FLEUR DU PRINTEMPS
Narcisse,fils du fleuve et d’une nymphe dont Ovide nous relate la vie dans ses Métamorphoses, amoureux de sa sœur et sans doute de lui-même, n’a pu réaliser son amour. Le drame de Narcisse est souvent représenté comme le danger de l’égoïsme, de l’égocentrisme, c’est une vision raccourcie de l’image de ce personnage à la recherche de lui-même. Socrate nous encourage en quelque sorte à être Narcissique avec son « Connais-toi-même», tout comme Marc Aurèle qui nous demande de prendre soin de notre soi.
S’accepter tel que l’on est, se connaître est une première étape de la construction de son soi, en quelque sorte un état des lieux avant de se construire.
Narcisse serait donc un exemple ? Dans la recherche de soi-même, dans le désir de la connaissance et de l’amour de soi-même, comme ce profane qui frappe à la porte du temple, à la porte de son cœur, à la recherche de la vérité et de la lumière qui brille en lui-même.
Ce profane est donc une fleur qui va renaitre au printemps, au milieu de sa vie, en plein midi, un homme neuf tout en beauté comme Narcisse.
Nous faisons souvent peu de cas de nous-même, il y a une sorte de maltraitance infligée à notre moi profond, au profit de notre apparence. Comment alors aimer notre prochain comme nous-même ?Comment reconnaître dans l’autre une partie de nous-même, la partie la plus belle. Comment faire vivre cette compassion apaisante qui permet l’harmonie, cet enseignement du bouddhisme.
Il nous faut faire la paix avec soi, pour pouvoir se regarder dans le miroir et ne plus y voir un ennemi, c’est le premier pas de l’initiation maçonnique. Pour pouvoir vivre en fraternité, il faut d’abord s’accepter soi-même, se faire du bien, faire bien, se faire beau, être digne, être tout simplement, pour aller vers les autres. Dépasser le monde des apparences, faire un travail sur la beauté intérieure qui rapproche.
Comment pourrions-nous connaître notre prochain, celui qui est le plus proche de nous sans nous connaître nous-même ?
Le franc-maçon sait que la fraternité n’est pas donnée, qu’il faut travailler sans cesse la terre où elle fleurira comme la Narcisse au printemps.
JF.