Je peste souvent contre mon ami qui semble retarder les aiguilles des horloges, il a le nez au vent, les yeux ailleurs, il écoute la pluie, regarde le soleil chaque matin comme un miracle, touche la terre comme si elle allait disparaître sous ses pieds, il sourit à tous les enfants de passage comme si c’était les siens.
Il aime perdre son temps à chercher dans les étoiles celle qui brille le plus, imaginer l’impossible, c’est mon ami, mon Frère j’espère pour longtemps.
JF.
PRENDRE SON TEMPS, PRENDRE LE TEMPS…
Avec ton inquiétude et ton empressement, as-tu réussi à accélérer le cours des événements, ou à empêcher le soleil de se coucher et les affaires humaines de continuer leur cours ?
En allant vite, tout ce que tu as réussi, c’est de te heurter les pieds contre une pierre et de te faire une saignée gratuite, que tu pouvais éviter. Ceux qui viennent vite, repartent vite. Pourquoi tant d’empressement pour tes affaires ?
Tu veux certainement encore vivre ici-bas.
Prends donc ton temps et vis ce moment.
Babacar Khane Extrait de Méditations sur la vie de Christophe André et Anne Ducrocq Editions Gründ.
Extraits du Journal Jeune Afrique du 22 septembre 2017 par Katia Touré
À 82 ans, le Sénégalais Babacar Khane, maître yogiste réputé, est considéré comme le spécialiste du yoga égyptien.
Le yoga trouve ses sources en Égypte antique où les Pharaons le pratiquaient assidûment. C’est ce que démontrent le maître yogiste Babacar Khane et son épouse, l’égyptologue Geneviève Khane, dans leur premier ouvrage sur le sujet : Le Yoga des Pharaons : L’éveil intérieur du Sphynx, paru en 1983 aux éditions Dervy. Cette année-là, cela fait déjà plus de trente ans que Yogi Khane, né Babacar Khane le 2 janvier 1935, à Dakar, pratique et enseigne le yoga. « Je viens d’une famille soufie où l’on parlait d’arts martiaux et de yoga », explique-t-il avant d’ajouter qu’au Sénégal, ces deux pratiques n’ont rien d’une nouveauté. Il cite ainsi la confrérie Tidjaniya (Tidjane), dont les fondateurs étaient des adeptes de yoga. « El Hadj Malick Sy, fondateur de Tivaouane, la capitale de la Tidjaniya, enseignait des techniques de respiration. Pour le soufi, la respiration est un moyen de développer sa concentration ». Yogi Khane va plus loin encore, évoquant les soufis du Xe siècle.
Le yoga égyptien, une science universelle
Quand Babacar et Geneviève Khane emploient le terme de yoga des Pharaons ou yoga des Égyptiens, d’autres adeptes préfèrent parler de yoga « kemetic », terme dérivée du nom « Kemet » qui désigne l’Égypte antique en langue pharaonique. « Nous n’avons jamais parlé de kemetic yoga mais de yoga égyptien. Le kemetic yoga est une version du yoga égyptien qui s’est développée aux États-Unis », clarifie Geneviève Khane. « Dès 2700 avant J.-C., vous avez une représentation de la posture du lotus dans les temples égyptiens. On retrouve aussi la posture du cobra royal vers 2000 avant J.-C. dans un tombeau égyptien ». Qui plus est, l’Égypte accordait énormément d’importance au souffle et à la respiration, nous apprennent les deux chercheurs.