SAVOIR ECOUTER L’AUTRE C’EST SAVOIR ECOUTER SON ÂME
Écouter, ce n’est pas prêter une oreille par distraction, ce n’est pas entendre par hasard, c’est donner une partie de soi-même sans rien attendre en retour que le bonheur dans les yeux de l’autre, celui ou celle qui est près de nous ou de passage et qui de réconfort a besoin, ce besoin d’un peu de nous-mêmes, qu’il nous redonne en bouquet de joie.

Écouter, c’est savoir déposer délicatement sans bruit un peu de bonheur dans le cœur de sa sœur ou de son frère, lui donner quelques forces avant de se séparer momentanément, pour rejoindre le tumulte du monde pressé, de ce monde qui n’écoute pas, entend à peine.
Les marins connaissent la valeur de l’écoute, elle permet de se dévoiler au vent qui pousse par l’arrière notre bâtiment, le renforce sur sa route, le marin écoute dans les voiles le murmure du vent qui parle à son cœur. Ce matin je vous propose pour faire route l’écoute de ce poème de Philippe.
JF.
Âme Moitié
J’avais l’âme meurtrie, le regard soupçonneux,
J’étais éparpillé défaisant mille nœuds,
Nul être à qui confier mes pesantes pensées.
Quand elle est apparue, comme par un sortilège,
Surgissant de nulle part, aux confins de ma peine,
J’ai vu soudainement se refermer le piège,
C’était inespéré qu’elle entre dans ma chaîne,
Qu’elle laisse s’échapper le torrent de ma haine,
Sans mot dire, écoutant, opinant, rassurante,
Elle répandait un baume à l’effluve enivrante.
Je déversais des heures un flot de désespoir,
J’étalais devant elle sans pudeur mais sans honte,
Mes blessantes pensées ce que nul ne raconte,
De peur que ne s’altère l’image dans le miroir.
Quand il advint enfin que le flot fut tarit,
Immédiatement je su qu’elle avait tout compris.
Ses yeux ne mentaient pas ! elle avait de la peine,
Elle semblait partager mon immense fardeau,
Complice silencieuse sur le frêle radeau,
Qui regagnait la berge et raccrochait sa chaîne.
Elle parla à son tour avec dans le regard,
Cette chaleur intense qui dévore et qui broie,
Elle parla de sa vie, des rencontres des hasards,
Qui la virent larguer les amarres de sa foi.
Elle cherchait aussi un havre et un salut,
Défaite par la vie, abandonnée, brisée,
Elle taisait ses souffrances et recherchait son but.
L’égoïste litanie de mes noires pensées,
Apparaissait soudain dérisoire, compassée,
Je voulus m’excuser, lui proposer mon aide,
Alors que ce faisant j’avais rompu le charme;
Il fallait seulement que j’écoute pour que cède,
Ses dernières défenses, qu’elle rende ses armes,
Et devenions complices, en partageant nos larmes.
Nous faisons des rencontres capitales, authentiques,
Il faut savoir saisir ces échanges magiques,
Il faut savoir donner autant que recevoir,
Il faut alimenter l’immense réservoir
Des forces humanistes ; c’est à notre portée,
Si nous sommes vigilants, si nous privilégions
L’écoute et l’empathie, et si nous conservons
La petite étincelle au fond de notre cœur,
Cette flamme ténue qui efface les rancœurs
Car l’authenticité n’a pas besoin de far,
Elle est asexuée, agnostique, incolore,
Pour atteindre l’extase elle projette comme un phare,
Ses baumes et ses onguents, un remède indolore
Qui panse les écorchures que la vie nous inflige.
Philippe Jouvert.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.
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Bob Dylan Blowin' In The Wind -Traduction paroles Française
Blowin' In The Wind - Soufflé dans le vent