PRENDRE DU TEMPS, POUR PRENDRE LE TEMPS.
Le temps presse, il nous presse, jusqu’à la bousculade. Nos pas hésitants, d’abord par trois, puis par cinq de droite à gauche, pour enfin enjamber le cadavre de notre orgueil à vouloir tout, tout de suite, aveuglé par l’ignorance et le fanatisme, jusqu’à la porte de l’orient éternel, qui s’ouvre sur la grande lumière.
Et pourtant oui le temps presse ! Le temps presse de prendre du temps pour l’essentiel. Préserver la moindre goutte d’eau pure tombée sur un monde d’indifférence, elle sera une vague dans l’océan, préserver le grain qui ne meurt jamais, l’acacia qui refleurit sur le tertre d’où monte la vapeur en volutes vers le ciel. Préserver l’enfant qui sourit à sa mère, préserver le regard bienveillant du vieillard courbé sur sa canne de pèlerin qui nous guide vers la porte qui est en dedans.
Garder en soi toutes ses réserves d’amour, pour les distiller lentement au fur et à mesure avec le pain et le vin à tous ceux qui ont faim et soif d’éternel.
Prendre le temps d’écouter résonner en soi les trompettes, quand le voile noir se déchire, oui le temps presse de prendre du temps., pour soi et pour les autres.
Jean-François.
PRENDRE LE TEMPS.
Or tout est bon à vivre, rien n’est médiocre et tout doit être aimé ; même la banalité, parce qu’elle n’existe pas, même l’effort, parce qu’il faut qu’il existe, même les alarmes que nous nous imposons, pour des bénéfices tardifs ou grevés d’incertitude. Notre corps et notre esprit sont à l’œuvre et peinent, mais l’espérance éclaire nos pas mieux qu’elle ne le fait encore de l’horizon. L’avenir, connais pas : nos projets ont déjà commencé, nos promesses ébauchent déjà les figures définitives. C’est tout de suite ou jamais.
France Quéré.
Extrait du livre : Méditations sur la vie de Christophe André et Anne Ducrocq. Editions Gründ.
BIOGRAPHIE: FRANCE QUERE
Fille du professeur Paul Jaulmes (qui fut le créateur au sein de la faculté de pharmacie de Montpellier du diplôme national d’œnologie), elle mène de front des études de lettres classiques et de théologie à la faculté de théologie protestante de Montpellier. Elle soutient en 1957 un mémoire de diplôme d’études supérieures en Lettres sur La Prédication morale dans le théâtre de Sénèque. Après un court passage dans l’enseignement secondaire, elle entreprend et publie des traductions des Pères de l’Église. Ce travail d’études patristiques lui donne le goût de l’exégèse, dont va résulter une série d’ouvrages plus spécifiquement théologiques.
Parallèlement, elle développe et enracine sa réflexion dans des préoccupations contemporaines : les évolutions de la famille, la place de la femme dans la société, les drames du handicap, notamment, qui vont la mener vers la sociologie et la philosophie. Ses travaux dans ces domaines lui valent d’être nommée dans plusieurs instances, notamment le Haut Conseil de la famille, le Comité consultatif national d’éthique où la vigueur de sa pensée lui vaudra d’être renouvelée sans interruption. Elle devient également présidente de « Votre école chez vous ».
Ses écrits rencontrent un vif succès tant dans les milieux protestants que catholiques, ce dont témoigne le tirage de ses livres, ses éditoriaux dans les journaux La Croix, Panorama, et Réforme, et de nombreux cours et conférences. Lors de la parution des recueils posthumes Au fil de la foi, le théologien jésuite Bernard Sesboüé rendra hommage à l'œcuménisme de France Quéré. « Émouvante quand elle parle de la prière et de l'eucharistie, sévère quand elle s'adresse à l'institution, F. Quéré, vraiment protestante, se sentait très proche du catholicisme, avec les représentants duquel elle a beaucoup travaillé, au point de dire que les deux confessions avaient exercé sur elle la même influence ».
Mariée à Yves Quéré en 1961, elle a eu trois enfants, David, Anne et Emmanuelle. Elle est morte le , des conséquences d'une crise d'asthme. Son époux, physicien, membre de l'Académie des sciences et professeur à l'École polytechnique, a édité un livre d'hommage posthume à France Quéré, intitulé La culture, hommage à France Quéré.
Source WIKIPEDIA
TRADUCTION ANTHEM - LÉONARD COHEN
Les oiseaux eux ont chanté
Au lever du jour
Recommencez,
ont-ils dit,
Ne vous attardez pas
Sur ce qui est passé
Ou sur ce qui va venir.
Ah les guerres elles
Recommenceront
La colombe sacrée
Sera attrapée de nouveau
Pour être achetée et vendue
Et achetée encore
La colombe n'est jamais libre.
Sonnez les cloches qui peuvent encore sonner
Oubliez vos offrandes parfaites
Il y a une fissure en toute chose
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Nous avons demandé des signes
nous en avons reçu:
La naissance trahie
Le mariage consumé
Oui le veuvage
De chaque gouvernement -
Des signes pour tous.
Je ne peux plus courir
Avec cette foule anarchiste
Tandis que les tueurs au pouvoir
Disent leurs prières à haute voix.
Mais ils ont amassé, ils ont amassé
La tempête
Ils vont m'entendre.
Sonnez les cloches qui peuvent encore sonner
Oubliez vos offrandes parfaites.
Il y a une fissure en toute chose.
C'est ainsi qu'entre la lumière.
Vous pouvez bien additionner les parties
Vous n'aurez jamais la somme
Vous pouvez bien entonner une marche
Il n'y a pas de tambour.
Chaque cœur
À l'amour viendra
Mais comme un réfugié.
Sonnez les cloches qui peuvent encore sonner
Oubliez vos offrandes parfaites.
Il y a une fissure en toute chose.
C'est ainsi qu'entre la lumière.