GRANDE LOGE DE L'ALLIANCE MACONNIQUE FRANCAISE
La Loge numéro 593 de l'Alliance Maçonnique Française s'intitule Kleiô (Kλειώ en grec ancien) par référence à la Muse de l'Histoire.
Elle consacre ses travaux :
- à la présentation de planches aux trois degrés avec une orientation sensiblement marquée vers l’histoire de la pensée, des cultures, des civilisations ou l’étude de la vie et des œuvres d’Illustres Maçons.
- à la pratique de son rituel et l’approfondissement de la symbolique maçonnique par l’enseignement rigoureux qu’elle dispense à ses membres ;
La Respectable Loge Kléiô s’efforce de mettre en pratique l’idéal maçonnique qui vise par le perfectionnement moral de ses membres, à celui de l’Humanité toute entière.
Au nom de cet idéal, elle veut par ses travaux, devenir la mémoire des "Hommes de Lumières" qui de tous temps et en tous lieux ont cherché à mettre en cohérence leur spiritualité avec leurs actions afin que le Monde puisse, grâce à eux, en être, fusse imperceptiblement, embelli.
Elle invoque l'Etre Suprême que ses membres sont libres d'imaginer comme il leur sied dans la souveraineté et l'intimité de leur conscience.
Elle s’attache plus que tout au respect des opinions et croyances de chacun et veille strictement à interdire en son sein toute controverse politique ou religieuse.
Elle est un centre d'union entre des sensibilités qui travaillent à leur construction intérieure.
Les Frères de la Loge Kleiô s'efforcent, dans toute la mesure de leurs facultés, de se soumettre et respecter entre eux le précepte latin «Unus pro omnibus, omnes pro uno» (Un pour tous - Tous pour Un )
Ouvrage collectif de la Loge Kleïo 593 sous la direction de Raphaël Aurillac
Une école de l'indignation.
La franc-maçonnerie ne m’est pas étrangère bien que je n’en sois pas membre. Roger et Albert Lang, mon père et mon grand-père, furent tous deux maçons en Lorraine. Ma grand-mère maternelle, Berthe Bouchet, vénérable d'une loge, paya un lourd tribut à son engagement : arrêtée en 1943 à Nancy par la Gestapo pour faits de propagande et de résistance, déportée à Ravensbrück et gazée au printemps de 1945. Je leur rends hommage pour le bien qu’ils ont fait.
Par cette filiation, j’ai très tôt pressenti ou deviné l’alliance entre la maçonnerie et la cause de la Liberté. J’ai compris plus tard la vérité de cette intuition et cette anthologie, que je suis honoré de préfacer, en apporte la démonstration.
Lorsqu’il s’est agi de lutter contre l’intolérance, l’absolutisme, l’injustice ou l’esclavage, lorsqu’il fut nécessaire de libérer les peuples d’Europe ou des deux Amériques et de les doter de constitutions et de lois si justes qu’elles les gouvernent encore, on y a souvent et peut être toujours découvert des maçons à l’ouvrage : ceux du Siècle des Lumières : la presque totalité du Monde des idées de l’époque; ceux des grandes Révolutions de France, d’Amérique, d’Italie ou d’ailleurs ; ceux qui ont obstinément tenté de détruire les préjugés de races, de religions, d’origines, de préférences ou de conditions ; ceux qui, comme Brossolette, le « soutier de la gloire » justement honoré il y a peu, sont morts pour avoir un jour ressenti, à la faveur de je ne sais quelle circonstance, parfois anodine mais qui fait basculer toute une vie, que, décidément, il n’est plus possible de détourner la tête.
La maçonnerie est peut être et avant tout, une école de l'indignation ; elle est sûrement aussi une école d'émancipation par la promotion de la culture, des libertés et du droit.
Avec les principaux rédacteurs de notre Code Civil elle contribua à l'avènement de ce que nous considérons aujourd'hui comme allant de soi : un État de droit.
J’ai aimé dans ce livre ce que décrit Littré comme une « conspiration de la tolérance »…
ou cette conviction de Voltaire « qu’il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent ».
