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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
PENDANT MON ABSENCE

PENDANT MON ABSENCE , JE RESTE AVEC VOUS..

 

Je pars quelques jours loin, et comme sans le secours de mes Frères, je ne puis rien, je leur laisse la clé du Blog.

 

Aujourd’hui !

 

Un poème de Philippe Joubert, « Ballade pour un homme libre », qui aurait pu être dédié à tous les sans dents, les illettrés, à tous ceux qui ne sont rien, à tous ceux qui dorment dehors sur les trottoirs de nos villes lumineuses, à tous ceux qui sont quand même comme moi, comme toi, comme vous, des enfants, des femmes, des hommes. A tous ceux qui ont soif, qui ont faim de pain, mais surtout de respect, de dignité, de liberté et d’amour.

 

JF.

 

                    Ballade pour un homme libre

 

 

Comme un enfant errant dans la ville endormie
Enfant des rues, enfant de rien, fils de la nuit,
Comme ce vieux déchu que le vin a saoulé
Et qui pleure, et qui bois, sur l’asphalte, affalé,
Comme la fleur de bitume qui arpente nos rêves
Et nos pensées sordides, et qui attend la trêve,
Comme ce vent glacial qui cogne à nos fenêtres
Comme un sanglot, comme un regret qui nous pénètre,
Et installe en nos rêves un fugace remord.

Mais l’enfant n’erre plus, il s’est couché dehors
Le nez dans le ruisseau, cœur brisé, cœur en miettes,
Et le vieux assommé par l’alcool de la fête
A sombré dans l’oubli et dans le désespoir ;
La femme s’est couchée, épuisée de trottoir,
Elle a rejoint sa chambre par la fureur défaite.

Et toi ? Et moi ?, et nous ? Pour quelques heures encore
Bercés d’indifférence, nous feindrons d’ignorer
Ces drames ordinaires que la conscience endort ;
Pour quelques rêves encore, dans l’oubli, emmurés,
Les paupières de la honte demeureront baissées.
Mais ce monde factice où nous sommes réfugiés
Bientôt disparaîtra, aux premières lueurs,
Et l’indicible peur qui taraude nos cœurs
Reprendra le dessus, forgeant au fil des jours
Des cortèges de haine et des fardeaux très lourds.

Eux, ont hurlé leur peine, ils ont pleuré leur honte
Ils ont l’âme meurtrie et la colère qui monte
Les larmes se sont taries, ils n’attendent plus rien
Que la misère de l’autre, ils se sentent vauriens,
Et la pierre ramassée cherche déjà sa cible.
Elle ne polira pas ! C’est un constat terrible,
Ultime affirmation d’une existence grise,
Ils lanceront un jour à nos consciences sans crise
Ce matériau banal, symbole du désespoir,
Qui corrode leurs cœurs; quel humiliant échec,
Quelle triste sentence, affligeante hypothèque
D’universel amour, miroir mon beau miroir…

Quand le soir redescend à nos portes verrouillées
Comme les serments prêtés en nos temples refermés
Ils sont tous là ! Telle une infirmité, muets,
Témoins de nos tourments, frappés d’indignité.


Nourriront-ils un jour une fragile flamme
Pour que leurs sacrifices et leurs immondes drames,
Ne demeurent pas vains ?
                                            Car le chemin est long
Dans nos cités profanes, si long, et si banal,
Que nous devons bâtir des routes et des ponts,
Pour découvrir enfin la misère abyssale,
De ces frères de l’ombre qui alimentent les peurs,
Que l’on avait enfouies tout au fond de nos cœurs.

 

Notre dessein est là ! Réduire cette fracture.
C’est un très bel ouvrage qu’il faut bâtir ensemble
Véritable chef d’œuvre, exaltation de l’âme
C’est une réparation pour cette déchirure.

Nous sommes si nombreux, il y a tant de lumière
Qui resplendit partout, tout autour de la terre
Et il y a tant d’amour, tant de fraternité,
Que nous finirons bien, parmi mille autres choses,
D’éradiquer ce mal ;
                                     Il se répand si vite
Qu’il en devient banal au point que l’on évite
Par de savants détours, d’emprunter certaines voies
Au point que l’on oublie d’écouter et de voir.

 

Nous nous targuons pourtant d’être loyaux et libres,

Sommes-nous à ce point aguerris et sereins

Pour poursuivre notre quête d’un amour souverain ?

Avons-nous exhumé la mémoire et la fibre 

Pour suivre sans encombre un cap prestigieux ?

 

Notre foi vacillante et des mains malhabiles

Nous révèle à propos que le rêve est fragile.

 

A ce stade nous avons une vague idée du lieu,

A ce stade nous cherchons auprès de nos aînés

Un soutien, des conseils, pour faire taire nos doutes

Et avancer encore, à nos rêves, enchaînés;

 

La flamme est si ténue à nos âmes en déroute,

Que nous distinguons mal à la porte de nos temples

Les oubliés de Dieu que camarde contemple.

 

A l’âge de déraison, comme les épis mûris

A la lumière blafarde d’une morne existence

Aurons-nous achevé de nos vœux la semence ?

Aurons-nous commencé la récolte et le tri ?

 

Ces mots que je vous pleure plutôt que ne les dis,

Ressortent du reproche que j’adresse à la vie.

N’y voyez point ici le moindre renoncement,

Je veux rester fidèle à mes engagements,

Et je forme le vœu, je caresse l’espoir,

De cimenter ma foi, pour sourire à la vie,

De baliser ma quête pour faire naître à l’envie,

Des vocations nouvelles sur lesquelles s’asseoir,

 

Entreprendre, tous ensemble, un gigantesque ouvrage,

Un chef d’œuvre durable, témoin de l’idéal,

Témoin de l’humanisme et du sens du partage,

Qui éclaire notre route, et qui n’a pas de prix.

 

Les anciens bâtisseurs avaient des cathédrales

Pour immortaliser leur Foi et leur génie,

Leurs chefs-d’œuvre témoignaient de leur quête d’amour

Pour un grand architecte qu’ils imitaient toujours.

 

Or que nous reste il au-delà de nos rites, 

De ces chantiers d’antan que la splendeur habite ?

Par la spéculation sommes-nous méritoires ?

 

Très chère introversion cache misère sur la vie.

 

Il nous faut transformer nos visages ravis

Et puis nous replonger aux sources de l’histoire.

 

Nous avons abattu des dogmes et des lois,

Car ils constituaient des entraves sévères

Au bon sens humaniste qui affleure sur terre.

 

Je pose la question, sans passion ni recette,

Mais le monde que j’aime suivra cette requête,

Nous y mettrons le temps, la raison et le cœur,

Et puis, les jours viendront où sur terre le bonheur

Pourra se partager, où le mot « liberté »,

Deviendra synonyme de cette vérité

Que nous cherchons toujours, où nos comportements,

Deviendront exemplaires, pour accueillir l’instant

Où le monde profane nous fournira la preuve,

Que nous sommes bien libres et d’excellentes mœurs.

 

                                                Philippe JOUVERT.

 

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