LA PATIENCE
Plonger dans l’immensité du monde, dans les vagues de l’océan, dans la voûte étoilée, parcourir les crêtes de toutes les montagnes, n’est rien ou presque comparé à la descente dans la profondeur de son être intérieur, qui recèle bien plus de mystères et d’aventures. C’est comme sortir la tête de l’eau et regarder surprit le ciel.
Le pèlerinage spirituel est un chemin parsemé d’embûches, il n’est possible que grâce à la persévérance, à la vigilance pour déceler les multiples visages de l’ego. Mais surtout grâce à une petite vertu, ni cardinale, ni théologale, mais nécessaire à la pratique de celles-ci : la patience.

Car pourrait-on pratiquer la prudence, la tempérance, la générosité, la tolérance, la compassion, la douceur, l’humilité, et aussi cette vertu qui couronne toutes les autres, l’amour, sans être patient avec soi-même et les autres ?
Comment, les fleuves pourraient-ils naître, sans les ruisseaux ?
La patience n’est pas à la mode dans un monde ou demain n’est même plus aujourd’hui, mais déjà hier, le progrès est-il toujours une évolution ? Vous avez trois heures pas plus pour répondre !
La patience ouvre les portes qui sont à l’intérieur de soi, donc les portes du monde, comme le disait Mowlana Djalal addin Rumi :
« Je ferais de la patience une échelle vers le ciel… Pour monter plus haut, car la patience ouvre les portes. »(1)
Les francs-maçons sur le chemin de leur initiation, se sont vus confier des clés, d’ivoire et d’or pour ouvrir leur esprit et leur cœur, pour ouvrir les portes de la spiritualité. Armés de patience et d’humilité, ils peuvent espérer au terme de leur vie contempler une parcelle de sagesse.
Jean-François.
(1) Extrait du Masnavi poème Persan de Mowlana Djalal addin Rumi.
RÉSUMÉ MATHNAWÎ, LA QUÊTE DE L'ABSOLU
Djalâl-od-Dîn Rumî (1207-1273), fondateur de la célèbre confrérie soufie, connue en Occident sous le nom de derviches tourneurs, est à la fois un grand maître spirituel - désigné dans tout l'Orient comme Mawlânâ", le maître par excellence - un poète, un philosophe, et aussi un voyant : ne parle-t-il pas - au Moyen Age ! - des dangers de la fission nucléaire et de la pluralité des mondes ? Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Odes mystiques, Quatrains, Le Livre du dedans : tous reflètent son amour de la beauté, sa nostalgie du divin. Son oeuvre principale, le Mathnawî, vaste théodicée, qui constitue le plus profond commentaire ésotérique du Qor'an, est encore lue et méditée dans tous les pays de l'Islam presque à l'instar du Livre saint lui-même. Elle présente en même temps cette remarquable caractéristique d'être rédigée de façon très accessible, avec une admirable simplicité, permettant ainsi une lecture à plusieurs niveaux. Elle se veut avant tout, en effet, un itinéraire de l'âme vers Dieu, l'âme exilée de sa patrie spirituelle et qui, unie à l'univers tout entier, au sein d'un cosmos sacralisé, poursuit sa quête de l'Absolu.".
Description
Masnavi-e Manawi (Couplets rimés spirituels de Rûmî) est le célèbre recueil de poésie de l'érudit soufi mystique et extatique du Moyen Âge Mawlānā Jalāl al-Dīn Rūmī (1207−1273), appelé Mowlana ou Mawlānā Jalaluddin Balkhi en Asie centrale, en Afghanistan et en Iran, et Rûmî en Occident. Ce manuscrit persan en écriture nasta'liq est une copie complète, incluant les six volumes et datant du XVe siècle, de Masnavi. L'ouvrage comporte des récits, des homélies et des commentaires. De nombreuses histoires mettent en scène des personnages de théâtre, tels que des mendiants, des prophètes, des rois et des animaux. Masnavi contient des histoires abordant des questions d'éthique et la sagesse traditionnelle, ainsi que d'autres pleines d'humour, dont une concernant la sexualité et les stéréotypes sur les ethnies et les genres. Les compositions en prose sont organisées extemporanément, avec parfois des interruptions soudaines et des retours au récit. En guise de prologue, Masnavi commence par « Le chant des roseaux », célèbre poème de Rûmî en 18 vers. Selon les érudits, ce chant incarne l'essence de l'œuvre. Un mystique qui s'est écarté de Dieu est à la recherche de son origine et aspire à la retrouver. Rûmî suggère dans ce chant que seul l'amour de Dieu lui permettra de retrouver cet état. La première histoire de Masnavi, développée autour du « Chant des roseaux », raconte comment l'amour d'un roi pour une esclave finit par la guérir de la maladie. Chacun des six livres possède sa propre introduction. L'introduction du premier volume, écrite en arabe, définit Masnavi comme « les racines de la religion », « révélant les secrets du savoir et de l'union ». Le contenu de Masnavi est qualifié de credo, de loi sacrée, de preuve de Dieu, de remède aux maladies des hommes et de mysticisme. Rûmî loue également la suprématie de Dieu : « Il est le plus protecteur et le plus miséricordieux de tous ». Les autres introductions, principalement en persan (celle du troisième livre est partiellement en arabe), sont composées en partie en prose et en vers. Dans chacune d'entre elles, Rûmî fait l'éloge de son plus grand disciple et successeur, Ḥosām-al-Din Chalabi (mort en 1284), saluant sa contribution à Masnavi. La conclusion de l'ouvrage, qui mêle les vers à la prose, en persan et en arabe, est intitulée « Le septième des livres de Masnavi ». Cette conclusion ne fait pas partie de l'œuvre d'origine connue de Masnavi, malgré des hypothèses sur l'existence d'un septième livre. Si cette théorie est vérifiée, ce manuscrit est donc un exemplaire rare. Le nom complet de Rûmî et l'année de publication, 1435, figurent sur la dernière page du sixième livre. Le lieu de la publication n'est pas indiqué, mais l'ouvrage fut probablement publié dans le Khorasan. Chaque récit comporte un en-tête rubriqué. Les pages ne sont pas numérotées.