Je fus ému lorsque Bernardin de Saint Pierre clôt par ce silence évocateur sa description des atrocités de l’esclavage : « Ma plume se lasse d'écrire ces horreurs, mes yeux sont fatigués de les voir, et mes oreilles de les entendre »…
ou par ces mots du père de la Turquie moderne : « Nos femmes ne sont-elles pas des êtres humains, doués de raison comme nous ? Qu'elles montrent leur face sans crainte, et que leurs yeux n'aient pas peur de regarder le monde ! Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de son peuple »…
…que complète Louise Michel : « Le duel des sexes serait ridicule et odieux : il n’y a pas la Femme contre l’Homme ; il y a l’Humanité » ;
ou encore par la lettre de Ferry à ses instituteurs : « Parlez donc à l’enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre ; avec force et autorité, toutes les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un précepte de la morale commune; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d’effleurer un sentiment religieux dont vous n’êtes pas juge »
J’ai beaucoup ri aussi en relisant d’Holbach qui dans l’art du blasphème ne l’eût en rien cédé à « Charlie »
Et enfin, comme Lessing, je crois qu’il faut « souhaiter ardemment qu’il y ait dans chaque nation des hommes capables de s’élever au-dessus des préjugés de leur groupe et de déterminer exactement le moment où le patriotisme cesse d’être une vertu. » ; la difficile construction de l'Europe témoigne de l'impérieuse nécessité de tels tempéraments.
Un héritage pour demain.
Cette anthologie, première du genre à ma connaissance, est un ouvrage nécessaire parce qu'essentiel, et tout à la fois divertissant et passionnant. Il fourmille d'idées et de réflexions d'une portée universelle et d'une grande actualité.
J’ai apprécié que ses auteurs déclarent en préambule que « la franc-maçonnerie ne saurait être regardée comme propriétaire du génie de ses membres illustres ».
Mais la lecture de cet ensemble fait ressortir une incontestable unité entre des œuvres qui s’interpellent dans l’espace et le temps.
C’est en réalité une anthologie de penseurs tous animés par le respect de la dignité humaine et le projet de faire grandir l'Homme dans la lumière de la connaissance. C'est ainsi que la période des « Lumières » en marque une apogée : ce mouvement sans frontières, dont l'Encyclopédie fut le meilleur symbole, a combattu sans relâche l'ignorance et l’obscurantisme par la diffusion du savoir et la promotion de la tolérance.
Des philosophes et scientifiques, d'honnêtes femmes et hommes de tous pays correspondent et se reçoivent dans les Loges (telle « les Neufs Sœurs » à Paris), les Sociétés savantes (la Royal Society à Londres) ou encore les salons littéraires pénétrés d'idées novatrices et courageuses souvent forgées en maçonnerie.
Ils rejettent cette proposition selon laquelle Dieu ou toute forme de transcendance, dispenserait l'homme de la responsabilité de construire un monde meilleur, un monde plus juste.
Le rejet des dogmes, le retour à la nature et la recherche du bonheur, voici la matière de ce grand et beau livre, qui consigne un héritage indispensable pour comprendre le temps présent et s'engager dans la construction du monde de demain.
*Jack Lang est ancien ministre de la Culture et de l'Education Nationale et président de l'Institut du monde arabe.
Dans la mythologie grecque, Clio (en grec ancien Κλειώ / Kleiố, de κλέω / kleô, « célébrer, chanter »), fille de Zeus et de Mnémosyne (déesse de la mémoire), est la Muse de l'Histoire. Elle chante le passé des hommes et des cités en glorifiant leurs hauts faits. Elle est l'une des neuf Muses (Clio, Thalie, Erato, Euterpe, Polyhymnie, Calliope, Terpsichore, Uranie et Melpomène). La Muse Clio a inspiré de nombreux poètes et auteurs, dont Homère.
