L’AVERS ET L’ENVERS
L’avers, le côté face, le visible, le symbole fort, n’existe que par comparaison avec l’envers ou le revers, ce dernier terme peut prendre un caractère péjoratif c’est la démonstration que ce qui est dissimulé n’a pas toujours bonne presse. L’envers est pourtant indissociable de l’avers.
Cela peut paraître anodin à celui qui n’a pas en chemin pour la découverte et la conquête de la totalité de son être. Il faut descendre dans la caverne, dans le monde des choses cachées, pour connaître sa maison, il faut il faut la parcourir de la cave au grenier. Il faut faire le tour de son jardin, puis pousser les portes des pièces, jusqu’à l’âtre ou brûle le feu régénérateur.
Les francs-maçons ont des mots, des gestes, mais aussi des décors symboliques. J’ai longtemps, par pudeur sans doute hésité a porter les bijoux qui terminent les sautoirs, ces bijoux qui ont eux-aussi un avers et un envers. Je parle bien des bijoux et non des médailles qui sont des signes de reconnaissance, pour les loges et matérialisent les services rendus, la fidélité et le travail des maçons.
L’avers d’un bijou est comparable à une effigie, une image de l’apparence extérieure, les effigies sont parfois caricaturées et réduites à la grossièreté des traits physiques, ce sont alors de fausses représentations de ce que nous sommes, des portraits vus et dessinés par d’autres qui voient sans regarder.
Le cherchant lui s’efforce de connaître l’avers mais aussi l’envers du bijou, de regarder l’intérieur, la face cachée, secrète, là ou le profane ne voit que dissimulation négative, l’initié apprend à lire avec son cœur.
L’envers n’est pas que la face ténébreuse de l’avers, mais son essence qui n’apparaît qu’a force de travail, c’est le chemin et la destination. Tel le Phénix et le Pélican, à quoi servirait une régénération si ce n’est pour connaître le bonheur de l’amour.
Bousculer, sa tête, sa raison la mettre à l’envers, peut permettre de découvrir le mystère de sa conscience, là où les sens sont impuissants l’intuition prend le relais.
Il est trop simple de croire que nos idées sont enfermées à l’intérieur de notre tête, de notre cerveau, et qu’elles ne s’expriment que par nos paroles. L’exemplarité du silence le démontre bien, le visible et l’invisible, l’avers et l’envers sont alors en harmonie.
Quand notre avers brille trop cela traduit un manque de vie de notre être intérieur. Si notre avers notre être extérieur va trop mal, est malade comment notre être intérieur ne pourrait-il pas souffrir ?
Apprendre à maîtriser nos sens, nous conduit sur la voie de la richesse intérieure. Notre corps en entier est un temple, le construire, le faire vivre dans le réel, s’efforcer de l’embellir, c’est donné du sens à notre vie. Il faut élever de solides murs extérieurs, bien décorer l’intérieur, le rendre de plus en plus beau pour qu’il puisse accueillir en son centre, dans la pièce principale, dans le saint des saints, le feu, lumière permanente de notre esprit.
C’est par la forcede notre travail que nous établironscette demeure où le corps et l’esprit seront en harmonie, et aurons leur place dans le cosmos. L’avers et l’envers participent à cette construction, ils sont réunis pour que le feu de l’amour fraternel diffuse sa lumière et sa chaleur dans tous les cœurs.
JF.