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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
FREUD ET JUNG
FREUD ET JUNG
FREUD ET JUNG

FREUD ET JUNG

CURIEUSE ÉPOQUE

Curieuse époque


À notre époque, dans notre société, nous souffrons tous d’un Ça ratatiné. La peur de vivre, vous connaissez? 


On ne recourt pas suffisamment à l’explication psychologique parfois. Je voudrais partager avec vous une découverte récente. Je la dois à l’expérience que je fais depuis quelque temps d’une crise de la maturité, que je n’avais pas prévue... Mais la vie n’est-elle pas un long processus d’évolution, de croissance, dont chaque étape est marquée par une crise.

J’ai donc fait, depuis peu, la redécouverte du Ça : une des instances du psychisme selon Freud. J’étais déjà relativement familier intellectuellement avec les trois instances qu’il définit, à savoir : au niveau conscient, le Moi : et au niveau inconscient, le Surmoiet le Ça. Mais je constate, une fois de plus, qu’il est pratiquement impossible de commencer à comprendre le fonctionnement complexe du psychisme sans passer par une meilleure intelligence de son propre fonctionnement.

On compare parfois le psychisme à un iceberg dont une toute petite partie, le conscient, émerge des eaux, alors que la plus grande, l’inconscient, reste immergée. Les deux instances du niveau inconscient, le Surmoi et le Ça, apparaissent comme des forces opposées mais complémentaires.

Le Surmoi, que Freud définit comme " les parents intériorisés ", n’existe pas à la naissance. Il procède des conditionnements dont on est l’objet dans l’enfance. C’est notre partie sociale. Cette instance du psychisme favorise l’ordre, la sécurité, le bon sens, la prudence... Mais elle peut aussi être exigeante, sévère et critique. Le Surmoi permet à chacun de s’occuper de soi, de vivre dans les limites raisonnables de la loi, de s’entendre avec les autres et de gagner sa vie. Mais lorsque cette instance domine, qu’elle n’est pas compensée par la tendance contraire, l’instance du Ça, une partie importante de la personnalité se trouve étouffée. 

Pour ce qui est du Ça, non seulement il existe en grande partie au moment de la naissance, mais il occupe alors tout le champ de l’inconscient, dont il devra éventuellement céder une partie au Surmoi, au fur et à mesure de sa formation par l’éducation. Quant à l’instance du Moi, si la croissance de l’être n’est pas entravée, le processus de conscientisation se poursuivant naturellement, elle devra elle-même conquérir, petit à petit, une partie du champ de l’inconscient.

Le Ça est l’instance qui exprime l’énergie vitale, la tendance libérale de la personnalité, commandée par la recherche du plaisir, par la stimulation, par la libre expression et l’amour, par l’exploration du monde et la créativité. C’est aussi l’instance de la personnalité qui prédispose à accepter la vie telle qu’elle est, à prendre des risques, voire à vivre la vie avec passion, comme une grande aventure. Mais lorsque cette instance domine, qu’elle n’est pas compensée à son tour par la tendance contraire, l’instance du Surmoi se trouve aussi en danger : la dimension sociale de l’être ne pouvant se réaliser, l’individu entre en conflit avec le monde.

Il s’agit donc de parvenir à un équilibre entre ces deux instances, l’une conservatrice et l’autre radicale. Ce qui, bien souvent, ne va pas sans contradictions, et même sans conflits, chaque instance ayant, si je puis dire, sa façon de voir, ses motivations et ses besoins propres à satisfaire. L’opposition entre les deux instances de l’inconscient, elle se manifeste tout au long de la vie, tantôt en fonction de la sécurité et des valeurs apolliniennes de repli : tantôt en fonction de la stimulation et des valeurs dionysiennes d’expansion, de dépassement, de croissance.

Dans notre société de production/consommation, nous souffrons d’un Ça ratatiné... Ce qui se traduit par la peur de vivre, un mal très répandu de nos jours. La peur de vivre, c’est la peur d’exprimer l’énergie vitale qui œuvre en chacun de nous. C’est aussi la peur de nous-mêmes, de l’instinct, précisément parce qu’il est du domaine de l’ombre, et de l’inconscient. Refouler cette énergie vitale, c’est nous condamner à vivre une vie réduite, amoindrie : un aspect capital de notre réalité profonde ne parvenant pas à s’exprimer, la croissance est impossible et l’être ne peut s’épanouir.

Curieuse époque que la nôtre. Derrière les signes extérieurs d’une véritable rage de vivre, amplifiée par les médias, se cache une peur de vivre. Ce dont témoigne la baisse de la libido, qu’on peut observer ces années-ci. Quelle que soient les explications que l’on propose pour expliquer un tel phénomène, comme par exemple la peur du sida, il n’y a pas de doute qu’il témoigne d’un épuisement de l’énergie vitale, détournée à des fins de production et de consommation : et en dernière analyse, d’une peur de vivre.

Mais la sexualité n’est qu’une manifestation particulière de la libido qui représente, plus généralement, l’énergie créatrice. Cette énergie, elle doit s’exprimer, non seulement à l’extérieur de soi dans l’acte créateur, mais aussi en soi, car elle est le moteur même de la croissance de l’être sur tous les plans, y compris celui de la spiritualité. 

Le cocooning, tendance à la mode, qui consiste à vivre dans son fauteuil-cocon, au milieu de son confort, préoccupé de son seul bien-être, témoigne d’un désir de repli sur soi, de retourner dans le giron maternel : mais aussi d’un refus de continuer de naître et d’assumer la responsabilité de cocréateur de sa vie. Je soupçonne même certaines démarches spirituelles d’exprimer en réalité un désir de cocooning, à servir tout simplement de rempart contre la vie.

La plupart ne considèrent plus la stimulation que comme une expérience vicariale: nous sommes stimulés – si je puis dire – par personnes interposées. La plupart, devenus des voyeurs, ne sont plus les acteurs de leur vie. Tout se passe dans la réalité comme lorsqu’en rêve, on ne s’identifie pas au personnage principal, pour se contenter d’un rôle de figurant.

Ce texte est ancien mes excuses pour la qualité de transcription. C'est un lecteur du Blog CB qui me l'a transmis, je voulais néanmoins vous en faire profiter.

 

"Curieuse époque" commentaire : La démarche Maçonnique, n’est une spiritualité du cocooning elle est au contraire transgression, pour la recherche de son véritable soi profond , son expansion et sa réalisation.

C’est une conquête vers un monde nouveau, une aventure humaine, pour plus de spiritualité, de force intérieure. Mais elle n’est pas refus du monde, elle n’est pas non plus acceptation béate. Elle est joie et action, pour une véritable réalisation harmonieuse, elle donc bien ça. Si j’ai bien compris ?

 

JFG

HUMOUR
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