Dans notre société où il faut être vu, célèbre, de crainte de ne pas exister, où l’avoir prédomine sur l’être, où l’humilité passe souvent pour de la fausse modestie. Il est utile de se rappeler les bienfaits de cette humilité, pour ceux qui désirent une vie intérieure « riche ».
Les plus humbles de tous se sont retranchés du monde des apparences pour pouvoir atteindre un niveau de spiritualité élevé, se libérer de l’asservissement de la matérialité. C’est le cas de ceux qui ont séjournés dans les déserts, pour écouter le vent, regarder les étoiles, et enfin se connaître.
Dans la rubrique religion et spiritualité du journal la Croix du 03 mars vous pouvez lire un article consacré à un des chantres de l’humilité Jean Colobos né vers 339 Ap Jc, il a vécu à l’âge d’Or des pères du désert.
La première sentence léguée par ce père exprime l’obéissance en son créateur, c’est la plus connue avec l’image de cet arbre mort qu’il faut arroser sans cesse. Cette sentence exprime le cœur de sa spiritualité qui est : l’humilité, la communion fraternelle et le travail sur soi-même. Ces trois thèmes détachés de leur contexte religieux et observés sous le prisme de la franc-maçonnerie pourraient parfaitement êtres intégrés à un rituel initiatique.
Jean Colobos ou Jean le nain, le petit cela me rappelle ma grand-mère une pieuse finistérienne qui ne se lassait pas de dire en voyant son premier arrière petit fils, avec une certaine fierté et suivant une expression locale : Voyez le petit comme il est grand, et si vous descendez montez donc elle concluait avec une expression d’amour maternel, voyez comme il est beau, c’est le soleil qui rentre dans la maison. A l’époque ces expressions que je prenait au premier degré me faisait sourire, quelques années plus tard j’ai compris leur sens moral.
Après cette digression personnelle, je reviens à Jean Colobos à propos duquel le frère Oliveto écrit concernant le travail sur soi : « (…) il ne s’agit pas seulement d’un contrat spirituel sur le mal, mais d’un travail intérieur continuel, inspiré par l’esprit Saint. » Franc-maçon nous dirions par le Grand Architecte de l’Univers.
Que peuvent inspirer à l’homme contemporain, au franc-maçon le message d’humilité de Jean Colobos, qu’il est à la fois petit et grand, faible et fort vis à vis des mystères de l’univers, qu’il a sa place dans le cosmos à condition de travailler pour être libre.
Le jeune moine Oliveto Gérardin a écrit : (…) le travail est souvent exclusivement considéré comme un moyen de gagner de l’argent. C’est certes le cas, mais le travail pour lui (Jean Colobos), est surtout un acte d’une très haute dignité puisqu’il s’agit avant tout d’un humble et patient travail sur soi comme moyen de s’ouvrir à une autenthique liberté intérieure. » Ce n’est pas par hasard que le franc-maçon glorifie le travail, et cela rappelle l’humilité de l’apprenti franc-maçon qui genoux à terre, frappe les trois premiers coups sur sa pierre brute qui n’est rien d’autre que lui-même.
JF.
A LIRE : Confession d’’un jeune Moine
Extraits de la présentation de l’ouvrage :
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une description de mon expérience monastique. J’emmène le lecteur dans une sorte de visite, durant laquelle je décris et j’explique ce que je vis. Elle commence par les aspects les plus extérieurs, les lieux du monastère et les dynamiques de vie communautaire, puis se dirige vers les réalités plus intérieures, la vie intime du moine et sa relation à Dieu. Ce parcours est constitué de descriptions, de réflexions, de souvenirs. À travers cela, j’invite à entrevoir ma vie d’homme et de moine, mes préoccupations, mes défis. La « confession » dont il s’agit est donc celle de l’idéal qui m’anime, et la manière dont cet idéal résonne dans ma pâte humaine.
Le plan se divise en 4 parties : Des lieux, Une communauté, Le moine, Dieu. Chaque partie est composée d’une introduction et de 12 courts chapitres qui présentent rapidement un thème. Sans que je l’aie prévu, le rythme et l’ordonnancement monastiques se reflètent donc dans la construction du livre. Sa structure, sobre et claire comme un cloître roman, permet soit une lecture cursive, soit la méditation d’un thème choisi. On peut lire ses pages comme on se promène sous les arcades du cloître, s’arrêter ou non sur l’un ou l’autre chapiteau, sur une fresque, sur une mosaïque du pavement. Si un chapitre paraît plus hermétique, on passe au suivant, ou on relit un précédent pour en apprécier de nouveau la perspective.
J’ai voulu que certains thèmes importants reviennent, se retrouvent de manière différente dans plusieurs chapitres. Ces clins d’œils disséminés au long des pages invitent à rapprocher des chapitres éloignés qui évoquent un même thème de manière différente. On peut alors passer d’une lecture suivie à une méditation transversale.
