Habitants de Manille.
FRANCS_MACONS DE LA MER – XIII – Lapérouse de Macao à Cavite.
Le 1er Janvier 1787, les frégates sont à Macao, seule partie du territoire chinois cédé aux Portugais par l’empereur de Chine, ils avaient débarrassés la région des pirates.
Quarante navires jetaient l’ancre dont une majorité d’anglais, l’accueil fut glacial.
A bord des frégates l’entente entre les marins et les savants s’était dégradée, les savants décidèrent de se loger en ville. Lapérouse responsable de l’expédition savants compris, les accusent d’êtres rebelles à la discipline, de dépenser sans compter. L’attaque des savants contre la religion et la civilisation, leur théorie du bon sauvage irritait Lapérouse.
Seuls l’astronome Dagelet et le géographe Bernizet trouvaient grâce à ses yeux.
Cette cohabitation difficile servie d’expérience pour l’expédition de l’Uranie en 1818-1820 les savants furent recrutés dans les rangs de la marine. Il est bien connu que les marins savent tout faire !
Les frégates reprennent la mer le 5 février, on embarqua quelques marins chinois pour compenser les pertes du Port aux Français. Lapérouse jeta un regard très critique sur cette escale il écrit : « Aucune nation ne fait certainement un commerce aussi avantageux avec les étrangers et il n’en n’est point cependant qui impose des conditions aussi dures, qui multiplie avec plus d’audace, les vexations, les gènes de toute espèce. Il ne se boit pas une tasse de thé en Europe qui n’ait coûté une humiliation à ceux qui l’ont acheté à Canton, qui l’ont embarqué et ont sillonné la moitié du globe pour apporter cette feuille dans nos marchés »
Dans ce jugement Lapérouse se confronte certainement avec l’habileté de chinois qui allait devenir légendaire en matière commerciale.
Le 27 février on jeta l’ancre à Cavite un petit port dans la baie de Manille, aux Philippines et non à Manille. La localité est accueillante avec ses 40 000 habitants, la vue superbe sur la baie. A l ‘époque les Philippines étaient une possession du Roi d’Espagne, ainsi qu’ à certaines institutions religieuses.
Lapérouse écrit : « On n’y jouit d’aucune liberté : les inquisiteurs et les moines surveillent les consciences, les oïdors (noms donnés aux juges des tribunaux castillans dont l’écoute était obligatoire) , toutes les affaires particulières ; le gouverneur, les démarches les plus innocentes ; une promenade dans l’intérieur de l’île, une conversation sont du ressort de sa juridiction ; enfin le plus beau et le plus charmant pays de l’univers est certainement le dernier qu’un homme libre voulût habiter »
C’est la domination de l’homme par l’homme, qui transforme le plus beau, le plus riche des pays, en un pays hostile. Les habitants de l’île de Luçon la principale de l’archipel, ne sont en rien inférieurs aux Européens nous dit Lapérouse, ils sont des cultivateurs habiles et intelligents, artisans de qualité dans tous les métiers, ils sont bons , souriants , hospitaliers.
Malgré cela les Espagnols les méprisent et les exploitent. Lapérouse affirme une fois de plus, sa réprobation pour la colonisation.
N’attendant pas la fin de la mousson Lapérouse fait route après avoir reçu son courrier, il se dirige vers Formose, la Corée et le Japon.
A suivre…..vers les Côtes inconnues de la Mer du Japon.
JFG
Étiquettes et Source : LAPEROUSE Voyage autour du Monde Éditions de Conti.