Le Franc-Maçon s’oblige à agir en toutes circonstances avec Force, Sagesse et Beauté. Si la Force exprime sa volonté intangible de parvenir à faire régner la Sagesse, la Beauté vient couronner l’ensemble. La contemplation du beau, l’âme des mots, des signes mystérieux, s’incarne dans l’expression des sentiments lisible sur le visage des Frères. Leurs yeux brillent de l’amour fraternel qu’ils projettent, comme des éclairs de Lumière dans le monde qui les entourent, pour que l’esprit domine la matière en tout lieu.
Le Frère Claudius nous fait don de ce texte flamboyant sur la beauté, musique harmonieuse des mots qui pénètrent au plus profond de notre intimité, cette conversion au beau fait partie de la construction de son temple intérieur siège de son âme.
JF.
Harmonie en accord des parties ; équilibre en compensation des forces, proportions ou rapports mesurables ; rythme ou alternance cadencée des valeurs fortes et des valeurs faibles ; grâce ou expressions de l’amour ; force ou expressions de la virilité, - tels sont les principaux éléments de la beauté.
Notion complexe que nous forgeons avec le meilleur de nous mêmes comme le vrai et le bien. Avec eux en effet, le beau constitue l’idéal, fleur sublime de l’âme humaine. C’est dire que le réel n’est pas beau par lui même, c’est nous qui l’embellissons ; nous projetons en lui notre idéal de beauté ; il ne nous fournit que des éléments, des matériaux, à nous de les grouper, d’en êtres les architectes.
Tout artiste, tout contemplateur même est créateur de beauté. La beauté même dans la nature, est donc un produit de l’art.
Il faut être artiste pour sentir la poésie d’un coucher de soleil, en réalité comme en peinture ; on le sent même d’autant mieux en réalité que l’on apprécie les paysages.
Il y a donc des degrés dans la beauté, mais ces degrés eux aussi sont en nous. Ils varient avec notre goût, notre culture esthétique. Plus l’on embellit son âme, et plus on embellit la nature, et même les œuvres d’art que l’on contemple ou que l’on créé. Voie et entendre ne suffisent pas. L’essentiel est de sentir, de penser, de savoir comprendre de comparer, de juger.
C’est avec toute son âme, même avec tout son être, que l’on doit vibrer devant la beauté. Non seulement vibrer, mais s’enthousiasmer. Or l’enthousiasme, comme l’admiration est une forme d’amour.
Il faut aimer la beauté pour la comprendre. Il faut la comprendre pour l’aimer. Il faut connaître les rapports d’une œuvre d’art avec la vie et l’esprit de son auteur, l’époque à laquelle il a vécu, les influences qu’il a subies.
Aussi l’initiation à la beauté est – elle sans fin. Quel magnifique emploi de ses loisirs a perfectionné sans cesse sa culture, et son goût esthétique.
Et quelles joies toujours plus riches et plus pures !
Enfin quelle imprégnation de tout son être, plus on s’imprègne de beauté, et plus on vit en beauté autrement dit en sagesse. Car la beauté rejoint la sagesse par l’entremise de la grâce, signe à la fois de beauté et de bonté.
Charles Henrich 1945.