1947…2020…
« Naturellement vous savez ce que c’est Rieux ? J’attends le résultat des analyses. Moi je n’ai pas besoin d’analyses. J’ai fait une partie de ma carrière en Chine (…) Oui tout le monde le savait sauf les morts. Allons Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c’est… Oui, Castel dit-il, c’est à peine croyable. Mais il semble que ce soit la peste. » Extrait de la Peste d’Albert Camus- 1947.
C’est avec la trilogie romanesque comprenant : La Peste, L’Homme révolté, et Les Justes. Qu’Albert Camus a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1957. La peste revient sous la forme d’un virus, qui s’est invité pour bouleverser notre vie quotidienne, il sonne comme un réveil, sans faire de distinction entre les pauvres et les riches. Il met au jour le degré d’humanité enfermé dans le cœur des femmes et des hommes. Cette Apocalypse, cette révélation peut être, une opportunité, pour remettre à plat les valeurs que nous voulons voir régner dans notre société, bientôt nous aurons à faire des choix, remonter dans un bateau désinfecté, mais toujours à la dérive ou reconstruire une trière royale où tout le monde devra donner son coup de rame, pour mettre fin aux galères. Souhaitons au futur capitaine qu’il fasse le choix de la bonne route.
De la Peste de Camus venue de Chine au Coronavirus chinois, l’on peut se lancer dans le jeu des analogies. Le traitement des pandémies ne semble pas avoir évolué, on confine !
Le confinement révèle les défaillances de notre gouvernance personnelle et générale : « Que celui qui n’a jamais pêcher jette la première pierre. » Ainsi nos parts d’ombres et de lumières apparaissent, je retiendrais d’abord pour l’avenir, les lumières présentes dans le cœur des femmes et des hommes. Elles éclairent le meilleur de nous-mêmes, nos grandeurs cachées souvent par pudeur, ces lumières révèlent notre humanité.
Nous découvrons comme étonnés, la beauté de ceux qui étaient à côté de nous, que nous avions mis parfois de côté. Nous regardions ses porteurs de nos charges, de nos insuffisances, ceux à qui nous avons confié nos parents, comme à des sherpas qui nous permettent d’atteindre les sommets, tout en restant dans l’ombre. La peste d’un simple virus microscopique met au jour nos renoncements, nos dignités vendues sur l’autel des places boursières. Les actionnaires avaient tellement soif, jusqu’à l’épuisement de nos ressources, jusqu’à l’asservissement des travailleurs de l’ombre.
Mais cette peste peut être aussi un signe d’espérance, d’intelligence des hommes, mais surtout du retour des vertus oubliées. L’on jamais autant entendu les mots de solidarité, de charité, de confiance, de persévérance. La peste est universelle, l’amour fraternel aussi.
La peste est brune ou noire, elle nous prive de nos libertés, elle nous confronte avec nous-mêmes, nous oblige à faire des choix essentiels. Nous rappelle ce qu’est la vraie vie, la vie intérieure, celle de l’esprit, de l’imagination sans bornes. Cette imagination qui nous permet de faire les plus beaux, les plus grands voyages, quand nous avons mis notre maître intérieur à la barre du navire. En réalité comme le disait Saint-Exupéry : « … les hommes ne peuvent pas vivre que de frigidaires et de mots croisés… »
Intuitivement nous attendons la joie de nous sourire, de nous étreindre, de nous communiquer sensuellement notre humanité.
Jean-François Guerry.
LES FEMMES SONT L’AVENIR DE L’HOMME…
Paroles de poète, et si les femmes étaient l’avenir de la spiritualité. Je suis depuis quelque temps séduit par les actes et les paroles des femmes Rabbin, comme Delphine Horvilleur ou encore Pauline Bebe. Ses femmes font partie de la communauté juive dite libérale, elles sont en marge de l’orthodoxie et pour une simplification des rites. Il y a presque une analogie avec les premiers pères de l’Église chrétienne, les pères du désert. Elles ont une simplicité, une pureté spirituelle associée à une énorme empathie sociale. Elles savent parler aux femmes et aux hommes en général au-delà de leur communauté religieuse, leurs paroles sont vraies et touchent nos cœurs. Elles incarnent une belle humanité, elles rayonnent.
Extrait d’un témoignage de Pauline Bebe, sur notre période actuelle :
« Ce monde est blanc, il va très vite, il court, il s’affaire comme une fourmilière. Il est blanc et vert en réalité, il y est question de vie et de morts (…)
On y sauve des vies ‘Sauver une vie c’est comme sauver un monde’ Talmud. (1)
En regardant les femmes et les hommes, les soignants, qui sont au chevet des souffrants :
« (…) les larmes coulent sur les joues des soignants, et que leurs masques sont humides de l’embrun du cœur.. » (2)
Je me surpris moi-même à dire bonjour avec un signe lointain de la main, à ce voisin inconnu, éloigné, immobile posé sur son balcon comme un oiseau sur une branche regardant à droite et à gauche, en attente de son envol. Il ne voit comme moi que cette rue minérale, sans vie, sèche, j’étais heureux soudain de cette rencontre, de son regard, de son sourire. Nous étions ensemble, nous vivions ensemble..
Jean-François Guerry.
Source : (1) et (2) Journal La Croix du Mardi 21 avril 2020 propos recueillis par Héloïse de Neuville.
La femme est l'avenir de l'homme Jean FERRAT
Le poète a toujours raison Qui voit plus haut que l'horizon Et le futur est son royaume Face à notre génération Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir ...