AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE…
La franc-maçonnerie de tradition, travaille à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers. Ses loges sont dites de Saint-Jean, il s’agit de Saint-Jean l’Évangéliste, le Grec, celui de Patmos, de l’Apocalypse, de la révélation.
Ce qui explique la présence de la Bible dans la plupart des loges, ouverte au prologue de l’évangile de Saint-Jean. Bible, volume de la loi sacrée, reconnue comme l’une des trois grandes lumières de la franc-maçonnerie.
Cela pose à certains frères, une question quasi existentielle de leur présence dans ces loges. Ou au moins une gêne, quand il est fait lecture de ce prologue de « Jean » en loge au commencement des travaux.
A l’analyse l’évangile de Saint-Jean fait si j’ose bande à part au milieu des autres évangiles. Il est qualifié d’ésotérique, cela est particulièrement « visible » dans son Apocalypse, alors que celui de Saint-Pierre est exotérique. Par un raccourci téméraire je dirais que l’évangile de Pierre donne les clés du temple extérieur accessible au peuple des adeptes de la religion chrétienne et que celui de Jean est celui des initiés au sens le plus large, à tous ceux qui sont en recherche de spiritualité universelle.
Celui de Pierre fait appel à la foi et à la raison, il a son credo il est encadré par le dogme. Alors que l’accès de celui de Jean, ne peut être vraiment décrypté, que par l’œil du cœur.
Dans les loges de Saint-Jean, nous recherchons les idées sous les symboles, nous cherchons à ouvrir la porte des secrets qui mènent au sanctuaire du sacré.

Hubert Greven ancien TPSGC du Suprême Conseil de France, sans avoir la prétention de réécrire le prologue de l’évangile de Saint-Jean. A livré à notre réflexion une exégèse de ce prologue, d’abord philologique du texte, qui débouche sur une interprétation plus élargie, plus universelle, de la spiritualité qu’il contient. Par un exercice de recherche et d’approfondissement de la connaissance des mots qu’il contient. Au terme de son étude il a substitué plusieurs mots au texte, sans en altérer la signification. Travail maçonnique s’il en est, car il ne doit pas y avoir de bornes à la recherche de la connaissance pour un maçon.
Il propose donc de remplacer le mot « Verbe » par le terme « Parole » issu du Grec Logos qui ouvre un champ plus vaste de signification. Pour aller plus loin encore il propose de remplacer « …et le Verbe était avec Dieu.. » par « la Parole était accompagnée.. » au lieu de « avec Dieu.. », et enfin de donner une acception plus large au terme Dieu, conformément au principe du Grand Architecte de l’univers, en remplaçant Dieu par « Lumière.»
Cette nouvelle écriture du prologue de Jean renforce sa spiritualité, le libère de tout dogme religieux, le rend plus universel, il prend forme d’un lien spirituel entre toutes les traditions, célébrant la lumière.

Les francs-maçons enfants de la lumière, qui s’efforcent de chasser les ténèbres pour faire régner en eux et dans le monde la lumière de la connaissance, peuvent tous adhérer à cette réécriture sans crainte de se soumettre à un dogme religieux.
Livrez-vous à cet exercice de substitution des mots en remplaçant dans le texte du prologue de Jean le mot Verbe par Parole, le mot avec par en compagnie de, et le Dieu par Lumière, voilà ce que cela pourrait donner :
- Au commencement était la Parole, et la Parole était accompagnée de la Lumière, et la Parole était la Lumière.
- La Parole était au commencement en compagnie de la Lumière.
- Tout fut crée par elle, est sans elle rien ne fut de ce qui existe.
- De tout être la Parole était la vie, et la vie était la Lumière des hommes.
- ….

C’est l’occasion pour moi de vous parler d’un autre Verbe, le Verbe Sacré. C’est une création artistique d’Antoine Juliens, metteur en scène, artiste, poète, peintre qui chaque année au mois d’août, jusqu’en 2019, une représentation du Verbe Sacré. Un Oratorio que je qualifierais de spirituel, plus que de religieux, une possibilité de communion, d’élévation de l’esprit, dans l’espace sacré de l’ancienne abbaye de Landévennec, dans le Finis Terrae. À cet endroit particulier ou la terre se mélange au ciel et à la mer aux bord de l’Aulne somptueuse qui se déroule comme un serpent liquide, et va se jeter dans la mer d’Iroise.
