PAS D’EAU TIÈDE, NI DE LANGUE DE BOIS !
Les maçonnes et les maçons sont des sœurs et des frères, ils sont reliés entre eux par le ciment de l’amour fraternel, ce qui donne à la franc-maçonnerie un caractère universel. Il serait d’ailleurs un comble qu’il en soit autrement pour une institution qui prône la tolérance et cultive la fraternité dont elle veut faire une vertu maçonnique.
Ce lien qui réunit toutes les sœurs et les frères est si j’ose dire le minimum syndical, pour ces enfants de la veuve.
Jusque-là tout va bien et pour certaines et certains, cela suffit à donner du sens à leur engagement maçonnique et leur vie en général. D’ailleurs cet idéal de fraternité et de solidarité dans l’honneur et le respect des lois en vigueur dans le pays où l’on vit est déjà exigeant, demande des soins constants, la fraternité et la tolérance, ne sont pas des plantes sauvages, elles demandent de l’entretien, pour prospérer dans un monde où l’individualisme, le culte du matériel, des apparences nous asservit. Est-ce suffisant pour prétendre être un initié ?
La franc-maçonnerie serait donc un culte dévoué à la déesse fraternité, et ses nymphes, tolérance et solidarité et seulement cela ? Il existe des maçonnes et des maçons en recherche de contact et de convivialité qui vivent leur maçonnerie au rythme de la qualité des agapes partagées. Pour eux, le travail, sur eux-mêmes et en loge est accessoire. Ce sont souvent les mêmes qui pèsent les qualités de leurs sœurs ou de leurs frères suivant l’épaisseur de leur compte en banque, de leur statut social et bien sûr ils sont collectionneurs de cartes de visite.
Il y a aussi une autre fracture maçonnique entre les sœurs et les frères, dits spiritualistes et les humanistes. Y a-t-il une séparation si franche entre eux, j’en doute, ils sont tous des femmes et des hommes de bonne volonté.
La franc-maçonnerie moderne celle de 1717 ou quelques années avant, est celle qui est née avec le siècle des lumières, elle a signé la fin de l’obscurantisme, de la scolastique, pour entrer dans l’ère de la raison, accompagnant l’émergence des sciences et des techniques, de la modernité en marche, elle a jailli des ténèbres, paradoxalement en renonçant progressivement au divin et au sacré.
Force est de constater que cette maçonnerie est en crise, sa modernité d’antan est mise à mal. Elle a inspiré les grandes lois de notre société, mais c’était avant ! Elle se dégrade de plus en plus en ce qui ressemble à un mouvement d’idées, un mouvement sociétal, un mouvement politique. Elle met en avant l’égalité qui se dégrade en égalitarisme, elle ne fait plus sens. Ce n’est bien sûr pas le cas des frères qui adhérent à cette forme de maçonnerie humaniste et sociétale, mais plutôt les orientations des obédientielles. Cette franc-maçonnerie a sa valeur c’est celle du cœur son expression est la fraternité, et celle aussi de l’intellect par les réflexions qu’elle mène sur la société, mais il lui manque l’âme, la spiritualité. Cette franc-maçonnerie est celle du comment, sans le pour quoi.
Marc Halévy physicien, philosophe, écrit à ce propos :
« Aujourd’hui, nulle part, le ‘comment’ ne peut plus suffire : il faut du ‘pour quoi’. Les ‘comment’ prestigieux et impressionnants de la Franc-Maçonnerie, au travers de ses structures, de ses rites, de ses cérémonies, de ses grades, de ses décors, de ses coutumes, ne donnent plus le change. Si elle ne devient pas explicitement et prioritairement un lieu du Sacré et du Sens, les initiés authentiques et les générations montantes la déserteront. »
On observe déjà la désaffection de la jeunesse pour nos institutions, récemment un frère apprenti de ma loge, servant l’agape, me disait avec malice et humour, j’ai l’impression de servir dans un EPHAD !
On observe aussi statistiques (le vilain mot) en main que les obédiences fédérant les sœurs et les frères des trois premiers degrés, voient leurs effectifs stagner, alors que dans les corps maçonniques regroupant les loges de perfectionnement les effectifs augmentent, il y a clairement un besoin de continuité initiatique et de verticalité spirituelle. L’homme est toujours en quête de dépassement de lui-même, d’achèvement de son être intérieur et du monde.
Les loges ou le Divin et le Sacré sont mis en avant, sont des réceptacles, pour la naissance et la croissance de l’être intérieur, des lieux propices aux métamorphoses successives, qui permettent de s’affranchir des pelures inutiles, pour aller à l’essence de son être, c’est ainsi que grandi son âme au-delà de son cœur si gros soit-il.
Marc Halévy écrit encore au sujet de la franc-maçonnerie :
« Si elle ne quitte pas les valeurs obsolètes de l’humanisme et de ses dérivés égalitaristes et matérialistes, elle se sclérosera toujours plus et disparaîtra. Elle emportera avec elle son trésor spirituel parce que ceux qui en ont aujourd’hui la charge et la responsabilité, continuent de se griser avec les hochets de la satisfaction de soi et de l’hédonisme ambiant. »
La critique du malade est sévère, mais l’observation des symptômes renforce le diagnostic.
Heureusement l’homme a toujours eu et a encore besoin de spiritualité, ce qui le pousse à poursuivre sa quête plus loin, plus haut. Dans les loges nous traçons des plans pour donner du sens à notre vie, nous passons successivement de la perpendiculaire au niveau, de l’équerre au compas, pour aller jusqu’au centre de nous-mêmes, et réapparaître plus radieux que jamais, afin, en toute humilité d’aimer ses sœurs et ses frères répartis sur toute la surface de la terre.
Jean-François.
Citations Marc Halévy extraites du Cahier de l’Alliance N°3 la revue de la GLAMF disponible par abonnement .contact :
HUMOUR :
Techniquement Moïse est le premier homme à télécharger des fichiers depuis le Cloud à l’aide d’une tablette.
Information scientifique transmise par un lecteur F R M.