Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
LA BIENFAISANCE SANS OSTENTATION

LA BIENFAISANCE SANS OSTENTATION

 

Les Francs-Maçons ont leurs œuvres de bienfaisance, c’est collectivement qu’ils apportent leur soutien à ces œuvres et c’est bien. Ces œuvres soutiennent leurs membres dans la détresse, mais interviennent aussi dans la société civile. Les Francs-Maçons donnent sans ostentation, un don  ne doit pas humilier celui qui le reçoit, ni enorgueillir celui qui le fait.

 

Cette bienfaisance maçonnique a pris naissance dans les guildes d’ouvriers, ancêtres des sociétés de secours, des mutuelles et des syndicats corporatistes. Elle était donc ciblée vers les membres de chaque corporation. L’ambition universelle de la franc-maçonnerie spéculative a-t-elle modifié cette manière de donner ? 

Oui, mais partiellement, il existe toujours des organismes para –maçonniques qui recueillent les dons des francs-maçons pour aider les francs-maçons et leurs proches, la franc-maçonnerie parallèlement  a emboité le pas de la société en créant des Fondations caritatives dont le but est d’aider tous ceux qui sont dans le besoin sans distinction aucune.

 

Dans notre société française, ces fondations, n’agissent que comme des compléments à la solidarité nationale prise en charge par l’état qui assure la redistribution des richesses après une réflexion collective pour déterminer les ayant droit. Elles bénéficient, d’exonérations fiscales, ainsi que leurs donateurs.

 

Ce système a été poussé à l’extrême aux États-Unis, les très riches utilise les fondations pour s’exonérer du paiement de l’impôt et se substituent à l’état pour la répartition des richesses, ce sont qui décident de qui doit recevoir et à qui donner.  Anand Giridharadas ex- chroniqueur au New York Times dénonce cet excès : « les très riches contributeurs américains qui maintiennent le système par le truchement de leurs dons. Une bienfaisance ciblée, médiatisée et qui verrouille les débats d’idées. »

Les grandes sociétés à travers leurs fondations sont les mécènes de la société, comme le sont les mécènes dans le domaine de l’art, cela leur permet une véritable médiatisation, une publicité à bas prix, et un bonus fiscal.

 

Le système : exige des gagnants de notre temps qu’ils fassent davantage de bienfaisance. Mais ne leur demande jamais, au grand jamais de faire moins de mal. »Ainsi l’on tolère le travail des mineurs dans les usines ou dans les mines pour fabriquer nos Smartphones ou nos chaussures ou nos tee shirts.

Le capitalisme sauvage se pare de jolis atours et remplace les états défaillants, il empêche toute réflexion de la part des états sur la solidarité et la juste répartition des richesses.

 

Le chroniqueur écrit : « les philanthropes américains ont créé un système qui assèche le bien public et qui charge ceux qui l’ont ruiné de le réparer. On demande aux incendiaires d’être les pompiers. »

 

Alexis de Tocqueville auteur de la Démocratie en Amérique avait en 1831 déjà remarqué l’expansion des associations qui permettaient la création : « prisons, écoles, hôpitaux » il écrivait « Partout où, à la tête d’une entreprise nouvelle, vous voyez en France le gouvernement et en Angleterre un grand seigneur, comptez que vous apercevrez aux États-Unis une association. »

 

Vous penserez peut-être que j’ai l’esprit chagrin, rétrograde, mais doit-on laisser les milliardaires êtres les mandataires des pauvres ?

 

Le chroniqueur du New-York Times cite le président Theodore Roosevelt : « la dépense de ces fortunes en bienfaisance ne pourra jamais compenser l’inconduite qui a permis de les amasser. »

 

Après tout je fais peut-être un mauvais procès d’intention à ces société multimilliardaires, plus riches que certains états, ne seraient elles pas plus utiles aux pauvres en renonçant à pratiquer « l’optimisation fiscale ? »

 

Ou pour démontrer leur véritable bonne foi philanthropique pourquoi ne pourraient-elles pas donner sans publicité, sans médiatisation leurs dons, simplement sans ostentation, et en payant simplement leurs impôts comme tous les citoyens auxquels elles vendent leurs produits, chiche !

 

JF.

 

Source : Article du journal Le Monde du 20 octobre 2018 La Philanthropie sous rayons X- Anand Giridharadas par Arnaud Leparmentier New-York  correspondant.

