LE DEPART, LE COMMENCEMENT
Le départ vers l’orient éternel d’un proche, d’un ami, d’un frère, nous plonge momentanément dans la tristesse, mais aussi dans l’espérance. Nous amène à une réflexion sur l’issue programmée dès notre naissance, de ce passage sur terre, avec toujours ces mêmes questions d’où je viens, qui suis-je vraiment et où je vais ?
Chacun face à lui-même, à sa conscience, à sa foi peut-être, sa croyance, son doute permanent, ou même s’il pense que le terme est définitif, qu’il n’y a rien de l’autre côté, autant de possibilités, d’hypothèses, d’absences de certitude, même pour ceux qui ont l’espace d’un instant aperçurent le tunnel lumineux et sont revenus parmi nous. Il faut pour tous affronter cette peur.
Prenant conscience que nous sommes une infime, une minuscule partie, des êtres vivants, du cosmos, une poussière qui s’agite. Mais aussi une force en puissance, qui évolue, se transforme, se métamorphose, sans arrêt, la vie quoi !
Cette vie visible dans nos gestes, nos actes, et cette vie invisible, la vie intérieure, qui est la vie réelle, loin des apparences. Cette vie intérieure qui se construit par un processus permanent : l’initiation, qui prend la forme d’une spirale ascendante, une spiritualité qui grossit le cœur. Marc Aurèle disait : « Tu existes comme partie : tu disparaîtras dans le tout qui t’a produit, ou plutôt, par transformation, tu seras recueilli dans sa raison séminale. »
Ce qui tend à démontrer que parvenu à un certain degré d’initiation, qui rapproche de la sagesse, sans doute au seuil de la mort terrestre. L’on peut concevoir que la mort n’est pas définitive, elle est une transformation, un passage d’un état à l’autre, donc la fin d’un cycle et le commencement d’un autre, sinon pourquoi l’espérance ?
L’homme s’inscrit dans la continuité du cosmos, de l’univers éternel, partie infime de cet univers pourquoi ne serions-pas nous mêmes éternels ?
La pensée de notre éternité nous permet d’aborder la mort sans peur, et sans le recours obligatoire à une croyance dogmatique, une doctrine du salut, mais simplement en développant, notre spiritualité, notre vie intérieure, en faisant grandir notre âme, qui prend alors de plus en plus de place dans notre corps et ne craint pas les maux de la chair.
C’est cette grandeur d’âme reconnue comme tel, qui fait dire aux francs-maçons que rien ne meurt, que tout est vivant.
Ainsi la mémoire des frères et des sœurs ayant rejoint l’orient éternel est toujours présente dans la chaîne d’union, elle fortifie cette chaîne, à l’image de l’acacia qui ne meurt pas, ou du grain de blé tombé à terre qui donne de nombreux épis de blé, ou de cette grenade arrivée à maturité qui explose et dont les pépins rouges du sang de l’amour se répandent sur toute la surface de la terre.
JF.