L’ALTRUISME UNE PHILAUTIE DE L’EGO ? – PART-I- François Rabelais.
Les sœurs et les frères se sont assigné le but de fuir le vice et pratiquer la vertu. Au rang des vertus l’amour est ceint de la couronne royale, vertu la plus sublime sans laquelle les autres n’auraient aucun sens, elles ne seraient que des arbres morts dans une forêt sans vie. (Cf la première lettre de Paul aux corinthiens, l’hymne à la charité c’est-à-dire à l’amour 13 « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité…..si je n’ai pas la charité, cela ne me sert à rien….Maintenant donc demeure foi, espérance et charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.)
Le chemin initiatique est long, l’ascension spirituelle progressive, il nous faut être courageux pour commencer la route, persévérant pour la poursuivre, humble et volontaire pour la recommencer de nombreuses fois, et avoir le secours et l’amour des autres, pour espérer.
La plus grande, la première des luttes est celle contre notre Ego, qui a plusieurs visages, l’égoïsme, l’égocentrisme, l’auto centrisme….Lorsque l’on met notre ego à la porte, il revient souvent par la porte, ou il se tapit dans l’ombre, prêt à surgir si nous tremblons. Il nous faut donc sans cesse construire des citadelles, des temples à la vertu, des cathédrales spirituelles, des tabernacles à la gloire du principe, du Grand Architecte, à la gloire de l’homme libre, vertueux.
Le Franc-Maçon construit des temples de pierre et des temples à l’esprit. Le principe ordonna à Moïse de faire construire un temple pour protéger l’arche et les tables, Salomon fils de David réalisa le chef-d’œuvre. La tradition se poursuit de génération en génération. Gargantua ordonna la construction de l’abbaye de Thélème dont le nom signifie volonté.
Rabelais voulait voir régner les valeurs « essentielles », l’essence du christianisme inspiré par Platon, après le rapt du christianisme sur la philosophie grecque.
Chez Rabelais les hommes sont conviés au banquet, à la cène, là viennent tous ceux qui ont soif et qui ont faim d’amour.
Les banquets humanistes de Rabelais, sa truculence est joviale, pleine de joie. L’image du cœur de Rabelais n’est pas austère, il se délecte, il suce les os, jusqu’à la moelle, cette substantifique moelle qui demeure même quand, ah ! mon seigneur mon Dieu la chair quitte les os.
Nous avons toujours la moelle nous dit l’expression populaire, cette moelle épinière de notre colonne, cette belle colonne, qui nous maintient dans la verticalité, dans la lumière qui irrigue notre être intérieur. Cette colonne sacrée, qui repose sur notre sacrum os triangulaire.
L’hédonisme apparent de notre tourangeau est plutôt proche du néoplatonisme de Plotin, il est à la recherche de la substance de l’âme, celle qui touche la pointe extrême du cœur et le fait battre.
Rabelais nous propose avec sa Dive bouteille semblable à la cornue d’un alchimiste, à l’œuf de la loge maçonnique, il nous propose une épilémie, c’est-à-dire une ivresse épique, truculente.
Comme je le disais plus avant, sa truculence n’est pas férocité, mais joie, il sait « que la rire est le propre de l’homme ». Il fût médecin des corps mais aussi des esprits. Chez lui pas de messes basses, pas d’hypocrisie dévote, mais le rire Franc et bon. Il manie la polysémie des mots, il faut toujours chez lui chercher les idées derrière les symboles.
Il sait égarer ceux qui n’ont pas la richesse et l’intelligence du cœur. Son amour des hommes, met la joie dans leurs cœurs.
Jean-François Guerry.
A SUIVRE : L’altruisme une Philautie de l’ego ? – Part-II-
L’altruisme est-il l’amour du prochain, ou l’amour des autres, de l’autre ? Celui qui distingue s’éloigne-t-il de l’amour ? À partir de quelle distance finit l’amour des hommes ?