LUMIÈRES.
Ma sœur, mon frère quand tu mettras ton premier pas sur la dalle noire du pavé mosaïque, puis le second sur la dalle blanche, le troisième sera soudain plus léger, il y a un ordre dans cette marche, comme il y a un ordre supérieur en toutes chose, tu ne vois pas la fin du chemin, mais soudain tu découvres le chemin. Il commence après le franchissement de la porte basse, après la fin de ton confinement matériel, vers les confins du monde sans limite, jusqu’au bout de ton cœur et au-delà encore vers la grandeur de ton âme. Tu seras peu importe d’ailleurs, un Indien, un Perse, un Juif, un Chrétien, tu seras un enfant de la lumière, un homme humble à la recherche de la connaissance, merci à Claude de ces lumières de l’humanité, de ce voyage dans le monde de l’esprit, vers notre être intérieur.
Jean-François Guerry.
Lumière de l’Humanité
Zoroastre et le Mazdéisme. - C’est au VI e siècles, AV.JC , que naît Zoroastre la tradition dualiste, qui se poursuivra avec les esséniens, les Gnostiques, les Manichéens, les Ariens, les Pauliciens, les Bogomiles, les Patariens et les Cathares. Réformateur de l’antique religion iranienne, Le Mazdéisme fondé sur deux principes le Bien et le Mal. Zoroastre vivait en Médie. L’on dit que Pythagore était l’un de ses disciples. La Vérité disait il, lui avait été révélée par la Grande Lumière, le soleil, représentant pour les dualistes et notamment les cathares, le Symbole sacré. En résumé, notre monde se trouvait être à un état intermédiaire, la vie étant le produit d’un affrontement entre les forces du Bien , la lumière ( Ahura Mazda ), et les forces du Mal, les Ténèbres (Ahriman ). A la suite de nombreuses défaites, surviendrait la victoire de Mazda dont lui, Zoroastre, était le prophète. Le croyant devait accomplir sur la terre de bonnes actions, s’efforcer d’avoir de bonnes pensées et de dire de bonnes paroles, pour favoriser l’action des immortels bienfaisants (Puissances intermédiaires entre le ciel et la terre). Quand viendrait le jugement dernier, à la chute d’Ahriman, Mazda, le Seigneur sagesse, ouvrirait le livre où les actions de chacun étaient consignées. Enfin ce serait un Messie qui annoncerait au monde la défaite du Mal.
Les Esséniens. - Au IIe siècle av. J.C, apparaissait alors, au sein du Judaïsme, la secte des esséniens. Cette communauté Juive fortement influencée par le Zoroastrisme, qui se disait l’unique dépositaire du sacerdoce hébraïque vivait (comme le feront plus tard les cathares) dans le plus parfait ascétisme ; chasteté, régime sans viande, vie en communauté, méditation, prières, ect. Elle étudiait aussi les sciences et pratiquait l’astrologie. Prévoyant la venue du sauveur, elle avait tiré son horoscope. Les Esséniens, ainsi que les Cathares croyaient en la réincarnation ; mieux encore ils en avaient la connaissance. Ainsi au travers de vies successives, l’homme parvenait lentement à se libérer du Mal.. Comme eux les Cathares accorderont aussi à la puissance de la Lumière une importance capitale ; ils se refuseront à accepter les dogmes rigides et rechercheront, pour méditer et prier, des lieux d’une grandeur imposante, propice à l’élévation de l’âme.
Influence Gnostique dans le Manichéisme. - En l’an216 (après JC) en Babylone , naissait Manès qui intégrera au dualisme de Zoroastre, le Christianisme primitif, ainsi que l’enseignement religieux de Bouddha. Ses parents étaient Perses et faisaient partie des Mandéens, une secte gnostique. Par deux fois, à douze et vingt quatre ans, il aurait été visité par un Ange, messager du Roi du Paradis des Lumières, qui lui aurait ordonné d’abandonner la secte mandéenne, de se faire connaître et de proclamer bien haut sa doctrine. Après un pèlerinage aux Indes, Manès revint en Iran et se mis à prêcher. Nombreux furent ses adeptes. Mais lorsque le deuxième fils du Roi des Sassanides monta sur le trône, les mages Zoroastriens de la cour parvinrent à le faire condamner. Il mourut en prison en 277. Manès considérait Zoroastre, Bouddha et Jésus « Les Lumineux « ., comme des prophètes messagers du Père. Lui-même en étant un, le dernier. Dans sa doctrine l’on retrouve naturellement la lutte entre le Bien et le Mal, mais avec des variantes. Il existe deux mondes, celui du haut ou règne le Roi du Paradis des Lumières et celui du bas, dont le Prince des Ténèbres est le souverain. Pour en avoir eu soudain la vision, le Prince Noir désire la Lumière et lance vers le monde du haut, ses démons à l’assaut. De la surprise du Roi du paradis jaillira la mère de vie, de laquelle, émanera le premier homme. Ce dernier ayant été vaincu par le Prince des Ténèbres, une parcelle divine restera donc emprisonnée dans la matière. Perdu, l’homme adressera à sept reprises une prière au Père qui enverra vers lui « l’Esprit Vivant « et la « Mère de vie « pour le ramener en son royaume. Mais son enveloppe demeurant prisonnière des