Jean-François Guerry.
Répliques
Pour saisir les enjeux, pour savoir quoi penser, pour se faire une opinion personnelle, on a besoin d'être éclairé par d'autres et d'écouter silencieusement des conversations qui prennent leur temps et qui problématisent le monde.
Comme l'attestent la multiplication spectaculaire des programmes interactifs ou le recours systématique aux micro-trottoirs, l'idée dominante aujourd'hui dans les grands médias est que chacun sait immédiatement ce qu'il pense, et veut, sans délai, pouvoir le dire. Avec Répliques , où deux invités confrontent leurs points de vue sur les grandes – ou petites – questions auxquelles par profession, par curiosité ou par engagement, ils ont été conduits à réfléchir, Alain Finkielkraut fait l'hypothèse inverse : pour saisir les enjeux, pour savoir quoi penser, pour se faire une opinion personnelle, on a besoin d'être éclairé par d'autres et d'écouter silencieusement des conversations qui prennent leur temps et qui problématisent le monde. Qui l'humanisent aussi, car un monde où il n'y aurait que des bouches pour s'exprimer et plus d'oreilles pour entendre, serait en apparence parfaitement démocratique, mais cesserait, en réalité, d'être tout à fait humain.
Antoine Lilti
Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1972
Biographie :
Directeur d'études à l'EHESS, directeur du master et de la formation doctorale en histoire, responsable du Groupe d'études sur les historiographies modernes (GEHM) au sein du Centre de recherche historique (CRH).
Ancien élève de l'École normale supérieure, il y a enseigné de 2000 à 2011, avant de rejoindre l'EHESS. Il a été directeur de la rédaction des Annales. Histoire, sciences sociales (de 2006 à 2001) dont il est actuellement membre du comité de rédaction.
Ses travaux portent principalement sur l'histoire et l'historiographie des Lumières. Il a publié "Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle" (Fayard, 2005), qui propose une réinterprétation du thème classique des « salons littéraires », à partir d'une histoire sociale et culturelle des formes de sociabilité. Il achève un ouvrage consacré à l'émergence de la culture de la célébrité dans l'Europe du XVIIIe siècle, "Figures publiques. Aux origines de la célébrité (1750-1850)", Fayard, 2014.
Ses recherches actuelles portent sur la construction historiographique des « Lumières » au XXe siècle, sur l'idée d'Europe au XVIIIe siècle et sur l'histoire socio-culturelle de la formation des réputations. Parallèlement, il poursuit une réflexion méthodologique sur les usages historiens de la littérature (Savoirs de la littérature, numéro spécial des Annales. Histoire, sciences sociales, 65-2, avril-juin 2010) et sur les méthodes de l'histoire intellectuelle.
2005 "Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle"
2014 "Figures publiques. Aux origines de la célébrité (1750-1850)"
Roger Pol Droit
Source Wikipédia.
Cursus universitaire
Né d'un père industriel et d'une mère artiste-peintre2, Roger-Pol Droit a fait ses études secondaires au lycée Jacques-Decour (Paris), ses classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand (Paris) avant de devenir élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1969-1973), agrégé de philosophie (1972), docteur en philosophie (Paris-IV, 1998), habilité à diriger des recherches (EHESS, 2008).
Il a été professeur aux lycées de Berck (1977-79) puis de Honfleur (1978-89), directeur de programme au Collège international de philosophie (1986-89), chargé de recherche au CNRS depuis 1989, d'abord au Centre de recherches et de documentation sur Hegel et sur Marx (Poitiers, 1991-1997) puis au Centre Jean Pépin (Villejuif, UPR 76, Histoire des doctrines de l'Antiquité, 1997-2014).
Il a été directeur de séminaires à Sciences Po de 2003 à 2013.
Travaux de recherche
Les travaux de recherche de Roger-Pol Droit portent sur les représentations des autres dans la pensée occidentale, ce qui l'a conduit à étudier en particulier l'approche des doctrines indiennes, et notamment la découverte du bouddhisme par les Européens, dans L'oubli de l'Inde. Une amnésie philosophique (PUF, 1989) et dans Le Culte du Néant. Les philosophes et le Bouddha (Seuil, 1997)3, dans une optique marquée notamment par l'œuvre de Michel Foucault. Les prolongements de ces travaux l'ont conduit ensuite à diriger les deux volumes d'une anthologie de textes philosophiques indiens, chinois, tibétains, hébreux, arabes et persans auxquels ont notamment collaboré François Jullien, Raphaël Draï et Christian Jambet (Philosophies d'ailleurs, Hermann, 2010) et à étudier l'évolution historique des représentations des « barbares » depuis l'Antiquité grecque jusqu'à nos jours (Généalogie des barbares, Odile Jacob, 2007).
Travaux pédagogiques
Roger-Pol Droit a publié de nombreux livres d'initiation à la philosophie, notamment La Compagnie des philosophes (Odile Jacob, 1998), La philosophie expliquée à ma fille (Seuil, 2004), Une brève histoire de la philosophie(Flammarion, 2008), Maîtres à penser. 20 philosophes qui ont fait le XXe siècle(Flammarion, 2011) et a revisité les penseurs de l'Antiquité dans Vivre aujourd'hui avec Socrate, Épicure, Sénèque et tous les autres (Odile Jacob, 2012). Il a également publié, avec Monique Atlan, une vaste enquête sur les modifications suscitées actuellement dans les représentations de l'humain par les mutations scientifiques et techniques (Humain. Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies, Flammarion, 2012).
Travaux personnels
Roger-Pol Droit s'est fait connaître d'un large public par des textes plus personnels, au carrefour de la philosophie et de la création littéraire et poétique, d'apparence souvent fantaisiste et ludique. À cette veine appartient en premier 101 expériences de philosophie quotidienne (Odile Jacob, 2001, traduit en 24 langues et adapté à la télévision par Monique Atlan et Roger-Pol Droit en 2003 sur France 5 dans les 40 épisodes de la série Vues de l'esprit), où il imagine des situations concrètes qui conduisent à des interrogations philosophiques. Il a poursuivi cette création par une expérience de rencontres avec les objets Dernières nouvelles des choses (Odile Jacob, 2003), et par des jeux collectifs réunis dans Petites expériences de philosophie entre amis (Plon, 2012).
Si je n'avais plus qu'une heure à vivre (Odile Jacob, janvier 2014) propose quant à lui, sous la forme d'un exercice spirituel, une expérience de pensée et d'écriture.
Articles et chroniques
Roger-Pol Droit a publié ses premiers articles dans le journal Le Monde en 1972, à 23 ans, alors qu'il était encore élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Il a ensuite dirigé les pages essais du Monde des livres, tenu une chronique mensuelle, puis hebdomadaire consacrée aux livres d'idées. Sa chronique actuelle, depuis 2012, intitulée Figures libres, paraît chaque semaine dans Le Monde des livres. Il a publié dans ce journal plus d'un millier d'articles, ainsi que de grands entretiens avec la plupart des penseurs contemporains (Levinas, Lévi-Strauss, Foucault, etc.).
Depuis 2003, il publie régulièrement dans Le Point des entretiens et des dossiers.
Depuis 2010, il publie dans le quotidien Les Échos une chronique d'analyse de l'actualité. Intitulée actuellement L'œil du philosophe, cette chronique paraît tous les vendredis.
Depuis 2011, il publie une chronique dans le magazine bimestriel Clés.