Les soirs d’été à l’ombre des ruines de l’abbaye, quand le décor de la voûte étoilée est en place, le chant du Verbe Sacré monte, l’humain se relie aux forces spirituelles. C’est au bout du monde et de sa profanité que naît l’élan spirituel qui libère le souffle du cœur. Là est la vraie vie, celle de l’esprit, celle du cœur.
J’ai eu le bonheur de partager ce moment de grâce, ayant été invité par un ami, un frère en 2015. Cette année-là Antoine Juliens avait mis en scène l’histoire de Santa Teresa et Quijote d’après les œuvres de Teresa Sánchez de Cepeda Dávila y Ahumada (Teresa d’Avila)-Le château, et Miguel de Cervantes et son ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche.
Extrait du Prologue :
Teresa : « Vit…ma vie ! Quelle consolation dans cette mer de déluges ? Je gémis…et plus encore sur ce temps où le vivais sans gèmir ! (silence) Qui m’entend…sinon toi ! Que rien n’empêche de t’aimer !... (révoltée)
L’entendement est incapable de concevoir amour de si grandes grandeurs et de savoir qui tu es ! Jouir de toi… Comment…dans la geôle douloureuse de cette chair périssable ?! (révoltée) que cet exil est long !
Et puis, et puis l’épilogue extrait
Teresa : « Allons, mes filles ! Toute œuvre est belle, même petite. Des œuvres, des œuvres ! Pas de tour sans fondation…posez de solides pierres ! De vos demeures, grimpez au Château !
L’aventure sacrée, initiatique a quitté les rives de l’Aulne, Antoine Juliens a traversé le pont de Terenez avec son bissac rempli de rêves il est parti pour d’autres aventures, il a laissé ses tableaux dans des espaces sacrés de Brest, de Quimper, de Lorient, de Vannes, nul doute que son esprit flotte encore dans l’ancienne abbaye de Landévennec les soirs d’été.
Un frère l’aurait aperçu en Belgique à Orval dit-on, près de l’abbaye ?
Jean-François Guerry.
ORATORIO THEATRAL
Antoine Juliens, dramaturge et metteur en scène
Thierry Chleide, compositeur
L’Or du Val est un spectacle inédit présenté sous forme d’oratorio théâtral. Ce genre artistique original se fonde sur le dialogue entre mise en scène théâtrale, création musicale et travail des lumières. Tel un rituel scénique, cet Art vivant porte une écriture originale, 4 actes en 1 prélude et 22 tableaux. Il réunit plus de 80 professionnels et amateurs : comédiens, artistes lyriques, instrumentistes et chœur.
L’Or du Val retracera les grands moments de l’histoire de l’Abbaye depuis 1070, en sa spiritualité et son humanisme. La création scénique se base sur une réflexion des successives constructions et destructions au travers des époques : incendies, exils, révolutions… Point d’orgue des célébrations du 950e anniversaire de la fondation d’Orval, cette manifestation culturelle d’exception se déroulera dans le cloître médiéval afin de relier concrètement et mystérieusement le public à l’histoire du lieu.
