Un penseur Grec à Mykonos.
D’après le dictionnaire, l'adjectif péripatéticien, utilisé en français depuis les auteurs scolastiques, se rapporte à la philosophie et aux épigones d'Aristote. Ce mot, certes rarement utilisé au masculin, est issu du grec peripatein qui signifie : déambuler en conversant. Cette école, outre Aristote bien entendu, a laissé quelques noms célèbres à la postérité, tels que Théophraste, Satyre ou Straton de Lampsaque.
Ainsi donc, contredisant Audiard par anticipation, les péripatéticiens démontraient il y a plus de 2300 ans qu’un intellectuel qui marche pense mieux et va plus loin que quiconque, toute trivialité mise à part. Les neurologues et les psychiatres savent bien que nul ne peut réfléchir et parler en même temps. Soit le débit de la parole est constant et cela traduit un discours connu d’avance ; soit la parole hésite, trébuche et elle démontre que la réflexion se fait en même temps, mais dans les interstices, dans les silences. On comprend alors avec Aristote que marcher et parler sont compatibles et peut-être même naturellement liés. L’Homme, cet arbre inversé dont les racines (des dents, des cheveux) se trouvent au sommet et dont la plante (des pieds) use le sol, ne serait philosophe qu’à la condition de penser avec ses pieds. Tous les bons cordonniers mériteraient donc d’entrer à l’Institut et peut-être que le monde « marcherait » mieux.
Car enfin l’une des différences essentielles entre Dieu et l’Homme est l’obligation faite à ce dernier de se déplacer pour aller d’un point à un autre. Oui, je sais, ça à l’air idiot et peut-être même blasphématoire d’écrire ce genre de chose et pourtant je marchais bien quand cette pensée s’est imposée à mon cerveau étonné. Obligé de bouger pour être un tant soit peu partout et tenter de combler l’abîme qui le sépare du divin, le philosophe met ce temps à profit pour avancer, tant physiquement qu’intellectuellement. Le voyage devient alors le lieu de la réflexion, le temps que l’on prend pour soi et que l’on enrichi en s’enrichissant.
Et toi, combien de voyages as-tu effectués à ce jour ? Trois voyages, cinq, plus encore ?
Théodore Neville- Dictionnaire Inutile.
Grande-Synthe France : l'exode vers la mort !
Grande-Synthe Péril humanitaire.
L’on pourrait écrire à l’entrée de ce Camp « Ne pas pénétrer Danger de mort ». Et pourtant ils sont 3000 peut être plus, des femmes, des bébés, des hommes qui nous ressemblent encore, mais qui bientôt ne seront plus que l’ombre d’eux mêmes et notre ombre. Ils ne vivent, ils survivent, pour combien temps ?
Ils attendent, un voyage hypothétique vers un Éden où l’on mange, où l’on se lave, où l’on peut conserver sa dignité d’homme, arrêter de pourrir sur pied, dans l’eau, sans hygiène, comme des bêtes.
Non Madame, non Monsieur, mon Frère, ma Sœur, je ne vous parle pas d’un monde lointain, inconnu, mais d’un coin de notre, de notre France à une heure de Paris la ville Lumière, eux ils sont dans l’ombre, ils se cachent, ils se terrent, ils sont dans l’effroi, chez nous patrie de la Liberté, ils sont dans la boue.
Ils ne sont pas arrivés par hasard dans ce Camp de la honte, ce Camp de la--- nous savions qu’ils allaient venir, nous savions que cela serait dramatique, nous avons été incapables, de leur assurer la paix chez eux alors ils sont venus. Nous n’avons rien fait, nous ne faisons rien, bientôt nous allons nous indigner, nous allons pleurer, puis commémorer l’anniversaire de leur venue, qui sait de leur mort, de ce que nous qualifierons de drame humanitaire, ici en France à Grande-Synthe.
L’état d’urgence il est là sous nos yeux, chez nous, nous sommes en France, la 5ème ou la 6ème puissance au monde paraît il, où est notre force, notre puissance !
Pouvons nous tourner la tête, baisser les yeux, nous dire ils n’avaient pas besoin de venir chez nous, comme si ils étaient tous venus en autocar pullman ou en Avion cabine 1ère classe !
Mais ils sont là bon sang, regarder ces enfants qui pataugent dans la boue !
Le Maire de Grande-Synthe dit avoir alerté les autorités pas de réponse, un silence de mort, la nuit, l’absence, l’indifférence, la presse commence à bouger, pas nos dirigeants, où sont ils, j’ai honte pour ma France, j’ai mal pour ma France. Nous sommes en train de semer la haine, nous allons récolter, la vengeance et le terrorisme.
Ou est passé notre humanité, notre fraternité, assez de discours, assez de réunions, assez de commissions, assez de pitié, assez de compassion, assez d’enfumage ! Un peu de fierté pour notre France, un peu de courage, un peu d’exemplarité. Donnons aux bénévoles sur le terrain, aux ONG, à toutes les bonnes volontés le soutien qu’ils attendent, demandons à nos jeunes chômeurs, étudiants, jeunes travailleurs, et moi, et moi !!… de donner un coup de main, de tendre leurs mains, que tous ceux qui reçoivent donnent un peu de leur temps, de leur amour.
Allez soyons fiers, soyons dignes, soyons Français ! Allez Monsieur Le Président décréter le « L’État d’Urgence humanitaire ». Permettez moi de ne pas vous présenter mes excuses si je vous ai choqué, dérangé paru naïf.
JFG
Étiquette : Ouest-France du 09 Janvier 2016.