WIKIPÉDIA
CONVERSATIONS HORS LOGE – Loge Kléiô par Claude Galinier
Cette loge est me semble t’il une marmite intellectuelle, dans le sens respectable du terme , comme la marmite d’Alexandrie ou celle du miracle Grec, une Agora fructueuse, ou se mêlent les lumières de l’antiquité, les traces vertueuses des traditions, le renouveau des lumières, bienheureux frères, qui peuvent se parler, dans un monde, où la parole ne circule pas toujours correctement, ou le respect des opinions et des idées n’est pas de mise, ou l’écoute en silence de la parole de l’autre est rare.
Ces maçons connaissent le bonheur du partage qui enrichit. Ils ont dits, ils ont bien dits.
Jean-François Guerry.
LA PROPRIÉTÉ C’EST LE VOL…
Le 07/03/2020 – 20h 52
Merci pour ce partage qui pousse à réflexion.
À mon humble avis, l’intelligence de l’amour inconditionnel est supérieure à la raison la plus poussée. Elle est évidence.
Les hommes s’accoutument à tout, par la raison on peut les conditionner, le cœur quand à lui ne raisonne pas, il sait, rien ne peut le contraindre.
C’est juste qu’on ne l’écoute pas, ou qu’il y a tant de bruit qu’on ne peut l’entendre. Dans tous les cas, et peu importe la latence, il finit toujours par s’imposer.
Dirigeants et dirigés ne font qu’un. C’est un consensus.
Il est naturel que le dictateur tente d’éliminer toute résistance. Il est normal que le dicté tente de se révolter.
Ceci car il y a division.
Mais si l’ensemble était uni, Il n’y aurait ni dominant, ni dominé, mais une symbiose collective ou le rôle de chacun est heureusement distribué. Car ordonné en pleine conscience individuelle et collective.
Nous sommes le présent, créateur, de nos projections émanent les futurs.
Le 07/03/2020- 23h 14
Mais si l’ensemble était uni… il y aurait une symbiose collective…
Comment ne pas réagir à un tel propos? Sans offense mon TCF, mais il m’interpelle.
Cela résonne tellement comme un voeu pieux !
Oui nous sommes le présent et nous pouvons façonner le futur.
Mais les choses ne s’unissent par par magie, et en la matière l’histoire longue nous démontre aisément que les voeux ne servent à rien. L’histoire humaine est faite d’opposition d’intérêts, de luttes, de victoires et de défaites.
Dominants-dominés. La question est centrale, sous le régime féodal comme elle l’est depuis le développement l’industrialisation. Et nous sommes quand même arrivés aujourd’hui à un stade où quelques 5.000 personnes possèdent la moitié des richesses du monde ! Comparativement les seigneurs féodaux étaient vraiment des Mickeys avec leurs petits duchés et leurs principautés ! Comme quoi avoir pris la Bastille n’a servi à rien !
Il faudra donc bien autre chose que des voeux et des élans du coeur pour inverser cet incroyable, hallucinant, rapport de pouvoir.
Il est à ce sujet intéressant de constater que capitalisme actuel - depuis une trentaine d’années et la mondialisation qui s’est imposée - ne correspond absolument pas ou plus au projet des "libéraux classiques" qui ont inspiré la pensée des Lumières. Locke s’en retournerait probablement dans sa tombe s’il voyait où nous en sommes arrivés !
Les Lumières souhaitaient l’émancipation de l’homme… nous avons l’asservissement.
Le capitalisme s’est toujours justifié par deux raisons principales: le droit à la propriété et l’efficacité (La capacité à produire des richesses).
Je n’aborderai pas la propriété, cSTLS ertains ayant déclaré que c’était le vol. La formule peut effectivement paraître choquante pour beaucoup.
Par contre la question peut-être posée de manière moins conflictuelle sur l’efficacité. Efficacité pour quoi? Au service de quel objectif?
On ne peut penser un système ou une économie politique qu’à partir d’une conception de l’homme et de ses désirs/besoins.
J’aimerais que l’un d’entre vous puisse m’expliquer, de par ses lumières, quelle est la conception de l’homme qui préside et sous-tend l’état du monde et l’économie dans lesquels nous nous retrouvons aujourd’hui ?
