Dépossédé de sa Royauté Louis XVI songe à fuir à l’étranger, c’est l’épisode de Varennes. Le 21 juin 1791 au matin le valet du Roi constate son absence. Lafayette est prévenu il va voir son ami Thomas Paine et lui dit :
« Les oiseaux se sont envolés. – fort bien, réplique Paine j’espère qu’on essaiera pas de les rattraper. »
L’idée républicaine fait son chemin dans tous le pays, à Paris des clubs fleurissent dont celui des Jacobins dont Lafayette fera parti un certain temps, puis il va aux Feuillants.
Le club des Jacobins prendra le nom de société des amis de la Liberté et de l’Égalité et s’oriente clairement pour la déchéance de Louis XVI et les idées républicaines.
Lafayette lui demeure attaché à la monarchie constitutionnelle, il ne ralliera pas aux idées républicaines.
De même Robespierre déclarait alors :
« On m’a accusé au sein de l’Assemblée d’être républicain. On m’a fait trop d’honneur, je ne le suis pas. »
Mais il arrive que l’histoire s’accélère brusquement, le 17 juillet1791 des pétitionnaires réunis sur le Champ de Mars, provoquent une émeute, la garde Nationale de Lafayette charge, il y a entre 20 et 50 morts.
Lafayette est alors exécré par le peuple.
Camille Desmoulins et Danton du Club des Cordeliers qualifient le Marquis de Lafayette de « Don Quichotte des Capets ». Lafayette devient dès lors un des ennemis de la révolution.
En novembre 1791 ayant quitté la direction de la garde nationale, Lafayette brigue la mairie de Paris il sera battu largement.
Sa carrière politique semble bien compromise, mais il est quand même nommé général en chef de l’armée du centre par l’assemblée.
L’Autriche et la Prusse veulent menacer la révolution Française, le sentiment national se développe.
Le 20 avril 1792 l’Assemblée législative propose une déclaration de guerre au roi de Bohême et Hongrie, en réalité au souverain Autrichien en ces termes :
« La Nation française, précise le texte, n’entreprend aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploie jamais ses forces contre la Liberté d’aucun peuple, elle ne prend les armes que pour la défense de sa Liberté et de son indépendance. »
C’est la déroute de l’armée Française, hormis celle dirigée par Lafayette, il est donc nommé commandant de l’armée du Nord il a 34 ans. Mais le chaos politique règne à Paris, tant et si bien que Lafayette est accusé de complot avec l’ennemi, le 7 août il est mis en accusation par l’assemblée, accusation rejetée. Mais la rage contre lui continue, le 10 août il déclare :
« C’est le passage de l’ère de la Liberté, des bons principes et des bons sentiments à l’ère de la Terreur et de l’incivisme. »
Le 14 août Danton demande son arrestation, le 19 Lafayette est déclaré traite à la Nation.
Il décide de fuir afin de
« soustraire aux bourreaux sa tête proscrite, dans l’espoir quelle pourrait un jour servir encore la Liberté et la France. »
On peut valablement s’interroger si le choix d’une monarchie constitutionnelle n’eut pas été plus favorable que la Terreur, et si notre république n’a pas renouvelé le régime des privilèges à d’autres petits marquis qui siègent dans nos assemblées et s’octroient des avantages bien supérieurs à ceux de leurs électeurs, niant ouvertement le principe d’Égalité et sa résultante la Fraternité. La Fayette quant à lui est resté fidèle à ses principes au nom de la Liberté sacrifiant ainsi son avenir politique.