Introduction-
Un beau roman, une belle histoire, une légende d’hier, une énigme encore vivante, un voyage dans le temps, des personnages réels, dans une fiction si proche de la réalité qu’elle interroge encore.
Profondément attaché à la terre de Bretagne par ma mère, a chaque fois que le sujet du Graal est évoqué, je vois dans les brumes de l’automne le château de Comper dans la forêt de Brocéliande, les chevaliers du Roi Arthur, et toute la matière de Bretagne, de l’île de Bretagne. Cela me ramène à la lecture des œuvres de Chrétien de Troyes, du cycle Arthurien, de la légende du Graal, du Chevalier au Lion Yvain et de Lancelot le Chevalier à la Charrette, au caractère mystique et sacré de ces légendes, nourries par la tradition Celtique.
Le Chaudron de Keridwen véritable athanor est-il comparable au Graal qui recueilli le Sang Royal ? Lancelot est connu comme le meilleur des Chevaliers, mais pourtant trop charnel, il ne connaîtra pas le Graal, la Jérusalem céleste, il aura seulement la joie de l’approcher grâce à son fils Galaad le Chevalier parfait, qui lui vit le Graal avant son départ pour l’Orient éternel.
Claude Galinier, nous propose un voyage plus au sud, sur les rives de la méditerranée, à la recherche de la lignée du Sang Royal.
Jean-François Guerry.
La Lignée du Sang Royal
Lancelot du lac, de son vrai nom s’appelle le Chevalier à la Charette. Il fait partie de la lignée sacrée des Rois du Graal : il en est même l’aboutissement. Et si lui-même ne peut être Roi du Graal, c’est à cause du péché d’adultère qu’il commet avec la Reine Guenièvre, modèle de la beauté, de la perfection et de l’amour absolu.
Mais c’est son fils Galaad qui mènera à bien la quête du Saint Graal, autrement dit qui assurera le triomphe du sang royal. Galaad est non seulement l’héritier de la ligne sacrée par son père Lancelot, qui descend de Joseph d’Arimathie et donc du Roi David, mais sa mère est la fille du Roi Pêcheur, la porteuse du Graal, elle-même descendante de Joseph d’Arimathie et de David.
Galaad, invention des écrivains du début du XIIème siècle, pendant la régence de Blanche de Castille précisément se présente comme la cristallisation la plus parfaite de cette lignée divine. Et comme Galaad après avoir regardé ce qu’il y avait au fond du Saint Graal, s’écrie qu’il a la connaissance de tous les secrets du monde et meurs immédiatement, sa nature humaine ne pouvant supporter une telle lumière, on peut en conclure que Galaad, en cet instant suprême, réalise la perfection cathare. Il est en sorte happé par la lumière divine. Parce que, à ce moment là, il a conscience du sang royal qui coule en lui.
Mais Lancelot survit à son fils, et lors de l’écroulement du monde Arthurien, après la mort de Guenièvre, il se fait ermite et termine sa vie pieusement. L’on croit reconnaître en ce personnage romanesque de Lancelot un autre personnage bien réel celui-là un ermite de temps Mérovingiens, donc de l’époque Arthurienne, un mystérieux Saint-Frambourg qui passe pour être l’ancêtre des Capétiens.
On peut alors imaginer, que le trésor des Cathares n’est autre que la connaissance mystique de la lignée sacrée du Graal remontant au Roi David, passant par Joseph d’Arimathie, peut-être par Marie Madeleine et Jésus, aboutissant à un Lancelot du Lac qui serait Saint-Frambourg. Là serait l’authentique Saint-Graal, c’est-à-dire le sang Royal. Et c’est la preuve de cette lignée sacrée qu’aurait cherché à obtenir Blanche de Castille.
Pour les Cathares Jésus a toujours posé un problème. Il n’est pas le fils de Dieu, ou s’il l’est, au regard de certaines écoles Cathares, Satan est un autre fils de Dieu : tous deux se partagent le monde et sont les symboles de cette bataille impitoyable, qui se livre entre le bien et le mal. La majorité des Cathares pensaient que Jésus était un ange venu réveiller les âmes endormies dans la matière. Mais c’est là qu’apparaissent des nuances d’appréciations : on arrive à supposer l’existence d’un second Christ. Le Christ terrestre qui mourut en croix à Jérusalem ne pouvait qu’être mauvais, et cette Marie Madeleine qui apparaît comme un personnage privilégié a ses côtés, était certainement sa concubine ou même sa femme. Le vrai Christ, lui, était né et avait été crucifié dans un monde invisible, dans ce monde supérieur, qui n’est pas encore le ciel pour les Cathares mais le vrai champ de bataille ou s’affrontent le Bien et le Mal.
Ainsi, le Christ terrestre a mené une vie d’homme dans sa totalité, et il a pu avoir des descendants. Que sont devenus ces descendants de Jésus et de marie Madeleine ?
