La Franc-Maçonnerie une école, une communauté, une fraternité, une maison pour vivre sa spiritualité. On parle souvent de Maison de Maçons, à l’instar des Maisons de vie de l’ancienne Égypte, ou des ashrams d’orient ou encore des communautés monastiques chrétiennes de l’époque médiévale. Tous ces refuges propices à l’essor, au développement de la vie spirituelle et à la connaissance de son véritable soi intérieur.
Se retirer du monde profane, de l’agitation, abandonner ses métaux à la porte de la maison, du temple, renoncer à tout ce qui n’est pas essentiel pour aller à la rencontre de soi-même. Pratiquer une ascèse physique et spirituelle, viser un niveau élevé de purification est un exercice long et difficile. C’est d’abord un chemin vers nos contrées les plus obscures, passage indispensable, vers nos contrées les plus lumineuses. Cette ascension, vers les plus hautes sphères de la spiritualité, n’est qu’une étape de l’initiation maçonnique, la réalisation ultime est dans le retour dans le monde profane après avoir vu les frontières de l’éternel orient, derrière le voile des apparences. Connaître l’humilité et la modestie devant la grandeur des mystères de l’univers, et être capable de revenir chez soi, à sa place dans le monde intermédiaire des humains.
La recherche de l’absolu en dehors du monde, dans le désert pour écouter dans le souffle la parole divine, créatrice de paix et d’harmonie en soi, peut s’avérer dangereux sans préparation, sans l’aide d’une communauté de cherchants.
Mais l’entrée dans une communauté cloisonnée aux règles strictes et souvent soumises à Maître spirituel, demande une confiance absolue en ce Maître. Toute collectivité, communauté, quand elle prend de l’importance subie une sorte de pesanteur qui la tire vers le bas, le désir de quantité, uniformise, vulgarise, il faut se mettre au niveau de l’ensemble des membres. Les règles, les statuts de la communauté, peuvent naturellement prendre le pas sur la recherche de spiritualité de ses membres. La spontanéité, l’imaginaire, la liberté de l’esprit peuvent être mis à mal.
Le Franc-Maçon ne s’accomplit spirituellement que dans sa loge, là où les affaires diverses sont réduites à leur plus simple expression quand le sacré domine le profane, quand l’esprit est au-dessus de la lettre. Il convient certes, de rectifier sans cesse avec l’équerre, la Franc-Maçonnerie est un ordre initiatique, mais à la fin de chaque cycle de progression, commence un autre cycle, et le compas, doit donc être placé à chaque fois sur l’équerre pour pouvoir ouvrir la porte suivante.
« Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. » Marc II, 27- Cette parole attribuée à Jésus par Marc dans l’épisode où les épis sont arrachés, les pains réservés aux prêtres, sont donnés aux compagnons, l’homme, doit resté Maître des règles, la désobéissance peut être, un acte de fraternité.
Le Nous de la communauté ne doit pas être restrictif, il doit laisser sa place au Je de la volonté, je veux être fraternel au-delà des règles, il y a toujours du pain a partager même pour ceux qui n’ont pas réservé leur place, la Franc-Maçonnerie est un centre de l’union des hommes, elle n’exclut pas, qui serais-je pour juger mes semblables.
Les communautés sont fragilisées par la vie contemporaine, l’homme devient de plus en plus individualiste, il veut se prendre en charge totalement, dans ce monde en perpétuel mouvement, en crise, et en création constante, les communautés sociales, politiques et spirituelles, les religions même sont à bout de souffle, ayant privilégié les apparences, la lettre à l’esprit.
Il s’est produit une fracture, une dissociation, il faut remettre de la fraternité dans tous nos actes, du respect pour autrui, du devoir et de l’exigence pour nous-même, se réunifier, retrouver l’Adam originel qui efface toute les frontières. Il n’y a qu’un seul sommet où siège la vérité ultime supra humaine. S’il y a plusieurs pièces, plusieurs communautés, par la force de l’esprit elles doivent se réunir dans la maison commune où tous les hommes sont Frères.
La fraternité ne s’arrête pas aux frontières d’une ou des communautés, elle est universelle, c’est pourquoi selon la formule de Marie Magdeleine Davy l’homme intérieur contemporain sera un « ermite extérieur »
Je cite : Le Désert intérieur
" La vocation des hommes nouveaux - dont l’ère s’annonce et a déjà commencé - sera d’être voués au " sanctuaire de l’homme intérieur ". Ces derniers mots appartiennent aux Pères du Désert de Gaza. Tout se poursuit. La nouveauté est que ce " sanctuaire " ne sera plus fréquentée par une très faible minorité choisissant le désert extérieur comme lieu d’élection, mais par un grand nombre vivant parmi la foule tout en se tenant dans le désert du dedans.
Les ermites extérieurs doivent abandonner leur famille, leur patrie, leur demeure. Les ermites intérieurs sont aussi affrontés à une séparation. Ils s’évadent de l’omnitude, de la conscience commune, des formes sclérosées, des antihumanismes et parfois de certaines formulations religieuses aliénantes.
Les Francs-Maçons ayant franchis la porte de leur temple, seraient donc des ermites extérieurs ?
JF.
Claude Léveillée - Avec nos yeux, avec nos mains
Québec, 1962: Belle chanson de Claude Léveillée écrite par Gilles Vigneault, parue en 1962 et réenregistrée sur l'album "Mes années 60" en 1994. C'est selon moi, la meilleure version que cet...
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