A un moment il faut choisir entre une société des « Pères », verticale, qui impose les choses par le haut à la multitude - quel que soit le « père », Roi, Capital, Dieu ou autre, et une société des « Frères », par essence horizontale, dans laquelle l'ordre est issu de la raison interne et ne résulte pas de l'imposition de quelque chose d’externe ou de vertical.
A sa fondation, la FM avait résolument opté pour un système horizontal. La fraternité.
"Tous ces grands principes de liberté, d’égalité, de fraternité, de la raison et de la justice humaines, élaborés d’abord théoriquement par la philosophie de ce siècle, étaient devenus au sein de la Franc-Maçonnerie des dogmes politiques et comme les bases d’une morale et d’une politique nouvelles, - l’âme d’une entreprise gigantesque de démolition et de reconstruction. (Cf Anthologie maçonnique - Bakounine)
Tout cela doit nous poser question à nous Francs-Maçons. Où voulons-nous nous situer? A quoi croyons-nous? A quoi servons-nous? Allons-nous changer un tant soit peu l’état du monde en émettant des voeux pieux et en se grisant de discours émouvants sur une fraternité qui n'est - sous sa forme actuelle - qu’un mirage ou un confort de l’entre-soi ?
Les débats sur la conception de l’homme étaient très intenses dans les loges de l’époque des Lumières. Ils étaient même centraux aux loges.
Voilà un beau sujet de planches et de discussions entre nous…
Cela nous permettra peut-être de redevenir acteurs et de façonner - un tant soit peu et à notre modeste échelle - le futur. Plutôt que de se raconter à longueur de planches que Duchmol a été un grand Franc-Maçon, même si j‘adore et apprend toujours de nos planches historiques.
Je profite de ce mail pour vous suggérer la lecture d’un excellent livre: « Sortir de la croissance » par Eloi Laurent https://livre.fnac.com/a13693674/Eloi-Laurent-Sortir-de-la-croissance#omnsearchpos=1
C’est clair, simple et agréable à lire… et fournit matière à s’interroger sur l’objectif.
LE 08/03/2020 – 00 :27
Merci de ce retour qui explicite la vision horizontale de direction d’une société, issue d’une symbiose collective, consciente, donc responsable.
En ceci comme pour le reste, nous en accord. Et c’est plaisant
Se pose la question d’atteindre cette unité, transformatrice.
Elle est progressive, et inéluctable.
Cette révolte du cœur en est la preuve
et fait partie d’un mouvement déjà en cours. Les visions sont comme des vagues, l’une prend la place de l’autre, et c’est durant le ressac que ça mousse.
LE 08/03/2020- 00 h50
Je me permets de revenir vers vous suite à mon mail précédent, dans lequel je citais la célèbre phrase de Proudhon « La propriété c’est le vol ».
Les anarchistes avaient le don des propos provocateurs car il fallait alors frapper les esprits et, selon le jargon de l’époque, éveiller les masses.
Et je me doute que pour beaucoup d’entre vous ce genre de propos est épidermiquement inacceptable par sa brutalité même.
Comme quoi nous manquons probablement tous d’imagination….
D’autant plus qu'il existe près de nous des modèles alternatifs et performants qui ont su résoudre - en tout cas en partie - l’équation dominants-dominés. Même si l’expérience a des limites. Mais il existe une voie… là ou ailleurs.
12 milliards d’euros de CA en 2016, 73.635 employés, et des infrastructures scolaires qui accueillent 11.00 étudiants. 7ème groupe industriel en Espagne, et c’est à côté de chez moi au Pays Basque. C’est même un prêtre qui a fondé tout ça pour sortir les gens de la misère et du chômage, pas un révolutionnaire anarchiste !
Je vous invite à lire cet exemple sur Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Mondragon
Voilà un exemple de structures participatives et innovantes qui nous éviteraient d’avoir des Bernard Arnault ou autres qui sont à la tête d’une fortune personnelle de 70 milliards, ce qui n’a - vous le concevrez probablement avec moi - aucun sens et dépasse même l'entendement.