Jésus Christ pose certains problèmes, il n’est pas pensable qu’il ait été charpentier à Nazareth, cette n’existant pas, à son époque… Cette une légende venue du fait que Jésus appartenait à la secte des Nazaréens.
Il n’est certainement pas né dans une étable ou une grotte : ce n’est qu’un lieu symbolique. Il n’était pas pauvre et appartenait, aux dires mêmes des Évangélistes officiels, à la famille Royale de David. La façon dont il prêche montre qu’il a accompli des études. On l’appelle Rabi c’est-à-dire Maître, au sens de magister. Ce titre était réservé aux Docteurs de la loi en Théologie. Ils devaient être obligatoirement mariés. Le célibat était réprouvé pour tout homme normal au temps même de Jésus, dans la société juive. Jésus devait donc être marié.
Les évangiles ont gommé la sexualité de Jésus, après avoir gommé celle de Marie sa mère.
Qu’y a-t-il de répréhensible dans un mariage de Jésus. Il n’a d’après les évangiles, jamais condamné le mariage, à la différence de Saint-Paul bien au contraire.
Lorsque l’on analyse certains épisodes de la vie de Jésus, notamment les fameuses noces de Cana, on se pose des questions ? Jésus lors de ses noces se conduit en véritable maître de maison. Est-ce que par hasard, il ne serait pas le marié. Qui peut bien être sa femme, sinon cette énigmatique Marie de Magdala, à laquelle il apparaît en premier après sa résurrection. La Magdaléenne qui est visiblement amoureuse de lui, qui est femme d’un riche milieu social, probablement l’une de ses premières disciples et, non pas la prostituée repentie dont on ne parle même pas dans les évangiles.
Après la mort de Jésus et les persécutions contre les juifs, elle aurait quitté la Palestine et abordé sur les côtes occitanes, peut-être à Marseille aux Saintes-Baumes ou aux Saintes Maries de la Mer, avec ses enfants. Ses enfants auraient fait souche, l’une de ses descendantes, épousant un Roi nordique, peut-être Clodion le Chevelu, père de Mérovée.
La tombe de Mérovée a été retrouvée dans le nord de la France et, à l’intérieur il y avait des bijoux en provenance du Pays de Marie Madeleine. Notamment, les fameuses Abeilles d’Or, qui garnissaient le manteau de Bonaparte, lors de son sacre, comme empereur des Français. J’ai vu à Vézelay des bijoux en or de Marie-Madeleine, ramené par un moine de cette Abbaye. Ils sont magnifiques, dont un collier en or garni de perles blanches.
Mérovée est issu de deux pères. Un monstre marin symbolisant l’apport d’outre-mer et, l’ascendance juive par sa mère. Il serait l’héritier des Rois Francs, magiciens et thaumaturges personnages sacrés païens, et également de la lignée de Jésus et Marie Madeleine. Lignée divine s’il en fût, même si ce Jésus n’était que le double terrestre, de celui qui combattait le mal dans un monde supérieur.
Le trésor des Cathares était peut-être conservé à Rennes le Château. Il est constitué par la preuve de l’existence d’une lignée Mérovingienne, divine et authentique, écartée par les usurpateurs Carolingiens et leurs successeurs Capétiens. Cela justifierait l’intérêt porté par Blanche de Castille à ce trésor, qui risquait de remettre en cause la légitimité de son fils (Louis IX-Saint Louis) et, bien entendu toute la dynastie Capétienne.
Nicolas Poussin connaissait ce secret et l’airait transmis à Nicolas Fouquet. Était-ce le secret qu’à découvert l’Abbé Béranger Saunière, qu’il aurait monnayé contre son silence après des instances concernées, de l’Église au premier chef, puisque l’Église romaine a joué un rôle peu glorieux dans le remplacement des Mérovingiens par les Carolingien.
Claude Galinier.
Mes Sources : L’Énigme livre de cette histoire, que conserve dans sa bibliothèque précieusement la GLNF.
Jean Markale.
Merci à Claude pour ce travail, pour ceux qui voudraient aller plus loin quelques lectures :
Roman : L’Or du Diable – de Jean-Michel Thibaux. Éditions Olivier Orban.
L’Énigme Sacrée de Michael Baigent , Richard Leigh, Henry Lincoln. Éditions Pygmalion.
Quéribus la dernière forteresse Cathare : de Fernand Niel Éditions Robert Laffont collection Les énigmes de l’univers.
Chrétien de Troyes Œuvres complètes : La Pléiade Éditions Gallimard.
Le Cycle du Graal Lancelot du Lac : Jean Markale Éditions Pygmalion
L’Ésotérisme du Graal : Philippe Lavenu Éditions Trédaniel.
Rennes le Château Dossier , les impostures, les phantasmes, les hypothèses : Gérard de Sède Éditions Robert Laffont
Itinéraires Cathares, Lieux Sacrés et Initiatiques : Éric Le Nabour Éditions Dervy.
La Voie parfaite- Le Catharisme vivant : Jean-Claude Genel Éditions de 3 Monts.
Mon Poussin : Olivier Ruca.