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Extrait – Franc- Maçonnerie de Prince Hall.

A l’issue de la guerre de sécession, alors que tout était à construire en matière de protection sociale, les maçons de Prince Hall ont joué un rôle significatif en s’impliquant dans les sociétés de secours mutuel. Dès la fin du XVIIIe siècle Prince Hall lui-même avait insisté sur le devoir de charité des maçons envers les plus pauvres d’entre eux, mais cette notion très maçonnique de bienfaisance prend la forme de véritable secours mutuel au lendemain de la libération des esclaves. Ainsi de nombreux francs-maçons de Prince Hall s’investissent dans les sociétés de secours mutuel telles que les Odd Fellows. De même que les loges maçonniques, les Odd Fellows ont des structures séparées pour les Blancs et les Noirs. Les Odd Fellowsapportaient une petite couverture médicale à leurs membres et une aide aux familles en cas de décès. Il n’existait pas de lien formel entre les loges maçonniques et les sociétés de secours mutuel mais les francs-maçons de Prince Hall s’investissaient fortement dans ces dernières. Ainsi James Needham, qui fonda le Grand United Order of Odd Fellows de Philadelphie, fut-il un membre influent de la GL de PH de cet État et également trésorier de la Pennsylvania State Equal Rights League, organisation qui se battait pour les droits civiques. Certaines loges, telles que la Celestial Lodge n° 3 de New York active de 1826 à 1951, s’étaient dotées de structures spécifiques, des sociétés de type mutualiste. Les francs-maçons de Prince Hall furent de véritables acteurs du champ social. Une de leurs actions les plus spectaculaires fut la création de banques de type mutualiste pour venir en aide à ceux des leurs qui voulaient investir dans le monde des affaires et ainsi promouvoir des entreprises noires. Un seul exemple : en 1911 la Grande Loge de Prince Hall du Texas fonda sa propre banque, The Fraternal Bank and Trust Company, en faisant appel aux Odd Fellows et aux Knights of Pythias qui achetèrent 2000 des 5000 actions. En 1930 la Grande Loge du Texas fut suffisamment forte pour prendre en charge la majorité des actions et ainsi servir d’organisme de prêt aux maçons noirs. Elle existait encore en 1953. Dans une certaine mesure les maçons de Prince Hall formalisaient ainsi le procédé de la tontine, mode traditionnel de mobilisation du capital dans les sociétés de type africain.

14Les francs-maçons de Prince Hall jouèrent sans nul doute un rôle très important dans la promotion sociale de leurs membres, et ce en les incitant en premier lieu à s’éduquer, ce qui leur permettait d’accéder à une profession, et également à la culture, voire aux cultures des États-Unis en respectant leurs propres traditions.

Source : Les Francs-maçons noirs américains, héritiers de Prince Hall, esclave affranchi Presses universitaires de Perpignan Cécile Révauger

 

 

Psychologie Sociale -Dossier

Les différentes obédiences américaines donnent de nombreuses subventions pour des actions humanitaires et sont à l’origine de nombreux projet d’aide à autrui. Beaucoup d’hôpitaux sont maçonniques. Aussi,  existe-t- il, ce qu’on appelle des « Shriners ».  Pour les francs-maçons américains, le 32° degré du Rite Ecossais est très important car il donne la possibilité d'entrer à l'Ordre des Shriners. Cet Ordre paramaçonnique vient en aide aux enfants paralysés et handicapés de toute couleur ou religion. L'insigne des Shriners, représente un Statut social élevé mais aussi une grande générosité financière personnelle.Image

Un des points qui semble différentier la franc-maçonnerie française de la franc-maçonnerie américaine tient en ceci : Il semble que la franc-maçonnerie américaine est d’avantage pignon sur rue et les francs-maçons américains peuvent arborer leur appartenance à l’ordre qui semble constituer une valorisation importante.

Source : Dossier Psychologie sociale extrait article de Alain Bauer.

