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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
LE SYMBOLISME EST UNE SCIENCE OU DIVAGATIONS ?

LE SYMBOLISME UNE SCIENCE OU DIVAGATIONS ?

 

On trouve parmi les œuvres posthumes de René Guénon, il y a un livre de référence des francs-maçons dits Guénoniens : « Symboles de la science sacrée ». Ce livre regroupe une série d’articles du philosophe chercheur au parcours multiple, parus en particulier  dans les Éditions Traditionnelles.

Ce livre, peut être considéré comme l’aboutissement de sa réflexion sur le symbolisme, ou un voyage à travers les symboles traditionnels, voyage aussi dans la vie de l’auteur, les articles regroupés s’étendent sur une période qui va de 1925-1926 avec pour point de départ : « Le verbe et le symbole » jusqu’à la « Cité divine » en 1950. Un chemin en quelque sorte de l’Alpha à l’Oméga, un cycle qui part de l’unité pour y revenir.

 

Ce livre jumelé avec le dictionnaire des symboles de Alain Gheerbant et Jean Chevalier peuvent constituer pour le cherchant, une source d’inspiration ou pour le moins un éclairage sur le symbolisme, que René Guénon, n’hésite pas a classé dans le registre des sciences en y ajoutant le mot Sacré.

Les francs-maçons connaissent l’importance des mots, qu’ils soient de reconnaissance ou sacré, ils doivent se transmettent dans leur pureté, ils font partie du processus initiatique, vecteurs de la connaissance, marqueurs de leur tradition, que René Guénon rattache à la tradition primordiale, celle dont découle toutes les autres. Cette tradition qui réunit tout ce qui est épars.

 

A propos du symbolisme il a écrit : « Le symbolisme est le moyen le mieux adapté à l’enseignement des vérités d’ordre supérieur, religieuses ou métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l’esprit moderne ; il est tout le contraire de ce qui convient au rationalisme. »

L’on voit ici la nécessité du rajout, du mot sacré au mot science. Le symbolisme va servir de point d’appui, de levier à l’intuition intellectuelle. Il fera appel au langage du cœur, qui dépasse, surpasse celui de la raison. Au-delà de l’exotérisme des objets, des mots, du signifié, chercher le signifiant, chercher les idées derrière les symboles, peut s’apparenter à une forme de recherche scientifique, à la condition de respecter le symbolisme traditionnel universel, point de départ pour une recherche personnelle, une interprétation individuelle. On garde alors conscience de l’unité fondamentale de toutes les traditions. C’est une montée vers l’un par des voies différentes, l’un souvent désigné comme le grand architecte de l’univers.

 

René Guénon a écrit encore : « Nous l’avons dit souvent, et nous ne saurions trop le répéter : tout véritable symbole porte ses multiples sens en lui-même, et cela dès l’origine, car il n’est pas constitué comme tel en vertu d’une convention humaine, mais en vertu de la loi de correspondance qui relie tous les mondes entre eux ; que, tandis certains voient ces sens, d’autres ne les voient pas ou n’en voient qu’une partie, ils n’y sont pas moins réellement contenus, et l’horizon intellectuel de chacun fait toute la différence ; le symbolisme est une science exacte, et non pas une rêverie où les fantaisies individuelles peuvent se donner libre cours. »

 

Il ne s’agit donc pas d’inventer le symbolisme, mais de le découvrir, il dépasse l’humain, l’individuel, il l’englobe, il touche à l’universel, c’est en ce sens qu’il est pour moi du domaine du sacré. Il est porteur d’enthousiasme renouvelé sans cesse, c’est ce qui fait la joie de l’écoute de l’autre, dans les loges maçonniques, différent de soi-même, mais regardant dans la même direction.

 

Le symbolisme est-il une science ? Dans la mesure où il ne cherche pas forcément des réponses, qui plus est des réponses sûres, fiables, il cherche des questions, et les éventuelles réponses trouvées sont souvent intimes et incommunicables, parfois sans intérêt pour l’autre, car liées à la foi, elles peuvent êtres remises en cause sans cesse, non pas comme les découvertes scientifiques, mais comme un chemin où à chaque fois que l’on s’approche de la lumière celle-ci semble s’éloigner tout en restant présente, c’est l’intensité qui change. La joie est dans le cheminement pas dans l’arrivée. La quête est sans fin, l’étoile inaccessible on est certain de ne pas parvenir au but, mais on cherche encore jusqu’au portes de l’éternel orient.

 

La science des symboles, sa connaissance est par nature non dogmatique, elle exclue la certitude, elle n’est pas pourtant une divagation intellectuelle, elle est une clé d’ouverture du cœur.

Le symbolisme permet dans les loges maçonniques, le respect, la compréhension, la rencontre de l’autre. Sans cette méthode les hommes n’auraient jamais sans doute communiqués entre eux, jusqu’à une communion d’esprit, d’âme et cœur.

 

JF.

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