Ou des Bloomberg qui peuvent claquer en quelques semaines 500 millions de dollars personnels dans une campagne présidentielle… et s’acheter - ou tenter de le faire - la démocratie américaine. Ce n’est même plus du vol, cela relève de la tentative de hold-up !
En gardant à l’esprit qu’aux États-Unis par exemple, les très riches sont proportionnellement moins imposés que les classes moyennes. (Mais oui, allez vérifier!)
Et comme les très riches s’enrichissent de nos jours beaucoup plus vite que tous les autres - vous et moi y compris - nous nous dirigeons vers des tensions sociales qui vont finir par devenir inacceptables pour la multitude.
Pourquoi ne pas déconstruire nos schémas de pensée traditionnels et imaginer d’autres formes de fonctionnement de nos sociétés?
Pourquoi ne pas être, nous francs-maçons - les modestes messagers d’une autre forme de monde, plus fraternel et solidaire?
Réconcilier le haut et le bas… ne sont-ce que des mots?
Le 08/03/2020- 6h 08
Vous savez il faut essayer de ne pas trop faire de politique entre nous car elle divise plus qu'elle n'unit.
Par exemple si je me permettais de répondre à notre B.A.F. S B L- je crois qu'il n'apprécierait pas.
Mais je vais le faire quand même car je ne résiste pas au plaisir d'imaginer sa bonne tronche familière et sympathique lorsqu'il lira ce qui suit :
Libéralisme
Doctrine qui prône la liberté de faire le pire comme le meilleur pour autant que cela ne nuise pas aux autres.
Elle professe l'invariabilité des passions humaines qu'elle ne prétend pas réformer.
Elle enrôle les égoïsmes individuels dans la voie du progrès général.
Elle est un optimisme sceptique.
Comme tel, le libéralisme est universel, intemporel, indestructible.
Liberté Égalité Fraternité
La plus belle devise dont une Nation puisse se doter...
pour autant que le mot Égalité soit entendu comme s'appliquant aux droits et non aux conditions.
Car si les conditions sont égales, nulle place possible pour la liberté que l'uniformité détruirait, ni pour la fraternité, de toute évidence inutile, tous étant uniformément appauvris.
Liberté
Les peuples préfèrent l'égalité dans la servitude à la liberté dans la lutte. C'est une vérité de tous les temps.
Démocratie directe
Confère au peuple le droit légitime de légiférer sur ce qui le concerne. On sait le peuple infaillible et sage et par conséquent habile à faire la Loi... comme, par exemple, dans le canton suisse d'Appenzell qui fut le dernier en Europe à accorder le droit de vote aux femmes. (voir initiative citoyenne)
Initiative citoyenne
Faculté conférée à la foule de proposer des lois absurdes inspirées par l'émotion du moment. (voir foule)
Foule
"La preuve du pire c'est la foule" disait pertinemment Sénèque.
Démocratie participative
Si Louis-Napoléon l'avait privilégié au lieu de laisser pleins pouvoirs à Haussmann, Paris eut ressemblé à Capharnaüm. Il n'est de grand que les œuvres d'hommes solitaires, visionnaires et déterminés.
Démocrature
On peut déplorer cette forme de régime... mais on ne pourra l'éviter.
Communards
Foule anarchiste de barbares qui jouirent en brûlant d'innombrables merveilles. La profanation par la foule est une pulsion pornographique.
Communisme
Doctrine aux conséquences grotesques dont ses adeptes n'osent plus se réclamer tout en souhaitant, sournoisement, la faire advenir en prétendant sauver la planète. (voir écologistes)
LE 09/03/2020 14 h 15
Là tu t’es éclaté ! Bravo pour cette contribution lumineuse et rafraîchissante.
Voilà exactement ce que j’aime entendre dans la FM.
Et le texte de la Frangine est magnifique. Qui est elle?