 

 

 

 

 

 Les œuvres sociales et philanthropiques maçonniques 

Au même titre que les organisations caritatives confessionnelles, les loges européennes se penchèrent sur les populations démunies et tentèrent de leur venir en aide. La franc- maçonnerie, teintée de ses origines chrétiennes, s’inscrivit plus dans ce nouveau siècle de l’avènement du capitalisme. Le développement du secteur industriel au XIXème siècle s’accéléra, divisant les populations en deux grandes classes, les propriétaires du capital et les classes laborieuses. Les francs-maçons étaient essentiellement issus des classes sociales favo- risées. Progressistes et soucieux du bien-être des plus humbles, ils financèrent des systèmes d’aides sociales, sanitaires et alimentaires sous le label de coopératives laïques sans indication d’un sponsoring maçonnique. 


 

 La franc-maçonnerie belge et ses œuvres sociales 

Au court du XIXème siècle, la franc-maçonnerie belge s’est fortement politisée, représentant essentiellement des partisans de la mouvance libéralequi, déçus par la gestion des problé- matiques sociales par le gouvernement, optèrent pour des formes plus directes de l’action so- ciale en faveur des plus défavorisés. Dès l’indépendance de la Belgique suite à la révolution contre le Royaume des Pays-Bas, en 1830, les francs-maçons organisèrent des distributions de pains et de charbons aux plus pauvres ainsi que des visites médicales bénévoles. «De nom- breux médecins sont reçus au Vrais Amis de l’Union ; ils organisent un bureau de consulta- tions médico-chirurgicales gratuites et ne sollicitent l’aide de l’Atelier que pour la distribu- tion de médicaments ». 

Ensuite, durant la seconde moitié du XIXème, ces progressistes créèrent des sociétés coopéra- tives et certaines d’entre-elles furent sponsorisées par des loges maçonniques. Quoique pré- sentes dans l’ensemble des villes principales belges, ces coopératives ne furent pas particuliè- rement nombreuses. Fondées comme une manière d’ajuster la charité maçonnique à son époque, ces coopératives ne visent plus à aider des Frères et Sœurs dans le besoin mais à aider des groupes vulnérables exogènes. La loge anversoise « le Septentrion » fit des distributions de pain aux populations pauvres locales dès le début du XIXème. « Les Amis Philanthropes » mirent en place des soupes populaires de bienfaisance à Bruxelles qui devinrent par la suite des coopératives d’alimentation, ancêtre de nos Resto du Cœur. De manière générale, les ali- ments distribués dans ces coopératives étaient de meilleures qualités que ce que pouvait man- ger l’ouvrier lambda belge. Les autorités de certaines villes supportèrent ces initiatives en allouant des parcelles de terrains à titre gracieux pour la construction de ces cantines. 

En outre, des loges, à cette époque, mirent également en place des banques dites populaires qui permettaient aux petites de gens d’épargner mais également d’avoir des crédits à faible taux usuraire.
Cependant, ces actions sociales en faveur des déshérités avaient un cadre très utilitariste et les bénéficiaires de ces actions se devaient d’être intègres d’un point de vue moral afin de pro- duire une société intégrée dans un cercle vertueux. « We can state that the charity of Les Amis 

 

Philanthropies was already directed towards the poverty-stricken who responded to certain moral standards and who could act as a kind of model for the others ».
En aidant les démunis loyaux et travailleurs, l’action sociale permettait d’améliorer les capaci- tés de production des individus. L’effet motivateur de cette action en faveur des « bons » ci- toyens sur le reste de la population avait pour objectif de faire progresser la société en général, en promouvant des pratiques de self-help, donc une responsabilisation des individus dans leur quête d’une amélioration de leurs conditions d’existence. 

Enfin, citons encore les loges belges qui organisèrent en 1875 et 1876 des concerts de bienfai- sance afin de récolter des fonds pour venir en aide aux populations provençales  et suisses victimes de très fortes inondations. 

 L’orientation sociale de la franc-maçonnerie genevoise 

Georges Favon, membre du parti radical genevois et Vénérablede la loge « Fidélité et Pru- dence », mène une réflexion avec les maçons locaux sur des problèmes socio-économiques : les politiques de rémunération et les conditions de travail des classes laborieuses, les défi- ciences de l’aide sociale. L’influence de la maçonnerie genevoise ne se restreignit pas seule- ment aux problématiques politiques locales, elle s’exerça aussi sur des œuvres de bienfai- sance. Lors d’une tenuede l’atelier « Fidélité et Prudence », il proposa son projet « d’aide sociale pour Genève et a conclu son discours par ces mots : - La question sociale est posée : résolvons là ! ». Des procès-verbaux de tenues prouvent que des Frères Députés furent délé- gués comme acteurs politiques pour modifier la législation en la matière, avec des résultats concluant tel la loi sur l’enfance abandonnée, la conception de la loi sur l’instruction publique ou encore la Caisse de prévoyance maçonnique. 

