LE LANGAGE DES OISEAUX
J’ai lu quelques œuvres sur la langue des oiseaux, cette langue secrète connue des poètes, des alchimistes, des rêveurs, des naïfs, des francs-maçons de tous les chercheurs de lumière, soucieux de ne pas être éblouis.
Cette langue se mêle souvent à celle des anges, qui nous gardent de nos errances, elle chemine en nous avec notre conscience, elle l’élève, elle est liberté, elle ouvre les portes de notre et de notre cœur.
Les mots qui la composent s’épellent peu à peu comme un pépiement subtil qui remplit l’air, ces mots tombent en volutes comme des plumes légères, qui se collent au bord de nos lèvres où passe le souffle de notre cœur.
Si l’on prend le temps d’écouter le chant des oiseaux, d’apparence inutile et superflu, il créé l’harmonie, le mouvement, l’évolution, monte comme une force vers les cieux. Il donne sa vigueur au colibri, sa majesté à l’aigle. Plus besoin alors des livres de papier, nous pouvons déployer nos ailes vers la liberté. Avec ces chants de vie, les francs-maçons réapprennent à voir la lumière véritable, la grande lumière qui commence à paraître.
C’est dans l’observation constante des merveilles de la nature bienfaisante, que se trouve la fontaine éternelle de jouvence. Quoi de plus beau que la musique des oiseaux dans un jardin parsemé de roses, où les yeux s’ouvrent enfin, où commence l’épopée spirituelle sans limites, vers notre âme et vers les autres.
C’est ce langage des oiseaux qui a été sublimé par Attâr le poète Iranien :
« Personne ne connaît mon langage et mes mots. C’est la langue des oiseaux, tu es leur Salomon. Ce poème qui de moi jaillit, est paradoxe. Cette parole est le vrai et tu en es la preuve (18) »
JF.
Demain d’un prologue à l’autre….
Le cantique des oiseaux de Attâr à été traduit par Leili Anvar diplômée de l’ENS Docteur es études Iraniennes.
Voyage de l’âme vers l’Être suprême
Il faut, pour aborder Le Cantique des oiseaux, oublier ses repères, laisser son âme s’envoler vers des contrées inconnues. Avec humilité… Humilité face à une langue nouvelle dont les métaphores sont souvent teintées de larmes et de sang, humilité au cœur d’un texte où poésie et mystique sont intimement mêlées. Mais quelle aventure exaltante !
Brûlés par le désir de trouver leur Roi, tous les oiseaux du monde se réunissent, et guidés par la huppe, messagère de Salomon, ils décident de s’envoler vers Sîmorgh, l’Être divin, qui vit sur les hauteurs du mont mythique Qâf.
La Huppe connaît le long et difficile voyage, elle en sait les dangers et les épreuves. Il faudra traverser les sept vallées successives du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité, de la Perplexité, du Dénuement et de l’Anéantissement, pour parvenir enfin jusqu’au Trône royal.
Note de l’éditeur Diane de Selliers Texte de Farîd od-dîn Attar. Traduction par Leili Anvar
Le Cantique des oiseaux, poème écrit en persan à la fin du siècle, chante le voyage de milliers d'oiseaux en quête de Sîmorgh, manifestation visible du Divin. La huppe, messagère de Salomon, les guide et les encourage en leur racontant des histoires de sagesse puisées parmi les classiques de la littérature profane ou inspirées du Coran. Chef-d'oeuvre de poésie mystique, Le Cantique des oiseaux est un récit initiatique : chacun peut voir dans les oiseaux le reflet de lui-même, à travers le prisme de ses propres expériences et de ses quêtes intimes. Chacun peut se perdre dans les sept vallées traversées par les oiseaux, pour mieux se retrouver. La traduction de Leili Anvar parvient par son souffle à rendre cette ascension spirituelle lumineuse, vibrante et universelle, fidèle à la lettre et à l'esprit d'Attâr.