LA FULGURANCE DU SACRÉ, PORTE VERS LA LUMIÈRE.
Dans notre monde de l’immédiateté, l’on passe trop souvent devant des portes ou des livres sans les ouvrir. Puis un jour par une porte entre ouverte, nous apercevons un rayon de lumière, qui vient lécher notre corps et pénètre en nous, doucement comme un soleil qui se lève, ce moment magique, sacré, dévoile sous nos yeux l’immensité de l’horizon.
Le désir du beau, du bon, monte en nous comme la sève monte dans l’arbre de la connaissance. Nous faisons nos premiers pas dans l’espace sacré en poussant la porte du temple maçonnique, guidé par le hasard ou la main de notre parrain, nous faisons inconsciemment notre retour à l’essentiel.
C’est, comme une fulgurance, un éblouissement, quand le bandeau tombe, le passage s’ouvre des ténèbres à la Lumière. Le torrent de la spiritualité dévale avec fracas les pentes de la montagne, jusqu’à nous.
Etonné incapable de lire et d’écrire le moindre mot, comme un nouveau-né balbutiant, nous épelons les lettres une à une.
Une liturgie universelle, un rite se met en place, peu à peu pour faire éclore notre homme intérieur, le choc de la cérémonie d’initiation, la longue conquête de son soi « commence », les questions nous assaillent, peu importe les réponses. Nous sommes sur le chemin du pays sans bornes, sans frontières, sans dogme.
Tout notre être va se purifier, par le souffle, l’eau et le feu.
Nous sommes prêts alors à recevoir la Lumière, à comprendre les distiques si bien écrits par Angelus Silesius :(1) « Homme, si le paradis n’est pas d’abord en toi. Entends-moi bien aucun chemin ne t’y mènera. »
(2) « Ainsi où que tu en sois, de grâce n’en reste pas là ! Tu dois passer d’une lumière à une autre lumière. »
Angélus Silésius nous montre une voie pour construire un véritable chef-d’œuvre en soi et dans le monde avec l’aide du Grand Architecte.
JF.
Source: Le Pèlerin Chérubinique d'Angelus Silésius.
(1) Livre I-295, (2) Livre III-232.