COMME UN MALAISE
Pourtant ce n’est pas venu brusquement, c’est comme une souffrance qui s’amplifie, ce n’est pas un choc, c’est presque une habitude. Au début j’en croisais quelques uns aux alentours de mon immeuble, désorientés le portable serré dans la main, comme une bouée de sauvetage, le premier et le dernier lien vers les autres. Ils ne sont pas d’ici, ils ont des noms imprononçables.
Partout l’on parle d’eux ils ne sont que des chiffres, rien que des chiffres. Les commerçants se plaignent ils sont là toute la sainte journée, les bras ballants devant leurs boutiques, sans jamais rien acheter. On entend au fait ils vivent de quoi ? De l’aide alimentaire sans doute, ou alors !
À coté juste à coté d’eux, un autre monde celui du café philo où l’on construit les utopies ont refait le monde, l’on disserte sur le sexe des anges et ses conséquences dans la société post moderne, une société où les robots se substituent de plus en plus à l’homme. Entre soi on s’indigne de les voir, cela ne peut plus durer, on se demande ce que font nos élus le maire, le député, le gouvernement, c’est intolérable. Des chiffres, toujours des chiffres, selon la police ils sont 100 selon nous ils sont 400 ou 500. Bon maintenant on fait quoi ?
Nous on lutte dur pour la planète, pour toute la planète on va faire nos courses chez Altermundi les nouveaux stores, c’est notre trip on est des écolos, des écolos responsables. Altermundi c’est mieux que Nature et Découverte, l’éthique est au top, et puis c’est écolo chic, un brin vintage. Il y a des super-produits genre la bougie en cire de soja (bien sûr enfin presque sûr du soja sans OGM) elle à 30 €, la chemise vegan à 100 € s’arrache j’ai réussi à en acheter 3 ce mois-ci quelle chance !
Et pour les autres ceux qui dorment sous les tentes Decathlon ont fait quoi ? Tu crois qu’ils ont des toilettes chimiques ou écologiques dans le parc, je n’en n’ai pas vu quand on allait réviser nos cours de sociologie et sciences humaines à l’ombre des arbres. C’est intolérable on est au courant de rien, tu vas à la manif samedi ? Non. J’ai réservé un week-end thalasso remise en forme à Dinard avant la reprise du travail, avec Marie-Charlotte on est épuisé de nos vacances à Ibiza trop de fêtes, il faut savoir se détendre et lâcher prise, mais il faut aussi récupérer.
Je me demande comment on peut tolérer tout ça ?
Pour moi c’est bientôt la rentrée maçonnique, j’ai reçu les premières convocations aux tenues, il y a de belles planches aux programmes. Cette année on travaille principalement sur les vertus : la charité, la solidarité, la compassion, l’altérité….
Jean-François.
Les Photos sont du journal Ouest-France édition Rennes.
Message reçu ces jours-ci d’un frère lecteur du Blog.
Sujet délicat dans une démocratie "avancée"...je serai tartuffe si je m'indignais sans agir: je n'envisage pas d’héberger un ou des migrants...n'étant pas Tartuffe je pense que nous devons d'abord protéger nos frontières dont nous avons délaissé la surveillance depuis Schengen, sans donner à cette nouvelle frontière les moyens adéquat. Nous avons connaissance de ce problème depuis 1975 date du 1er rapport Meadows pour le Club de Rome...nos politiques se sont empressés de le mettre au fond du tiroir ainsi que les confirmations de 1985,1995 et 2005!!!Enfin, je me rappelle cette phrase de Mao dans son Petit Livre Rouge (pas mot à mot) "Nous vous vaincrons la fleur au fusil en vous déversant des flots de réfugiés que vous accueillerez et qui vous ruineront" ...aujourd'hui Alibaba (Chine) fournit à des prix défiants toute concurrence les canots aux passeurs mafieux...qui par esprit de charité commerciale préviennent ou font prévenir par tél les ONG dont le personnel d'encadrement est très correctement rémunéré...
de Gaulle aurait répondu : "vaste programme"
La préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui recevait des bénévoles du campement des Gayeulles et des élus de la Ville, ce vendredi, a proposé de chercher des places pour les demandeurs d'asile. Mais la majorité des personnes vivant sous des tentes dans le parc rennais n'ont pas ce statut.
Préfecture et municipalité en désaccord sur les responsabilités de l'Etat
Face à une situation de plus en plus critique, avec environ 350 personnes installées sous des tentes de camping dans un parc au Nord de Rennes, la municipalité ainsi que les bénévoles qui accompagnent les migrants, n'ont cessé d'appeler l'Etat à ses obligations propres.
Les Albanais, Angolais, Géorgiens, Guinéens et Tchétchènes qui campent au Gayeulles depuis deux mois sont en effet rejoints par les anciens occupants de l'immeuble squatté dans le quartier du Blosne.
TEXTE OUEST-FRANCE DU 30 AOÛT 2019