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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
Svetlana Alexievitch

Svetlana Alexievitch

La Recherche impossible de la Liberté et du Bonheur

 

Un lecteur du Blog m’a fait passer il y a quelques temps, un extrait de l’interview de Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch prix nobel de littérature en 2015 et lauréate de bien d’autres Prix et distinctions, journaliste, écrivaine. Sa méthode de travail est l’écoute du peuple elle manie le stylo, mais aussi le micro. Elle a été récompensée pour l’ensemble de son œuvre qu’elle décrit ainsi :

 « Pendant trente ans j'ai écrit l'encyclopédie de la grande utopie, le communisme. Dans mes cinq livres, je pense avoir tout dit sur le Mal et l'homme. Aujourd'hui, je confronte ma méthode d'interview à des champs nouveaux : l'amour et la vieillesse, ou la mort si vous voulez. Il y a deux moments dans la vie où le langage est proche de l'âme : lorsqu'on aime et lorsqu'on va mourir. Quoi que j'écrive, il est toujours question de l'homme et de son inaptitude au bonheur.»

 

Le Franc-Maçon ardent défenseur de la Liberté considère que celle-ci est la porte d’accès au bonheur individuel et universel, l’œuvre de Svetlana Aleksandrovna remet en question cette affirmation, non pas de la nécessaire Liberté, mais de l’aptitude de l’homme au bonheur. Cela interroge est-ce une particularité de ce que l’on qualifie souvent de ‘l’âme slave’ ou est-ce un phénomène commun à tous les peuples. Est-ce propre à nos racines judéo chrétienne en relation avec l’expiation de la faute originelle ?

 

L’Interview de Franc-Magazine novembre 2014.

 

Extraits : « Au fond quelles questions nous obsèdent ?

Celles qui torturaient déjà Dostoïevski. Pourquoi sommes nous prêts à sacrifier notre Liberté ? Comment le désir de faire bien peut il déboucher sur le mal absolu ?

Comment expliquer la noirceur de l’âme humaine ?

Quand j’étais jeune, j’ai lu les journaux intimes des grands acteurs de la révolution Russe, j’avais envie de savoir qui étaient ces jeunes gens, par exemple Dzerjinski le futur chef de la police politique. Eh bien  c’était un jeune homme très lumineux qui rêvait de la régénération de l’être humain.

Par quel mystère ces jeunes gens idéalistes se sont-ils transformés en leaders sanguinaires ?

C’était ce que je voulais comprendre. C’est pourquoi j’ai placé cette phrase du philosophe Friedrich Steppuhn en exergue de la fin « de l’homme rouge.» En tout cas, nous ne devons pas oublier que ceux qui sont responsables du triomphe du mal dans le monde. Ce ne sont pas ses exécutants aveugles, mais les esprits clairvoyants qui servent le bien.

C’est mon traumatisme enfantin, et cela reste ma grande question.

 

La clairvoyance, la manière factuelle d’aborder cette question de la confusion entre le bien et le mal est de nature à nous interroger en effet sur notre capacité a atteindre le bonheur et la Liberté pour tous ou du moins d’être en chemin.

Une explication est peut être notre égoïsme, notre égocentrisme, le refus des différences. Pratiquer le bien certes mais d’abord pour nous même. S’ériger en moraliste sans éthique. Demander aux autres de faire, ce que nous ne faisons pas nous mêmes. Placer notre Vanité au-dessus de notre humilité. Croire que nous pouvons êtres démiurges au service de nous-même. Privilégier l’individuel à l’Universel, donner le change, mettre le masque.

Quand l’auteur parle de ce mal qui atteint les jeunes gens « lumineux » c’est sans doute leur ambition démesurée, qui les aveugles. L’approche de la Lumière demande du temps, de la connaissance, de l’expérience l’écoute des vieux sages est souvent plus enrichissante que celle des jeunes prodiges, la noble Chevalerie est avant tout spirituelle.

Bien sûr prétendre changer l’homme est une forme de vanité, mais un travail constant sur soi, une rectification constante avec l’équerre, l’aide de mes Frères et du Grand Architecte, peuvent peut-être faire pencher le roseau vers le bien.

Dans « l’homme rouge » à propos de la pérestroïka, l’auteur écrit sur les propos recueillis avec son micro :

« Tout avait été passer au rouleau compresseur. Ce n’est pas le périple qui a fait la pérestroïka, c’est un seul homme Gorbatchev et un petit groupe d’intellectuels…

Gorbatchev c’est un agent Américain…un Franc-Maçon… il a trahi le communisme… Gorbatchev m’a volé ma patrie. »

 

A propos des camps et des horreurs.

« Nos aurions du monter la garde jour et nuit sur les places. Aller jusqu’au bout obtenir un procès de Nuremberg pour le parti communiste. »

 

Pour les laissés pour compte, les nostalgiques du communisme.

« La Liberté çà me fait peur. Des moujiks complétement bornés peuvent débarquer chez vous, dans votre Datcha et tout démolir.

On en avait assez de cette chienlit. Avant tout était clair et net, conforme aux instructions. L’ordre régnait, les militaires aiment bien çà.

On s’en fout des idées les gars la vie est courte si on buvait un coup.

On est en train de bâtir le capitalisme sous la direction du KGB.

 

Svetlana Aleksandrovna, inlassablement le stylo et le micro à la main, avec acuité et fidélité, trace, burine la mémoire de cette tragédie, de ce projet insensé du communisme de transformer l’homme ancien, le vieil Adam en « homosovieticus », une folie de vouloir uniformiser l’homme.

 

JFG

 

Pour aller plus loin :

 

Ecouter : Radio France Culture : Tchernobyl signifie "absinthe" en russe. En 2000, René Farabet signait cette création radiophonique de 90 minutes articulée autour de la déflagration de la catastrophe nucléaire en Ukraine, au coeur de l'oeuvre de Svetlana Alexievitch, "La Supplication"

Et bien d’autres émissions.

 

Lire : « La Fin de l’homme rouge »

 Source Wikipédia.

Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch) née le 31 mai 1948 à Stanislav, est une personnalité littéraire et journaliste russophone soviétique puis biélorusse, dissidente soutenue par le PEN club et la fondation Soros.(rien à voir avec Monsieur LE PEN, le pen est ici le mot anglais

 

Le 8 octobre 2015, le prix Nobel de littérature lui est attribué pour « son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque », ce qui fait d'elle la première femme de langue russe à recevoir la distinction4

 

En 2013, son livre La Fin de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement, qui recueille des centaines de témoignages dans différentes régions de l’espace post-soviétique, remporte le prix Médicis essai et est sacré « meilleur livre de l'année » par le magazine Lire.

LA RECHERCHE IMPOSSIBLE DE LA LIBERTE ET DU BONHEUR.
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