À qui s’adresse-t-il ?
J’ai écrit ce livre à destination de personnes en quête de réflexion sur les valeurs et le sens de la vie. Le lecteur peut être chrétien ou non, familier de la vie monastique comme étranger. Le vocabulaire ne pose pas de problèmes particuliers. Seule est nécessaire la curiosité de découvrir une manière de vivre apparemment bien différente de celle de l’homme occidental moyen. Je dis « apparemment », car on découvrira au fil des pages que le fond de l’expérience humaine est évidemment le même.
Au fond, je fais appel à l’amitié du lecteur, cette sympathie qui naît quand on se rend compte d’une proximité profonde, au-delà des différences superficielles. J’ai en effet souvent été marqué de rencontrer des personnes ayant des vies fort différentes de la mienne, mais qui se retrouvaient dans ce que je leur disais de mon idéal. C’est tout simplement parce que nous autres moines sommes des hommes normaux, des hommes du XXIe siècle. Et nous cherchons à l’être en vérité, profondément, à relever le défi que l’histoire nous propose aujourd’hui.
Pourquoi offrir ces réflexions ?
Je désire offrir au lecteur un regard sur l’expérience humaine qui puisse interroger l’homme d’aujourd’hui. Le questionnement d’une personne sur sa propre expérience naît souvent de la rencontre avec une expérience différente. Cela peut advenir au cours d’un voyage en terre étrangère, ou bien à travers la découverte d’une autre époque de l’histoire, ou encore au cours d’une discussion avec une personne proche dans l’espace et le temps mais très différente dans sa personnalité ou dans ses choix. En l’occurrence, le lecteur se trouvera dans cette dernière situation.
La vie monastique est peu et mal connue. On la relie souvent spontanément au Moyen-âge européen ou au bouddhisme – voire à des sectes orientalisantes – plus qu’à un état de vie chrétien actuel. Le mot de « moine » évoque ainsi parfois des fantasmes assez étranges. Au fil des pages, je dois donc défaire quelques idées reçues ou fausses images que l’on se fait de notre condition. Les a-priori doivent être affrontés avec réalisme pour qu’un dialogue en vérité puisse se nouer.
Car c’est bien un dialogue que j’aimerais promouvoir, un dialogue sur la part spirituelle de notre vie humaine, tellement mise à l’écart dans notre société. En présentant mon idéal de vie, tout orienté vers les réalités spirituelles, et pourtant bien ancré dans le concret des lieux et des relations humaines, j’aimerais que le lecteur soit renvoyé à sa propre vie, à ses propres choix, pour y penser lui aussi. Peut-être alors certains murs s’effriteront et l’on pourra envisager ensemble, sans peurs, des sujets qui touchent tout homme au cœur.
Est-il difficile à lire ?
Bonne question, à laquelle je ne peux répondre de manière tranchée. Le texte lui-même n’est pas difficile. J’ai essayé de faire en sorte que le style soit coulant, varié, pour que le lecteur ne s’ennuie pas. J’ai aussi délibérément évité tout vocabulaire technique de type philosophique ou théologique. Les mots employés sont ceux de tous les jours, pour que chacun soit renvoyé à son expérience propre et aux mots qu’il peut mettre sur celle-ci.
Pour ce qui est du fond, la difficulté est progressive au long de l’ouvrage. J’ai désiré qu’il y ait une gradation dans la présentation. Les deux premières parties, sur les lieux et la vie en communauté, sont simples à aborder. La seconde moitié, sur la vie intime du moine et sa relation à Dieu, amène quelques obstacles, puisque l’expérience présentée est moins familière à beaucoup de lecteurs. Mais c’est sans doute là aussi que l’on peut trouver le trésor le plus précieux, si l’on veut bien prendre le temps de creuser dans le champ…
Confession d’un jeune moine : Oliveto Gérardin aux Editions Bayard
librairie[@]maylis.org
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Pour cette 33e chronique dans Franc-maçonnerie Magazine, évoquons un épisode pittoresque lié à l’aura de ce nombre éminent et mystérieux de la symbolique occidentale et de la franc-maçonnerie. Le Rite Écossais Ancien et Accepté avec ses trente-trois grades reste le système maçonnique le plus pratiqué au monde. En France, il a même longtemps constitué la seule voie des hauts grades. Aussi, dans notre culture maçonnique, le terme de « 33e » est presque synonyme de « Nec plus ultra », rien au-delà, c’est l’aboutissement et le sommet de l’initiation maçonnique ! A pourtant existé, quelques années, au début du XIXe siècle, une tentative de « 34e » grade : le Pacificateur Américain Prince des Tropiques. Relatons les circonstances singulières de la naissance de cette curiosité maçonnique oubliée
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