C’est en 1721 que Montesquieu écrivit de manière anonyme son roman épistolaire « Les lettres persanes », neuf ans avant son initiation à Londres dans la Loge : The Horn Tavern Lodge, ayant pour Vénérable Maître le Duc de Norfolk, et 18 ans avant d’écrire « L’esprit des Lois » en 1748. Ce dernier ouvrage par les idées développées en particulier la séparation des pouvoirs en est un des fondements de nos démocraties modernes. Montes quieu admirateur de la monarchie constitutionnelle anglaise, fût proche dans ses idées du Marquis de la Fayette, il inspira donc « le nouveau monde ».
Charles Louis Secondat, baron de la Brède, riche parlementaire Bordelais eu comme parrain « un mendiant de la paroisse » afin qu’il se rappelle durant toute sa vie que les pauvres sont ses Frères. Il sera donc ami du pauvre et du riche pourvu qu’ils soient vertueux. Bien que le geste paraisse un peu ostentatoire.
La forme prise par ses lettres persanes fait penser aux Blogueurs actuels sur internet, de manière anonyme il fait une critique, une satire de la société de son temps.
Ces lettres mêlent la philosophie, la politique et la morale, elles retrouvent subitement leur intensité dans notre société. Le désordre, des sujets traités n’est qu’apparent, ces lettres fondent ce qui plus de 20 ans après deviendra son esprit des lois.
Extraits :
Lettre VIII
Je parus à la cour dès ma plus tendre jeunesse. Je puis le dire : mon cœur ne s’y corrompit point ; je formai même un grand dessein : j’osai y être vertueux. Dès je connu le vice je m’en éloignai ; mais je m’en approchai ensuite pour le démasquer. Je portais la Vérité jusqu’au pied du trône : j’y parlai un langage jusqu’alors inconnu ; je déconcertai la flatterie, et j’étonnai en même temps les adorateurs et l’idole.
Mais quand je vis que ma sincérité m’avait fait des ennemis ; que je m’étais attiré la jalousie des ministres, sans avoir la faveur du prince ; que, dans une cour corrompue, je ne me soutenais plus que par une faible vertu : je résolus de la quitter.
Lettre XII ou il est question d’un peuple étrange….
Ils aimaient leurs femmes, et ils en étaient tendrement chéris. Toute leur attention était d’élever leurs enfants à la vertu. Ils leur représentaient sans cesse les malheurs de leurs compatriotes et leur mettaient devant les yeux ce exemple si triste ; ils leur faisaient surtout sentir l’intérêt des particuliers se trouve toujours dans l’intérêt commun ; que vouloir s’en séparer, c’est vouloir se perdre ; que la vertu n’est point une chose qui doive nous coûter ; qu’il ne faut point la regarder comme un exercice pénible ; et que la justice pour autrui est une charité pour nous.
Ainsi c’est progressivement que les Lumières de la Brède éclaireront le siècle du même nom. Seule ombre au tableau sa timide prise de position en faveur de l’anti esclavagisme. Ce philosophe, cet aristocrate, ce Franc-Maçon voulait apprendre aux peuples leurs droits, mais aussi leurs devoirs, il croyait dans leur génie.
JF.
Extrait du Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine.
MONTESQUIEU,
Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu,
né à La Brède près de Bordeaux le 18 janvier 1689,
décédé le 10 février 1755 à Paris.
Ecrivain, philosophe, auteur de : Lettres persanes (1721) , L'esprit des Lois (1748).
Penseur politique : égalité devant la Loi, séparation des pouvoirs...
Président à mortier du Parlement de Bordeaux de 1716 à 1726.
Membre de l'Académie française en 1728 (succède à Louis de Sacy).
Initié le 12 mai 1730, à Londres, dans la Loge : The Horn Tavern Lodge, le Duc de Norfolk officiant comme V.M. [1] [3]
Un de ses amis, Andrew Michael dit le Chevalier de Ramsay (1686-1743) avait été initié dans cette Loge en mars 1730.
Montesquieu est un des fondateur de la Loge créée par le Duc de Richmond et Jean Théophile Désaguliers en 1735 rue de Bussy à Paris [2]
Connu des Français, avant le règne de l'euro
Son portrait, ses armes, l'Esprit des Lois illustraient le billet de 200 francs