La FM ne peut vivre que si elle est par essence révolutionnaire, dans le sens où elle devrait permettre à chacun(e) de se remettre en question et d’évoluer sur son appréhension du monde. Permettre à chacun de se "re-fonder", d’effectuer sa propre révolution interne et de laisser épanouir un homme nouveau: un Franc-Maçon. C’est bien la symbolique du testament que l’on brûle lors de la cérémonie d’initiation : oublier son passé profane et "a-culturé" pour permettre l’éclosion en soi d’un homme nouveau pétri de fraternité. Gardant à l’esprit que la fraternité ne consiste pas à se claquer trois bises dans un Temple dans un confortable entre-soi. Celui-ci n’est d'ailleurs qu’une micro-structure symbolique représentative de la société, du monde extérieur et de l’univers. C’est bien pour cela que nous parlons de fraternité universelle. "A la gloire de la FM universelle »...
La FM ne peut donc qu’être un centre de questionnement permanent et de bouillonnement collectif des esprits.
Et elle ne peut prendre de sens que si l’on garde en tête la période d’apprenti - tais toi et écoutes car tu n'y connais rien- et la cérémonie de passage au grade de compagnon: l’utilisation de ses sens, la verticalité des colonnes et l’art de construire, les sciences, les arts et la philosophie. C’est aussi le sens du voyage du compagnon: vas voir le monde, parcours le, observes le, comprends le (Cum prehender: prendre avec soi), et fort de cette connaissance alors tu pourras envisager de nous revenir et de participer à la construction d’un monde meilleur, le fameux bel édifice d'Hiram. Le but du compagnon c’est de développer une « intelligence » du monde et de l’univers. Ce n’est pas une option facultative dans nos rituels, mais une obligation qui s’impose, librement acceptée de surcroît.
Développer une intelligence aussi éclairée et équilibrée que possible sur le monde et les affaires qui l’agitent et le secouent: cela suppose d’augmenter chaque jour de travail sa propre connaissance, d’abandonner ses métaux et ses préjugés, et de ne pas s’en remettre à des opinions, Sinon, nul besoin d’un Temple, on peut tous aller bavasser au café du coin.
Tendre vers un monde plus radieux et harmonieux passe invariablement par la connaissance.
Les fameux.. istes en tout genre - qui irritent épidermiquement certains qui n’ont pas la curiosité de chercher à comprendre ce qu’ils ont cherché à exprimer - ont compris très tôt le rôle central de la connaissance. Dans leur jargon la culture et l’éducation des masses ont toujours été des piliers de l’éveil du peuple et du développement d’une conscience sociale - comprendre ici connaissance du fonctionnement de la société - ou politique (Avec un p minuscule: les forces à l’oeuvre et les rapports de pouvoir en jeu).
"Il nous faut multiplier ces universités, les vivifier, consolider leur méthode d'enseignement. On doit y apprendre ce que sont la Matière, l'Homme, la Société, les rapports existant entre eux, ce que fut l'homme, ce qu'il sera. Il faut que rien ne nous fatigue, que rien ne nous abatte. » (Planche de Louise Michel)
Pour nous, "bourgeois" nantis comme nous le sommes vous et moi (Merci mon TCF Vincent de me l’avoir rappelé, j’assume comme on dit), avec les études exceptionnelles dont nous avons pu bénéficier contrairement à beaucoup d'autres, l’éducation - on apprend tous les jours - suppose la curiosité, le désir de savoir et de comprendre les choses de manière rationnelle et objective, de trier le vrai et le faux dans le fatras de ce qui se dit ou s'écrit, et de ne pas se laisser aller à la facilité des vulgates ressassées chaque jours dans les médias ou autres dispositifs d’information ou de désinformation, pour pouvoir se créer quelques convictions toujours fragiles, pour pouvoir se positionner intelligemment dans le débat et contribuer utilement à la marche du monde. C’est aussi cela le travail quotidien du Maçon, celui qui ne s’arrête jamais.
Cette curiosité de l’esprit et cette rigueur intellectuelle sont des exigences que nous nous devons tous, à titre individuel - pour son évolution personnelle - et en fraternité au sein de nos Loges. Au nom des serments que nous avons pris sur le Livre Sacré. Autrement nous ne générons que stérilité et sommes tous des acteurs de parodies rituelliques. Un théâtre des ombres…
Je n’ai rien dit d’autre ici que ce qui figure strictement dans nos rituels... en toutes lettres symboliques.
