RICHESSE, PAUVRETÉ, EXTÉRIEURE ET INTÉRIEURE
Au premier regard l’on croît discerner l’être, à la vue de son enveloppe extérieure, on le croît touché par la spiritualité ; sa vêture sobre, simple bure de laine, comme pour les soufis (sûfi de sûf la laine), ou tunique de moine, coule cistercienne, scapulaire porté par les laïcs. L’habit fait-il le moine, l’homme juste ?
Certains francs-maçons soucieux de ne pas exposer leurs métaux, s’obligent à une vêture identique en loge (costume sombre, chemise blanche, cravate noire etc..) Ils portent, cependant tous une marque de reconnaissance le tablier maçonnique symbole du travail, et les gants blancs symbole de pureté, cela suffit-il pour être reconnu comme tel ?
Il y a plus, de part le monde de francs-maçons qui s’ignorent, qui des maçons initiés, ce sont des maçons sans tablier, leur vie et leurs attitudes dans la société sont des exemples pour tous.
Si la simplicité de la vêture peut, être, le signe d’une modestie spirituelle, d’un détachement des choses matérielles, certains reprochent aux francs-maçons leur penchant pour la « Cordonnite » une maladie difficile à éradiquer, les symptômes sont une attirance récurrente pour les médailles, les cordons, les tabliers somptueusement décorés et plus encore dans sa forme la plus aigue une propension a porter des titres ronflants sans en connaître la véritable signification symbolique. C’est confondre la hiérarchie d’honneur avec la hiérarchie spirituelle.

« Il ne convient pas à l’ascète qu’il se revête de trois dirhams de laine si dans son cœur il conçoit le désir de cinq dirhams. »
Le vêtement ne doit pas être une imposture ou une hypocrisie, revêtir l’habit du pauvre n’est pas un signe de richesse spirituelle.
Le tablier maçonnique est le symbole du travail, de ce travail spirituel à accomplir chaque jour de sa vie, et c’est bien le tablier d’apprenti blanc et sans aucun décor qui accompagnera la sœur ou le frère pour son dernier voyage vers l’orient éternel.

Le franc-maçon est également l’ami du riche et du pauvre pourvu qu’ils soient vertueux, je dirais même au risque de heurter : Le riche s’il est plein de gratitude envers les hommes et de surcroit envers le principe, le Grand Architecte de l’Univers, est l’égal du pauvre, voire le surpasse par son engagement, si le pauvre proclame son indigence.
La pauvreté extérieure n’est pas obligatoirement synonyme de richesse intérieure.
Les sœurs et les frères sont égaux sur le chemin de la conquête de leur liberté intérieure, par le port de leur tablier, ils témoignent leur appartenance à l’ordre initiatique et fraternel, ils sont à l’ordre dans l’ordre, pourvu qu’ils soient en ordre avec eux-mêmes, c’est leur exemplarité au travail qui fait d’eux modestement, et humblement, à l’échelle du cosmos de parfaits francs-maçons avec ou sans tablier.
Jean-François Guerry.