Ils viennent parfois de loin, après leur journée de travail, frapper à la porte du temple. Ils ont à la recherche, de je ne sais quel paradis perdu ? De je ne sais quel mot de passe ou sacré. D’un sésame pour ouvrir leur cœur et parfois leur âme, toujours leur esprit. À la recherche d’une parole perdue, enfouie, oubliée. D’une Vérité qu’ils ne trouveront jamais, d’une connaissance inaccessible a leur entendement. Ils viennent quand même poussés par je ne sais quelle force, quelle sagesse, quel désir de beauté ; et quand ils rentrent à nouveau chez eux les yeux brillants, ils paraissent contents et satisfaits, ils ont dans leur cœur la joie d’avoir partagé, modestement un peu de leur humanité. Ils savent déjà que bientôt ils reviendront serrer les mains de leurs sœurs et de leurs frères.
Jean-François Guerry.
Qu'as-t- on perdu ?
d'une connaissance métaphysique?
Nécessaire chemin vers la spiritualité,
Métaphysique l'au-delà de la nature,
Tu as la Connaissance pour pâture,
Essence de la recherche de la Vérité.
Élévation de soi, détriment du paraître
Démarche du cherchant, sa soif de connaître
Perfectionnement par le vrai dépassement
Retrouver le caché but du cheminement !
La construction de chacun par diverses théories,
Grâce à l'aide des amis boostant nos batteries
Par lumière de l'amour jaillissant en partage
Comme le soleil levant sur les ruines de Carthage.
Jean-Pierre Rousseau.
Un Cri
C’est ma foi vrai qu’il pleut, et que les lendemains,
N’apportent plus de joie, ne tendent plus la main
Pour nous aider à fuir, comme au vent d’autrefois
Les quotidiennes rides qui font perdre la foi.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Moi j’ai tout essayé, attendu, espéré
Regardé fuir le temps, jamais désespéré
J’ai gâché ma jeunesse à emprunter des trains
Ne menant nulle part où j’en avais besoin.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Angoissé de survivre dans un monde crédule,
Où sans cesse l’on prie, où l’espoir se bouscule
A des réalités amères et cruelles,
Pour mieux te confiner au fond de ta ruelle.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Je chercherai encore la route du bonheur
Mais sans trahir jamais ce qui plait à mon cœur ;
On veut nous étourdir de futiles concepts,
Mais l’argent ici-bas est l’unique précepte.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Si le temps m’est compté, je hâterai mes mots,
Je sèmerai mes vers pour défaire les maux,
Qui avilissent les hommes et salissent la terre,
Afin que nul ne meure qui n’est voulu se taire.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Le printemps reviendra sur l’austère promontoire
Où se gargarisent d’ignominieux tyrans,
La parole reviendra pour que s’écriv’ l’histoir’
Et tous nous serons là, enfin sortis du rang.
Et je vais mon chemin
Sans hâte et sans colère
Résigné, solitaire
En attendant demain…
Philippe Jouvert.
Ressusciter la parole
Un éclair a foudroyé le miroir de mon cœur
Chaque lettre est une étoile de la galaxie
Allumant pour toujours le feu amoureux
Chaque étoile est une lettre que je trace
Je renais en réécrivant la vie de la vie
Donnant à voir l’image de l’arrière-théâtre
L’envers du monde et sa source originelle
Je chante l’authentique floraison du verbe
Que puis-je moi seul par rapport à qui je suis
Mon cœur est tout entier entre vos mains pures
Le germe de la vie est au cœur de chacun
Qui peut être réveillé par le regard de l’autre
Je dirai la parole d’amour pour le ressusciter
Avant de me noyer dans l’océan sans rivage
Et d’entrer à jamais dans l’éternel silence
Ce point où l’univers nait dans la lumière.
Jacques Viallebesset.