Les francs-maçons ont le privilège de se réunir dans un lieu fermé, leur loge ancêtre des cabanes de chantier adossées aux contreforts des cathédrales ; c’est un lieu, dit, clos et couvert, protégé des regards où il ne pleut pas. Un lieu où les mystères, les mots secrets, les mots sacrés, les travaux peuvent se réaliser en paix, en toute fraternité, avec l’objectif constant de toujours regarder vers le haut, d’élever l’homme vers le meilleur de lui-même.
Autre privilège nous choisissons les ouvriers, décelons ceux qui sont prêts à recevoir la lumière et plus tard la défendre et la transmettre. Nous distribuons entre nous le travail, que les frères ne sauraient refuser s’ils en ont la capacité, car ils ont promis par serment de travailler ensemble à sa gloire. Nous avons un autre privilège que certains ne nous jalousent pas, celui d’avoir plus de devoirs que de droits.

Dans ces enceintes sacralisées, répandues sur toute la surface de la terre, les francs-maçons ont encore un privilège celui de recevoir les enseignements de leur tradition transmis par tous ceux qui les ont précédés sur la voie, ces hommes libres et réfléchis, qui ont travaillé sans cesse en rectifiant avec l’équerre, en taillant avec le ciseau de la morale, et la force de leur maillet, sans négliger l’ouverture de leur compas.
Ils ont façonné une chaîne d’or pur, spirituel dont ils sont les maillons. Cette chaîne qui protège les plus faibles ne se quitte pas, quand elle se rompt, qu’un maillon vient à manquer, un autre prend sa place.
Privilège encore de voir le miracle de la transmutation, de la fécondation, dans l’œuf cosmique de la loge, où renaît son soi véritable.
