'un autre âge.

«Allah est le plus grand», écris-tu. «Or c'est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à Son messager et aux croyants. Mais les hypocrites ne le savent pas» (sourate 63, verset 8). Sur ce point, je ne peux que te donner raison. Qu'on l'appelle Dieu, Yahvé ou Allah, le Tout-puissant n'a guère besoin que l'on tue en son nom, ni que l'on pervertisse Ses lois. Alors, pourquoi continuer à tuer ? Ton Seigneur est-il si faible, dans ton esprit, qu'il ne puisse agir de lui-même ? Je ne peux le croire. Ce que je crois, en revanche, c'est que tu t'arranges bien de Son silence. Qu'en tuant au nom de ce même islam et des musulmans que tu prétends défendre, tout en les assassinant, c'est la Création divine que tu détruis. Ce qui fait de toi un impie, un pécheur, encore plus coupable que le croyant que tu exècres, ou les païens que nous sommes. Mais cela, les hypocrites ne le savent pas.

Simon Casteran

 

«Vous pouvez la publier»

Simon Casteran, journaliste toulousain, a perdu sa cousine, Madeleine, 30 ans, professeur de français, vendredi soir, morte au Bataclan à Paris. Sur son blog personnel, lessermonsdulundi.com, il adresse à Daech une lettre forte, intelligente et inspirée de la soif de vie de sa cousine.

Texte transférer par Serge.

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