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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
ÊTRE MAÎTRE

ÊTRE MAÎTRE

 

 

Être maître de ses passions, des passions viles, c’est essayé humblement, mais fermement de les dominer. C’est pourquoi le grade de Maître Maçon n’est qu’un degré, un jardin dont on a ouvert la porte et qu’il faudra cultiver sans cesse, mettre de l’ordre dans le chaos des allées où poussent les plantes carnivores de l’esprit, tailler sans cesse les rosiers pour que les roses soient plus belles chaque jour.

 

Notre poète Philippe Jouvert contributeur fidèle du blog a écrit à propos de l’Exaltation du Maître :

 

Le Maître se coupe le ventre. PLATON enseignait que tout est hiérarchie dans l’être humain ; la tête doit dominer le cœur et celui-ci doit dominer le ventre, symbole de tous les appétits terrestres et de toutes les passions inférieures. Etre sans désir est le grand secret du Maître, qui peut par la puissance de sa volonté, triompher de toutes les faiblesses. Un Maître « devrait »…se dominer entièrement et sans effort car Il est censé avoir triomphé de son égoïsme, et devra, ainsi libéré de ses passions, accomplir ses devoirs et libérer les autres.

 

Le Maître n’est pas un acteur passif, muet sur les colonnes, regardant subrepticement sa montre en attendant impatient, tel le curé de Cucugnan d’Alphonse Daudet (voir les lettres de mon moulin) que la cérémonie finisse pour jouir d’agapes délicieuses…. Se placer à l’ordre de Maître, c’est dire : « Me voici. Je suis prêt à agir ».(1)

Le Maître arrive au terme d’un cycle pour en commencer un autre où ses devoirs surpassent les droits qu’il a acquis par son travail, travail qui n’a de cesse que de s’amplifier pour celui qui veut vivre pleinement son chemin initiatique. Le Maître, s’est relevé plus radieux que jamais, ressuscité diront certains, régénéré, diront d’autres, en tous les cas métamorphosé prêt à accomplir.

 

Dans le psychodrame de la mort initiatique du Maître, la chair a quitté les os, tout s’est désuni, il va falloir réunir ce qui est épars reconstruire un nouveau temple ou la pierre cède la place à l’esprit dont l’ascension spirituelle est sans limite, le Maître est acteur de cette reconstruction personnelle et universelle. Le Maître a un devoir d’exemplarité, de fidélité, de travail, il acceptera tous les offices, même les plus humbles, qu’on lui proposera dans sa Loge, sans faux-fuyants, sans orgueil, sans les solliciter, mais en étant toujours prêt a servir.

Il fera tous les travaux nécessaires au renforcement et à la transmission de l’édifice, sa seule gloire sera dévouée au travail. Son exaltation ira jusqu’à l’esthétisme dans ses œuvres, architecte de l’harmonie.

 

L’initiation confère la parole sacrée au profane, l’apprenti dans le silence de la nuit sous la pâleur de la lune reçoit les bienfaits donnés par les Maîtres, le compagnon éclairé, ébloui par la lumière du soleil succombe sous les coups de son orgueil, la parole est perdue, le Maître grâce à sa mémoire et son sacrifice reconstruit le temple de l’esprit et retrouve la parole perdue, il a atteint l’âge de raison. Telle l’eau est dans la source, telle la rose est sur sa tige bien droite, telle la flamme est dans le feu lumière, l’âme est dans le Maître, elle permet l’ouverture de son cœur par son esprit, le sel le régénère à la vie, l’harmonie est retrouvée.

 

Paul Sérusier écrivait : « L’harmonie est un arrangement de sensations tel que nous le désirons pas autre. Il satisfait à la fois nos sens dont il facilite le fonctionnement, et notre esprit, qui y retrouve la soumission aux lois qui le régissent lui-même.

Il résulte de ces définitions que la beauté est relative à l’individu. Il pourrait exister une beauté absolue, mais elle  ne serait accessible qu’à des êtres parfaits. »(2)

 

C’est pourquoi l’homme juste n’a de cesse de se polir, de travailler à son perfectionnement, conscient qu’il n’atteindra jamais la perfection, mais convaincu que c’est le sens de sa vie. Il faut être sur le chemin de son perfectionnement, pour être Maître.

 

JF.

 

Sources : (1) Planche : L’Exaltation de Philippe Jouvert extrait

                 (2) Livre ABC de la Peinture de Paul Sérusier.

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