PANTHÉON MAÇONNIQUE
Le panthéon temple de tous les dieux, est un lieu sacré, secret où vivent toutes les spiritualités. Chacun a son panthéon personnel, les francs-maçons de tradition accueillent dans leur panthéon un dieu à la fois unique et multiple, a qui chacun attribue le nom qu’il souhaite, sans le prononcer si tel est son désir.
Une cérémonie récente, fait réfléchir sur notre proximité avec le concept de la divinité. Certains humains ayant atteint un degré de perfection moral élevé s’apparentent à des demi-dieux comme le pensait déjà les grecs, ils entrent ainsi dans un panthéon.
C’est leur vie exemplaire qui nous inspire et nous incline à dépasser le commun, l’ordinaire de notre condition, ils nous révèlent l’ampleur de la force spirituelle et morale, qui sommeillent en chacun de nous. L’espérance de notre perfectionnement individuel, pour servir l’autre. Que nous soyons des athées vertueux, des agnostiques cherchants, ou des croyants sincères.
Ils ne sont pas pour autant suivant l’expression populaire des « dieux du stade », ces derniers déifiés par comparaison avec leurs semblables dans une lutte fratricide où le physique surpasse le moral, ils sont dans une compétition entre humains. Les dieux du stade grecs eux se souciaient autant de leur corps que de leur esprit. Ils étaient des hommes debout : « Stand » (de stade)
Revenons à nos dieux du panthéon, d’un récent voyage en Inde, je suis revenu avec un énorme panthéon, à mettre en rapport bien sûr avec les 1 300 000 000 d’Indiens, chacun d’entre eux a son interprétation des dieux, un peu comme les francs-maçons. Cela donne une vision vivante du céleste, du spirituel qui s’insère bien dans la vie quotidienne, il y a une proximité avec les dieux. Il y a en Inde 18 ou 19 langues officielles, et pas moins de 300 000 000 de dieux, cela peut faire sourire un esprit occidental, c’est pourtant la preuve que le spirituel est présent partout, tout le temps, il est inséparable de la vie des Indiens, chacun dans ce catalogue spirituel peut trouver son bonheur. Les dieux ne sont pas bons ou mauvais ils sont souvent les deux à la fois, à l’instar de la déesse Kali par exemple qui peut être représentée avec deux ou quatre bras, chacun se débrouille avec le ou les dieux qu’il a choisis, le divin est associé à la liberté.
Les Francs-Maçons spiritualistes présentent des analogies avec les Indiens, ils ont une interprétation libre du Grand Architecte de l’Univers, il n’y a pas de limites à leur recherche de spiritualité.
Les dieux de l’Inde ne sont pas trop exigeants, ils ne demandent que des offrandes raisonnables, un peu de nourriture, quelques fruits, quelques fleurs, quelques roupies.
L’inde démocratique vit paisiblement avec tous ses dieux, la multiplicité des religions et de leurs interprétations rend impossibles les conflits entre elles, sauf quelques exceptions qui appartiennent au passé, il n’y a pas de conflits ouverts non plus entre les religions et la politique, la politique ne se sert pas de la religion, cela mènerait au fanatisme.
Les Indiens ont une sorte de génie du syncrétisme, passionnés du divin ils font leur marché dans toutes les religions, la tolérance est donc naturelle.
On trouve là surement la raison de cette passion de l’Inde de René Guénon et son concept d’une religion universelle, d’une tradition primordiale, centre d’accueil de toutes les traditions secondaires, ne cherchant pas à les dominer, mais au contraire à y puiser toute la spiritualité.
Cette conscience polythéiste, tolérante, explique sans doute pourquoi l’on ne revient jamais tout à fait le même après un séjour aux Indes comme se plaisait à le répéter mon dernier guide indien tamoul, comprendre l’Inde, c’est d’abord comprendre qu’il y a plusieurs sortes d’Indes, que les religions, la spiritualité font partie de la vie des Indiens, ce sont des centres d’union.
Le frère Franc-Maçon Rudyard Kipling initié en Inde, a bien exprimé l’Inde et la Franc-Maçonnerie dans son poème « ma loge mère. »
Chacun a donc son Panthéon.
JF.
"La loge mère" "The mother lodge" de Rudyard Kipling interpreté par Lacydon lodge 37 - GLTF N°1
"La loge mère" de Rudyard Kipling, poète et écrivain franc-maçon (initié à Lahore en Inde, à l'âge de 20 ans à la loge "Hope and perseverance N° 782", il restera dans la franc-maçonnerie...