LE 09/03/2020- 17h 27
Je ne suis pas étonné de lire les échanges.
Je n’étais pas parmi vous hier, dimanche, lors de vos joutent, et j’en remercie ma faible forme de ne pas avoir pu vous lire en temps réel, et bien sûr d’y participer à chaud.
En préambule, et nul besoin pour moi d’insister sur le fait, je suis en harmonie complète avec Mon Cher Frère BAKOUKOU, et plus sérieusement Notre F S.
Il n’est plus l’heure aux plaisanteries, alors que j’aurais aimé lire certains mails au quatrième degré.
Je me suis toujours adressé à vous mes F :. Par mes planches, par mes échangent de vidéos et autres parce que nous sommes F :. Et surtout Francs-Maçons.
«une franc-maçonne est une personne comme une autre avec un quelque chose en plus. Je sais qu'avec ce genre de réponse, je viens de perdre la moitié de mon lectorat.
La franc-maçonnerie ne m'a pas permise de vivre autrement, elle m'a permise de penser autrement. C'est, à mon avis, l'essentiel.
La franc-maçonnerie propose une méthode de pensée qui utilise le symbole/la symbolique comme, à la fois, expression mais aussi exercice de cette pensée. Cette méthode doit permettre de se construire et de s'éveiller à des choses nouvelles. J'estime que nous possédons toutes un potentiel et que la franc-maçonnerie n'est qu'un révélateur de celui-ci. Il peut ainsi, pour certaines, être un "éveilleur".
A contrario, on ne devient pas plus riche, plus intelligente et encore moins plus belle. Inutile non plus de croire qu'une maçonne "rayonne" ou "irradie", comme certaines veulent le faire croire. C'est d'ailleurs aussi prétentieux que puéril. On ne se transforme pas comme, dans un conte de fée, en belle cygne majestueuse. Les "vilaines petites cannes" le restent. Il n'y a pas non plus "d'essence" - je ne suis d'ailleurs pas "essentialiste". Ce serait prétendre et croire qu'il existe une prédestinée comme si certains avaient un génome "franc-maçonne", genre "maladie orpheline" !
La sœur reste ce qu'elle était avant d'être initiée. Sa seule différence est par son travail, sa propre connaissance et par son regard sur les événements ou les faits extérieurs. On gagne, simplement, en authenticité. Ce n'est plus être en toute superficialité ou comme on voudrait que l'on soit (société, famille, etc) mais être et prendre conscience de cette existence et de ce que l'on est.
La franc-maçonnerie est émancipatrice. Elle permet de gagner en liberté - d'opinions, tout d'abord - puisqu'elle invite à savoir s'en faire une en dehors de tout dogme et toute pression extérieure - Elle permet aussi de prendre conscience autant de son propre sens du mot "liberté" pour soi mais aussi pour les autres. En effet, si on veut avoir une pensée libre, on doit aussi être capable d'accepter celle des autres - même si elle diverge de la sienne - C'est à cela que nous entraîne la franc-maçonnerie. Celle qui n'y arrive pas, c'est simplement arrêtée au début du chemin, restant dans le superficiel. En effet, lorsque l'on est authentique avec soi, il n'STLS y a aucune raison de craindre l'opinion et la pensée des autres.
Ceci ne s'obtient que par un seul moyen : le travail. »
Voilà ce que je pense que la franc maçonnerie devrait permettre, à défaut d’être.
Mais il est vrai que c’est une Sœur qui l’écrit.
Et comme les femmes ne sont que la moitié de l’humanité…….
Je ne suis pas étonné. Comment l’être ?
Nous ne pouvons pas envisager le futur sans avoir confronté nos visions de l’histoire.
Et ce n’est pas choses faciles. J’ai pu l’apercevoir lors de certains travaux.
Il n’est pas facile d’être déplacé de ses valeurs, de ses croyances.
Il n’est pas facile d’avoir atteint le stade de bourgeois, et de s’être goinfrés de certitudes.
Lorsque celles-ci viennent à être prises en défaut, ou simplement d’être écorchées, le monde des illusions vacille.
