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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
CONTRASTE
CONTRASTE
CONTRASTE
CONSTRASTE

 

Hier j’étais en Arcadie, cette contrée comparable à la Jérusalem céleste des francs-maçons, mais c’est oublier qu’ils ont aussi et surtout les pieds sur terre, et que le chemin qui mène du ciel à la terre, le retour au pays dans l’humilité fait partie du chemin initiatique, apprendre à descendre de l’échelle est parfois plus difficile que d’en gravir les barreaux.

Aujourd’hui donc, retour sur cette terre parfois bien belle, lumineuse mais aussi souvent bien sombre. Le franc-maçon a appris la marche sur les pavés noirs et blancs, il connaît la ligne étroite de la frontière entre le bien et le mal. Cette ligne où les hommes se déchirent des morceaux de terre, avec la vigueur de leur Ego.

Il y a bien sûr parmi eux ces éternels naïfs, citoyens du monde, pèlerins de l’espérance, hommes de bonne volonté, frères en humanité, ou pragmatiques successeurs de Cyrus qui su libérer les captifs de Babylone, on enferme pas éternellement les hommes épris de liberté.

Mais force est de constater que l’on construit aujourd’hui plus de murs que ponts entre les hommes, c’est le règne de la peur et de l’ignorance.

Emmanuel Ruben, l’agrégé de géographie et romancier titulaire du Goncourt des lycéens, décrit « la Jérusalem terrestre » dans un livre document édité aux Éditions Inculte. Son parcours, ses recherches dans la cité trois fois sainte l’on conduit au pied du mur, pas l’antique mur des lamentations celui du temple, mais celui que les israéliens ont nommé barrière de sécurité !

Ce mur de la honte et de l’inutile, cette ligne de démarcation de l’humain, n’est sans rappeler celles qui entouraient les ghettos d’Europe plongés dans la nuit et le brouillard de tristes souvenirs, que l’on voulait oublier à jamais. Ce mur inutile qui cloisonne les hommes, par-dessus lequel volent les cerfs volants des enfants écrit Emmanuel Ruben, ils ne connaissent pas de frontières, il n’y a pas de mur dans le ciel.

Les mots du livre sont forts comme ceux du palestinien Abdelfattah né dans un camp de réfugié, et revenant ‘au pays’, avec un doctorat de biologie médicale en poche obtenu en France, avec la volonté de donner une autre image des palestiniens. Il dit : « mon idée, était celle d’une belle résistance : tandis que d’autres résistent avec les armes, résister avec les mots, avec le théâtre. J’avais compris la nécessité de construire d’abord la paix en soi avant d’envisager la paix avec l’autre. »

Abdelfattah a construit un centre culturel à proximité du mur de béton, puis il a fondé la première équipe foot féminine avec une conviction : « Ce sont les femmes, dit-il qui changent le monde, pas les hommes. »

Alors l’on comprend mieux l’idée de certains hommes, de les détruire, les dissimuler derrière des murs de tissu noir.

Les énergies se dissolvent, ou s’exacerbent de check-point en check-point, les enfants rejetés finiront par naître avec des pierres à la place des mains.

Emmanuel Ruben pour mettre fin à cette folie, va jusqu’à imaginer la transplantation des lieux saints dans un île glacée au nord de l’Europe où seront installés comme des momies les vestiges de pierre de toutes les religions, avec tous les intégristes, les fanatiques, les intolérants, les kamikazes, les fous furieux. Tous ceux qui préfèrent les vieilles pierres, les lignes de frontières tracées sur des cartes chiffonnées à la fraternité humaine. Ils pourraient vivre dans des grottes profondes en contemplant leurs ombres ensanglantées par leurs luttes fratricides.

Je cite : « Tous ceux qui sacrifient les promesses de l’avenir sur l’autel d’un passé sans cesse mythifié, ruinant ainsi chaque parcelle du présent. »

La lecture de ce livre, sur la géographie d’Israël et de la Palestine démontre l’inutilité des murs entre les hommes.

JF.

A LIRE : Jérusalem Terrestre de Emmanuel Ruben Éditions Inculte ISBN 9 791095 086086 www.inculte.fr  

CONTRASTE
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« Le projet de Jérusalem terrestre était d’accompagner un roman en cours d’écriture, de presser l’éponge lorsqu’elle était trop pleine. Plongé dans le contraire d’un pays sans légendes, embarqué dans le berceau de tous les mythes, craignant d’être peu à peu débordé par l’avalanche d’informations qui me tombait dessus chaque jour, j’ai très vite éprouvé ce besoin de faire le tri entre ce qui pourrait servir au roman et ce qui ne servirait pas, toutes ces petites brisures du réel qui ne pourraient pas coller [...] tous ces faits trop précis, ces myriades de chiffres, ces illustrations nécessaires, qui ne trouveraient pas leur place ou tiendraient dans d’encombrantes annexes ou de superflues notes de bas de pages. Jérusalem terrestre, au contraire, s’autoriserait à coller des petits bouts de vécu, des fragments de discours. »

De son séjour à Jérusalem, Emmanuel Ruben rapporte un texte qui interroge les cartes, met au jour les frontières, les limites, les murs qui sillonnent aussi bien la géographie d’une région aux contours flous que celle, intime, de ses habitants.

Source BABELIO

Biographie

Emmanuel Ruben étudie la géographie à l’École normale supérieure de Lyon. Il a poursuivi ses études à Paris, à l'Institut de géographie (Paris-Panthéon-Sorbonne) et à l'Institut national des langues et civilisations orientales.

Reçu major à l'agrégation de géographie (2004), il enseigne l'histoire et la géographie à l'étranger puis en banlieue parisienne.

Il publie son premier roman en août 2010. Il collabore à différentes revues (Ravages2Edwarda3).

Depuis 2013, il tient une chronique mensuelle sur le site Sens Public.

Son troisième roman, La Ligne des glaces, est le premier volet d'une suite européenne et nordique à laquelle il travaille depuis plusieurs années. Le livre a été sélectionné pour le prix Goncourt 2014.

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