ténèbres, « le Père organisera le monde afin d’aider à son salut «. Ainsi le croyant, conscient de sa nature double, devra partir à la recherche de sa Lumière intérieure afin de se dépouiller de son enveloppe charnel, œuvre du Mal, et à retrouver Dieu. Les Manichéens se divisaient en Elus (que les Cathares nommeront parfaits ), Purs ou encore Bonhommes et, en « Auditeurs « : les Croyants chez les Cathares. Prières et impositions des mains pour transmettre l’esprit qui constituaient leurs simples rituels. La religion de Manès devait s’étendre en Palestine, en Egypte, en Afrique du nord. Par l’Espagne, la Gaule, l’Italie et Rome, elle s’introduisit en en Asie centrale et, au XII siècle, atteignit la Chine. Incontestablement le manichéisme était largement imprégné de gnosticisme. Les Gnostiques possédaient la connaissance de tout ce qui avait rapport avec Dieu. L’Etre suprême, et au Christ, que certains considéraient comme un prophète, d’autres comme le fils unique de Dieu. Des élus, les Purs, se distinguaient parmi eux ainsi que les manichéens et cathares : et seuls ces initiés à la connaissance enseignée par Jésus avaient le pouvoir d’en délivrer le message rédempteur. Dans le gnosticisme, théologie, ne signifiait point religion. Celle-ci se résumait en trois points : Connaissance, Sagesse et Vie. Les simples croyants devaient s’attacher le plus possible à ne pas faire le mal, mais l’âme même la plus noire, n’était jamais définitivement perdue, elle pouvait à force de volonté, retrouver la Lumière.
Des Pauliciens aux Bogomiles. - Sur l’origine de la section des Pauliciens les avis sont partagés. Certains pensent que les frères Pierre et Paul, fils de manichéens, seraient les fondateurs, d’autres que ce serait Paul de Samosate, l’évêque hérétique d’Antioche qui vivait au III siècle, toujours est il que les Pauliciens comme les Zoroastriens et les Manichéens étaient dualistes et croyaient en l’existence de deux mondes : celui de la lumière, crée par Dieu, et celui des ténèbres crée par le Démon. Ils s’affirmaient Chrétiens, mais reniaient la croix du calvaire, instrument de supplice. Le soleil symbolisait pour eux le Verbe lumineux sacré. On les persécuta durant près de trois siècles, à Byzance, pendant lesquels ils résistèrent vaillamment mais, battus en 872, ils se dispersèrent. Regroupés pour la plupart dans la péninsule Balkanique, ils établirent au sud du Danube un royaume d’où ils partageront l’hérésie dualiste. Ainsi apparaîtront, vers 970 en Bulgarie, les Bogomiles. Leur message d’inspiration Paulicienne est, à peu de chose près, semblable à la doctrine Cathare ; ils prêchent essentiellement le retour de la pureté et le rejet de l’église. Cette religion se répand en Bosnie, en Serbie. C’est au début du XIe siècle alors qu’elle gagne l’Italie du Nord ( où elle se maintiendra jusqu’à la fin du XIVe siècle ) et le Midi de la France, que les évêques, sentant l’église romaine menacée jusqu’à ses états, se mettent mutuellement en garde contre ces hérétiques en utilisant les termes de Cathares, dont l’origine viendrait du grec « Catharos « signifiant » Purs. « .Sortant de l’ombre la religion Cathare devient, avant le milieu du XIIe siècle, quasiment officielle, avec ses traditions, et une organisation hiérarchique. L’Evêque hérétique Bulgare Nicétas vient même de Constantinople en 1167 à St - Félix de Camaran (près de Toulouse) pour réunir en concile les évêques Cathares des nouvelles églises Languedociennes. Le catharisme n’est plus une secte, écrit Zoé Oldenbourg dans son remarquable ouvrage le bûcher de Montségur, ni un mouvement d’opposition à l’église établie, c’était une véritable église. Peut être l’hérésie cathare comme tant d’autres hérésies n’aurait elle laissé que quelques traces dans l’histoire de notre pays, si l’église en 1209 n’avait lancé contre cette terre chrétienne une croisade qui, au fil des ans, devait se transformer en une guerre de conquête.
Les Arianistes. - Tout au début du IVe siècle, l’autorité de l’église se trouvait également contestée par les Arianistes. Né en Alexandrie vers l’an 300, le prêtre Arius en fondant l’Arianisme ne faisait que retrouver l’ancienne doctrine d’Origène (II siècle av. JC) qui n’admettait pas la consubstantialité des trois personnes de la Trinité. Pour lui, le Père éternel jamais crée, avait crée le fils et l’Esprit Saint. Arius, excommunié par le concile de Nicée en 325, mourait à Constantinople en 340. L’Arianisme gagna l’Occident et s’étendit en Aquitaine et Languedoc. L’invasion des Francs avait depuis fort longtemps détruit cette hérésie quand les Cathares apparurent en Occitanie ; mais peut être cette terre en gardait elle secrètement quelques traces la prédisposant à accueillir favorablement une doctrine nouvelle qui, elle aussi, s’opposait à l’église de Rome.
Mes sources divers dossiers de l’histoire année 5980. Le 21/3 /6020
C. Galinier.