Ceci est insupportable, je le comprends aisément.
Mais c’est ce qui nous fait être maçon. La remise en cause de nos certitudes.
Ce n’est malheureusement pas a la portée de tous.
Je me rappelle d’un film transmis par notre F :. V :
AGORA, ou une certaine Hypatie (femme romaine, éclairée, au 4eme siècle Après vous savez qui) avait découvert la rotation des planètes en ellipse et pas en cercle (théorie de Ptolémée)
Cette « petite » découverte a été tue pendant 1000 ans…
L’histoire est écrite par les vainqueurs.
C’est en ces termes que ROBERT BRASILLACH questionne l’histoire de son point de vue objectif.
Ou pour mes F :. Qui n’ont pas toute leur attention :
Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs.
Je vous rappelle qui est Robert Brasillach, (je suppose que certains ont ses livres sur leur table de chevet),
Wikipédia : Robert Brasillach ([ʁɔbɛʁ bʁazijak], né le 31 mars 1909 à Perpignan, fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge, à Arcueil, est un homme de lettres et journaliste français.
Outre ses activités littéraires, il est surtout connu pour son engagement politique à l'extrême droite : formé à l'Action française, il évolue vers le fascisme dans les années 1930 (tout en continuant d'écrire dans L'Action française). Sous l'Occupation, il devient rédacteur en chef du journal collaborationniste et antisémite Je suis partout. Il est ensuite jugé pour ses écrits politiques
C’est ainsi que je conçois ma vie, que je conçois le monde dans lequel j’évolue.
Sans déterminisme.
En questionnant le passé, en me positionnement par rapport à celui-ci, avec le bon et le mauvais.
Je ne crois pas au discours glorieux des blancs dominants, cléricaux, esclavagistes, racistes, antisémites, etc, qui ont façonnés notre Histoire depuis vous Savez Qui.
En tout cas, je me permets de le questionner quand je vois des hommes (les femmes, et les enfants on s’en fout) mourir de faim porte de la Chapelle.
Je me permets de questionner le capitalisme débordant d’arrogance quand je vois la course à la consommation qui appauvri la terre, et chasse des populations entières.
Je me permets de questionner la morale des hommes blanc et dominants (les femmes et les enfants on s’en fout) quand une profession décerne des prix a un violeur d’enfants.
Il est vrai par ailleurs que mon boulanger viole des enfants dans son fournil, mais il fait une si bonne baguette…
Après tout cela, ou plutôt en même temps, j’aime me retrouver en loge et partager avec vous le fruit de mes déceptions, l’horreur de mes découvertes, et le sens de la voie qui me semble être sens commun à l’humanité.
Parce que, en fait, et c’est peut-être en cela qu’il y a peu de sens pour certains d’entre nous, c’est que c’est pour le bien de tous, et non pas pour le bien de certains. Le partage ne doit pas se partager par tous.
Liberté, Égalité cela suffit comme devise.
Si enfin ces deux mots prennent sens, alors ils suffissent.
J’en profite pour féliciter notre cher F :. S pour l’initiative politique qu’il mène dans sa région.
Comme le dise mes amis A :. Et ZAD. istes, les ilots formeront des Archipels
Et pour ce qui le désire, je vous invite à regarder ce site A :. Ou je vais a leur rencontre prochainement.
https://kropotkine.cybertaria.org
L’histoire de ces A :. Prend tout son sens quand on sait qu’ils offrent « de la culture » à tous, alors que la commune voisine est passée FN, et que celle-ci a trié les livres de sa médiathèque.
Même si je ne suis pas A :. Je suis admiratif de leur combat.
Même si je ne les défends pas, je n’ai pas l’impression qu’il y ait des F :.M :. Qui relève le défi de combattre l’interdiction faite au savoir dans la commune dirigée par le FN.
Peut-être que juste dire « c’est un autre temps, c’était l’époque » suffit à la suffisance qui nous habite.
Bises à toutes
Et bon travail à celles qui sont en tenue.
Je vous embrasse fiévreusement.