LA SCIENCE PEUT-ELLE DONNER DES RÉPONSES À TOUT ?
Cela ressemble à une question posée par un enfant, qui agace les adultes. Dans une époque depuis longtemps révolue, un humoriste Fernand Raynaud, a créé un sketch à partir de ces questions enfantines, le personnage qui jouait le rôle du père à cours d’inspiration, fini par répondre à l’enfant à toutes ses questions par la formule : c’est étudier pour ! Cela prête à rire et pourtant, plus de 50 ans après, nous n’avons pas toujours les réponses.
Que cherchent par exemple tous ceux qui sont croyants ou non, scientifiques, philosophes, artistes, simples citoyens sur le Camino, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Pour quoi accepter de souffrir dans cette marche pénible. J’ai trouvé un commencement de réponse, oui seulement un commencement il y a déjà longtemps dans un petit livre qu’un de mes frères m’a mis malicieusement entre les mains, cela devrait te plaire.. Plaire n’était sans doute pas la bonne formule pour ce livre d’Henri Vincenot Les Étoiles de Compostelle. La preuve cela m’a donné l’envie et le désir d’aller plus loin, plus haut, comme les jacquets. J’ai commencé, la marche avec ma tête et peut-être j’ai eu quelques réponses à mes questions. C’est un livre qui fait lever la tête.
Ce roman initiatique, merveilleux, poétique, mystique où se rencontrent le Celtisme et l’art Roman, qui sent bon la terre, où l’on voit la route qui serpente se dessiner quand la brume du matin, se lève que la lumière remplie peu à peu le ciel, que l’horizon s’enflamme. Ce livre ouvre la boite aux questions, nous amène à nous interroger sur nous-mêmes et notre rapport à la nature et au cosmos. C’est une fontaine où coule l’eau pure de l’esprit en éveil.
Beaucoup des réponses aux questions sont dans le regard des autres qui sont sur le même chemin. Faire ce chemin n’est pas qu’un plaisir égoïste, c’est aussi bon pour le moralcomme le chante la compagnie créole. Oui c’est bon pour le moral, et aussi pour l’habitude de la morale dont l’aboutissement, est la sagesse. Pour l’éthique aussi qui rend notre vie sociale meilleure. Cela nous donne à réfléchir sur notre façon d’être et d’agir, sur notre fraternité, notre rapport à l’universel. Emmanuel Kant a dit à ce sujet :
« Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours comme fin et jamais comme moyen. »
Les épreuves de l’époque actuelle nous incitent au renforcement de la fraternité et de la solidarité. Il y a encore bien des progrès à faire par nous-mêmes avant de nous livrer au transhumanisme. Augmenter l’homme, qui n’est pas encore un compagnon fini. Si nous étions finalement plus faits pour marcher, jardiner, méditer, aimer que pour absorber toutes les techniques ?
Jean-François Guerry.
Fuite
Sous le soleil glacé, ses ritournelles meurent,
La pluie dégoulinant sur l’arrête de son cœur
Il ressemble à l’intrus apprivoisant son corps
Pour tuer la passion, jurant de port en port…
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée quand sa compagne dort
Quand il fait froid dehors et qu’il maudit son sort
Sous la lune diaphane qui révèle son décor…
Il dît un jour: «je pars!», je fuis vers l’horizon
Où disparaissent, tels d’erratiques fantômes,
Les souvenirs honnis des années polychrome
Sur la rive assassine de mon destin abscons.
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée quand sa compagne dort
Quand il fait froid dehors et qu’il maudit son sort
Sous la lune diaphane qui révèle son décor…
Se retournant il vît, sur le pas de la porte
Sa compagne d’hier; elle était résignée
Les bras le long du corps comme une pâle escorte,
Qui taisait ses reproches sous un air indigné.
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée quand sa compagne dort
Quand il fait froid dehors et qu’il maudit son sort
Sous la lune diaphane qui révèle son décor…
Un instant il doutât; il ne lui devait rien,
Ni promesse ni tendresse, il lui laissait du bien,
Et quelques souvenirs, mais l’amour était mort
Il ne pouvait plus rien sinon briser le sort.
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée quand sa compagne dort
Quand il fait froid dehors et qu’il maudit son sort
Sous la lune diaphane qui révèle son décor…
Cette halte assassine qui durât tant d’années,
L’avait privé d’espace et puis de liberté,
La belle insouciance de ses années d’errance,
Où il se sentait vivre sans aucune allégeance.
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée quand sa compagne dort
Quand il fait froid dehors et qu’il maudit son sort
Sous la lune diaphane qui révèle son décor…
Regardant par-delà le sentier pierreux
Partageant le vernis d’un jardin de banlieue,
Son regard se posa sur la branche d’un chêne
Qui pointait vers le ciel où se brise les chaînes.
Il est seul sur la grève et contemple le port
Au bout de la jetée et sa compagne pleure
Il fait si froid dehors, elle tremble de peur
Sous une lune absente qui éteint le décor…
Philippe Jouvert.
Le Cercle et le Carré
Cercle vivant soleil, lune stabilité,
Centre du tout quête de spiritualité !
Carré le matériel, notre monde créé,
Sa quadrature en est la parfaite harmonie
Voie du milieu entre fini et infini.
Réunion du centre, du cercle, du carré
Offre une réponse sublime : « le Sacré »
Alliance entre manifesté et primordial,
Voie Appia de l’Esprit vers le transcendantal.
Jean-Pierre Rousseau Gawr’né extrait de Mémoires de Confinement.