D’une influence maçonnique avérée sur l’aide sociale locale offerte aux pauvres à une in- fluence sur l’émergence et l’expansion d’une idée moderne de l’humanitaire et l’internationalisation des efforts charitables, l’idée mérite d’être questionnée. Ce parallélisme reposerait sur des aspirations à des valeurs sociales et humaines analogues ainsi que sur des réseaux politiques, philosophiques et de socialisation caractérisant la fin du XIXème siècle. La suite de ce travail va aborder, dès à présent, ce rapprochement entre francs-maçons et hu- manitaires. 

 Influence de la franc-maçonnerie dans l’émergence 

de l’humanitaire 

Société souvent définie comme secrète, la franc-maçonnerie n’en est néanmoins pas une. Une société secrète tente de cacher son existence. Cependant, elle ne le fait absolument pas. C’est une société dite discrète qui, comme vu ci-dessus, recrute ses membres par cooptation et ne fait pas la promotion de ses actions de bienfaisance. « La franc-maçonnerie est une société philanthropique, Par leurs dons, ses membres soutiennent des activités diverses, des associa- tions, des collectifs. [...] Mais la maçonnerie, toujours discrète, ne donne que rarement pu- blicité à ses actions philanthropiques». Lors de tenues, les Frères discutent, en autre, de sujets sociétaux et des moyens d’œuvrer à l’amélioration de la communauté d’un point de vue local mais aussi international. Les actions publiques prises par certains Frères ne sont jamais décrites comme étant d’essence maçonnique. Il est vrai, cependant, que les réseaux de socia- bilité internationaux élitistes permirent une diffusion plus large de ces idéaux. En outre, la tolérance religieuse et sociale étant une valeur fondamentale de la maçonnerie, cela permit et permet toujours à un éventail représentatif de la société de se rallier à ces projets. 

Sans pouvoir dire que les discussions en loge ou que les planches maçonniques aient eu une incidence significative sur la mise en place d’actions salvatrices pour l’humanité, il est no- table que certains d’entre eux eurent une visibilité dans le champ de l’humanitaire. Une ar- chéologie des sources primaires aux seins des archives des différentes organisations faitières des loges nationales – Grand Orient de France, Grand Orient de Belge, Alpina par exemple - permettrait, très probablement d’obtenir des informations sur d’autres maçons moins célèbres mais tout aussi actifs sur le terrain. Ayant pu obtenir des listes des comités des 1ères Croix- Rouges bruxellois et espagnol, j’ai fait une recherche dans les archives du Grand Orient de Belgique afin de comparer la liste du 1er comité bruxellois avec des listes de francs-maçons actifs au XIXème siècle en Belgique. Cette démarche pourrait être élargies aux autres Grands Orient et Grandes Loges afin d’avoir une meilleure estimation de l’implication de maçons dans le mouvement humanitaire au XIXème siècle. 

Source : Extrait Thèse Hétérodoxie de la compassion : 

Influence de la franc-maçonnerie dans l’émergence de l’action humanitaire sécularisée au XIXème siècle 

Présenté par Anne PIRAUX

LA BIENFAISANCE SANS OSTENTATION

 

 

ALEXIS DE TOCQUEVILLE

 

Disciple de Montesquieu, Tocqueville se demande quelle doit être la vertu des citoyens pour que la démocratie ne se pervertisse pas. L'ambition de chacun est le ressort de l'activité économique, s'enrichir entraîne l'augmentation des inégalités, et la démocratie doit en permanence rétablir l'équilibre égalitaire. Le principal danger de corruption de la démocratie se trouve donc dans le désintérêt des citoyens pour la chose publique, accaparés qu'ils sont par leurs petites ambitions de réussite économique et de bien-être quotidien

 

« L’aristocratie manufacturière de nos jours, après avoir appauvri et abruti les hommes dont elle se sert, les livre en temps de crise à la charité publique. » 

Commenter cet article