Quand on parle de résurrection, l’on pense immédiatement à Jésus, le prophète, car les francs-maçons reconnaissent en jésus un prophète parmi d’autres. Sous l’angle de la religion chrétienne, il est fils de Dieu, sa résurrection est le mystère, le miracle culminant si j’ose dire de cette religion, sa venue, sa vie terrestre, son sacrifice, sa résurrection forment ensemble le corps de la doctrine.
On peut hasarder une comparaison avec l’initiation maçonnique, le postulant cherche, puis vient frapper à la porte du temple, poussé par son désir de connaissance, connaissance de lui-même et pressentiment d’un monde supérieur au monde terrestre matériel. Sa vie terrestre s’enrichit au degré de compagnon, par son cheminement entre les deux sphères et son acquisition des arts libéraux, puis vient le temps du sacrifice que l’on peut considérer comme parfaitement consenti, c’est le meurtre du maître Hiram, suivit de sa régénération « il apparaît plus radieux que jamais »
Sauf que la comparaison semble s’arrêter là, car le maître va mourir plusieurs fois et se régénérer après chaque mort symbolique, dans cycle spiralé, qui monte de plus en plus des ténèbres vers la lumière. La vie du franc-maçon devient de plus en plus active, il a de plus en plus des devoirs. Paradoxalement plus son être intérieur se développe, plus il entre en communion avec ses frères, plus son âme et son esprit se rapproche leurs âmes et de leurs esprits, et, soudain plus n’est besoin de longues paroles, pour sentir ensemble les mêmes choses, pour regarder dans la même direction, sans renoncer à sa propre individualité.
On parle aujourd’hui de biens communs au pluriel ou de vivre ensemble dans une bienveillante tolérance, à ses frères et à tous les hommes de bonne volonté. Tous ceux qui ont suivi le même chemin savent ce que cela veut dire, ils n’ont pas besoin de cours de civilité ou de morale, ils ont appris à rectifier sans cesse avec l’équerre de la raison, tout en pratiquant l’ouverture du compas. C’est par le travail que leurs mains s’unissent pour tirer dans le sens de ce bien commun.
Jésus ressuscite après l’épreuve, le franc-maçon, se régénère par la connaissance des idées dissimulées derrières les symboles, il choisit la route du bien, que lui dicte sa conscience, sa richesse intérieure infinie se développe. Il fait route à la fois seul et avec l’aide de ses frères, jusqu’à son village d’Emmaüs, qui signifie source chaude, situé au départ des routes qui vont vers la montagne, la plaine, la mer, toute la surface de la terre, cet endroit du choix stratégique au carrefour du bien et du mal. Cette étape où se retrouvent les compagnons pour partager le pain de l’amour. Comme l’indique Luc dans son évangile, je cite : Luc 24- 13…. Les deux disciples d’Emmaüs.
Or, ce même jour, deux d’entre eux se rendaient à un village nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, et ils parlaient entre eux de tous ces événements.
Tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à marcher avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître… Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur le déclin.
Et il entra pour rester avec eux. Or, quand il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent.
Le franc-maçon va donc vers ce village d’Emmaüs, sa Jérusalem céleste, cette contrée lumineuse, cette terre où l’esprit domine la matière, une terre régénérée, par la force du maillet, sculptée avec son ciseau, rectifiée sans cesse avec l’équerre de la raison, ouverte vers la beauté entre les branches du compas.
JF.
COMMUNIQUE
Communiqué du 10 avril 2018 - « L'État chez lui, l’Église chez elle ».
Date parution : 10/04/2018