ETONNANTS VOYAGEURS
Les francs-maçons sont des étonnants voyageurs, montés dans le train imaginaire qui mène à la frontière de l’âme, porte ouverte vers le paradis des cœurs purs. Les yeux perdus dans les étoiles, en maniant le compas ils cherchent le passage vers l’Île mystérieuse où l’esprit domine la matière, l’ouverture secrète de leur temple intérieur, ou règne l’harmonie, la joie, la fraternité.
Ils cisèlent le maillet en main un univers sacré, leurs mots, leurs rituels sont burinés dans la pierre qui traverse le temps, ils tracent des plans pour leurs sœurs et leurs frères en humanité.
Ils sont des artistes, parfois qui vont à la rencontre d’autres artistes, sur les quais de Saint-Malo en cette fin de semaine se déroule une fête des mots, un festival de l’esprit. Sur la Côte d’Émeraude, le parfum de l’iode flotte, on entend la voix de Yann Fanch Kemener, portée par son ami le poète Yvon Le Men, que l’on décrit proche du monde, mais surtout des êtres.
Ses étonnants voyageurs ont posés leurs sacs de rêves sur les quais de Saint-Malo, corsaires équipés pour la course au trésor, faiseurs d’or pur. Dans le ciel on entend le rire des mouettes qui célèbrent la fête, elles attrapent au vol les mots qui montent dans les nuages.
Sur les quais la parole circule, en marchant vous aurez peut-être la chance qu’elle se pose sur l’oreillette de votre cœur, sur sa partie la plus haute, là on l’on entend les battements puis le silence.
J’aperçois Christian Bobin, toujours émerveillé par la simplicité, ce poète souvent cité dans le blog. Il offre sa Nuit du Cœur aux chercheurs de passages, ceux qui ont frappé à sa porte.
Cette fin de semaine, après la tempête rendez-vous à Saint-Malo, c’est un havre de paix ….
Jean-François.
SORTIR DU CHAOS
Se déplacer, se mettre en mouvement, sortir des petits arrangements, des petits moi successifs de la matérialité, pour aller vers le Soi véritable, faire se chemin activement, n’est pas une contrainte mais une joie. C’est le chemin du franc-maçon de la périphérie de son être, vers le centre de ce qu’il est. C’est libérer sa conscience emprisonnée dans le chaos des agitations stériles.
Prendre conscience de ce que l’on est avec force et détermination, regarder ce que nous n’avons jamais vu, notre temple intérieur, ou brille la lumière du cœur, c’est déplacer son attention vers l’unité, aller dans le monde du silence apaisant de l’intériorité, là, où notre ego n’a de place. Être au centre de cette roue cosmique, ce n’est pas rejeter, ni ignorer ses mouvements, mais c’est être en capacité de ne pas s’y complaire.
Être soi sortir de ce chaos, être pour ne pas subir la dictature de l’avoir qui nous prive de notre liberté.
Sans cesse être présent auprès de l’autre, de sa sœur, de son frère. Mettre de l’ordre dans ce chaos, être Maître au centre du cercle, c’est la place du franc-maçon, pour tracer des plans, construire sa vie.
Jean-François.