Billetterie : Réservez en ligne
6 représentations à 21h00 :
- Samedi 24 juillet 2021
- Dimanche 25 juillet 2021
- Lundi 26 juillet 2021
- Mercredi 28 juillet 2021
- Jeudi 29 juillet 2021
- Vendredi 30juillet 2021
https://www.orval.be/fr/news/583-l-or-du-val
DE L’OBSCUR À LA LUMIÈRE
t-Douarnenez » : 4 -« précédées de « Pour une cathédrale du Verbe » (éd.Rougerie, 2010 ). 5 -Voir entre autres recueils : Instants de Préface, éd. Rougerie, 2009. « Pour l’amour du ciel laissez La mer Se remplir d’ailes (p.60). Ces mots de tous les jours, par leur mise en espace, le talent des acteurs, le cadre unique, disent les vagues de la Mer, et nous sommes portés ; s’ils évoquent le Feu, quand le poète lance des « mots de braise » (p.85), nous partons en spirale. Un vertige intérieur s’éprend d’un « bateau ivre !...Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer ! » Or la limite est là, tangible : lanternes et projecteurs jouent leur rôle. Je me sens embarqué dans l’espace-temps, de la mer aux étoiles. Est-ce l’immémorial ? Pas seulement. Je revis ce chant grégorien antérieur. Il a franchi des siècles. Qui sait s’il ne vibre pas dans les pierres, « dans la chorégraphie/Des pleins et des déliés/ Des vagues… » ? Car tout se tient ; nous voici envoûtés. Le « Verbe Sacré » parvient à enchanter ce « finistère intérieur/ D’un legato/ De vol de goéland », où le poète de l’abbaye voit se dessiner un « abrégé / De l’infini. » (p.62). Ainsi donc, des ondes dépassent la vitesse de la Lumière, – et les calculs des grands physiciens. Ces éléments, terre, mer, air, feu des étoiles… que notre logique distingue, « composent » le Festival d’une « haute marée ». Mystères ! l’acteur, l’actrice les célèbrent dans le chœur à ciel ouvert, face aux piliers tronqués, aux fenêtres romanes éventrées. « Verbe Sacré » permet de mettre en valeur le Patrimoine et de transcender notre Histoire, les marées des siècles aux innombrables tempêtes. Sur littoral de fin des terres, les paroles de Jonas et des trois poètes bretons nous ont portés, par flux et reflux, comme pendant les trois jours de la fable biblique. La « vraie vie » des marins, de la Mer et des Mères, est devenue la nôtre. Nous repartons à neuf, « baignés dans le Poème /De la Mer infusé d’astres, et lactescent», rêvé par le poète « aux semelles de vent ». Parmi la foule, entre l’église du cimetière marin du village, le granit des ruines, la chapelle vivante du monastère, beaucoup garderont en eux quelque étincelle de ces « instants de préface, de ces « Illuminations » par le Verbe. Puis on repart lentement, comme après l’apparition d’un visage estompé, redevenu visible… Grâces de la Paix nocturne ! On revient de loin. Dès le VIIè siècle, Guénolé et ses onze moines avaient fui la marée humaine, et choisi la presqu’île de Landévennec. Terre de traditions, la Bretagne n’a donc pas cessé la quête des chevaliers vers le mystérieux « Graal ». Le silence, les flots, les pierres imposent l’épreuve initiatique. Il faut vouloir venir, il faut « passer le pont », évacuer les bruyantes cités aux violentes lumières. Le Verbe Sacré, soutenu par quelques lanternes, par des notes discrètes, les chœurs puissants des Pardons, porte ses fruits… L’œil écoute, les étoiles disent « la musique des sphères », tandis que sur scène, les voix alternées d’Antoine Juliens, l’Homme, et d’Isabelle Maudet, la Femme, rappellent nos rythmes originaux non loin des flots. Pour la deuxième année, le talent du comédien-créateur Antoine JULIENS, sa volonté impétueuse servie passionnément par sa petite équipe ont réincarné le « Verbe Sacré ». Quelle Grâce, sous la bénédiction de la Providence, du Père Abbé et du Frère François-Xavier ! Ils l’ont restauré, cet hymne à la Beauté, ce « grand dialogue d’égal à égal / Du ciel et de la mer » ! Ode neuve et grandiose : « Ah, je le sens, l’esprit ne cesse point d’être porté sur les eaux ! » Michel Brethenoux / Novembre 2011
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LANDÉVÉNEC PART - II SANTA TERESA QUIJOTE - la Franc Maçonnerie au Coeur
Ancienne Abbaye de Landévénec Illustrations Santa clic pour la galerie LE VERBE SACRÉ - SANTA - TERESA QUIJOTE LANDÉVÉNEC PART II Après avoir déguster les bonnes Crêpes, avant que le jour n...
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