DEVISE : Oser l’égalité ?
Un peu d’égalité, un effort d’égalité, un rêve d’égalité entre les hommes et les femmes issus du même. Pour une égalité totale des droits. Nous ne naissons pas tous égaux, mais différents, heureusement !
Nous ne pouvons pas grand-chose à notre naissance. Nous pouvons revendiquer notre liberté et l’égalité de nos droits, c’est notre dignité humaine. L’égalité est désir, principe, chemin, objectif. Construire l’égalité c’est donner sa dignité à l’homme.
Notre société est presque semblable à l’antique Athènes où la liberté et l’égalité était refusée aux femmes et aux esclaves. Le droit canonique hérité du droit Romain, ce droit mesureur sans mesure et sans égalité, sépare les hommes et les femmes qui devraient être égaux en droit. Le cœur des femmes n’est pourtant pas moins grand que celui des hommes nos enfants en sont les témoins.
Le siècle des lumières est parfois obscur, il n’a pas illuminé tous les hommes, même Jean-Jacques Rousseau ne voyait dans la femme qu’une génitrice, ce qui fit dire à George Sand : « Ce sublime Rousseau n’a pas su en faire autre chose que des êtres secondaires dans la société. Il a fait des nourrices croyant faire des mères. Il a pris le sein maternel pour l’âme génératrice ». (George Sand Isidora- 1845)
Le simple fait de devoir affirmer que la femme est l’égale de l’homme en droit, c’est reconnaître pour certains, la possibilité qu’elle ne le soit pas. Supposer une inégalité c’est dégrader le triangle sacral de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité.
Notre révolution fondatrice de la chartre des Droits de l’Homme et du Citoyen a refusé le droit de vote aux femmes, constituant l’inégalité. Faisant ainsi des femmes des observatrices, instituant de fait une hiérarchie humaine. Il faut rompre cette évidence, cette hiérarchie et oser chanter avec le poète la femme est l’avenir de l’homme.
Si l’on oublie le Thymos de Platon, le désir de reconnaissance lié à la demande du « Qui suis-je donc pour vous ? » Oui si on l’oubli, l’on perd le sens de la Fraternité humaine, de la justice, on perd le sens de notre aspiration maçonnique à la pratique des vertus, qui mène à la transcendance de la Vertu feu spirituel.
Ainsi notre Frère, l’autre est aussi notre Sœur, égale et différente, autre partie de nous-mêmes. Alors comment ne pourrions-nous pas être le gardien de notre Frère et de notre Sœur, issus tous les deux d’un souffle unique.
L’espérance me fait dire que les temps sont proches de l’unité, le temps de l’union où les deux énergies se complètent. Le temps de la reconnaissance de la femme comme la face d’un même corps, la face ésotérique noire mais lumineuse, la face gauche celle du cœur, quant à l’homme ivre de lumière il tente encore de renvoyer le visage de la femme dans l’ombre, comme un ultime recours à ses insuffisances, chao avant l’ordre, avant la prise conscience de l’unité primordiale.
En conclusion, je fais appel Bernard Chevilliat Directeur de la rédaction du livre magazine Ultreïa :
« On voit aujourd’hui que ces dualités se portent mal. Extraverti et ivre de lumière, Adam tente de renvoyer Ève à l’ombre. Le monde va à vau-l’eau parce que la tonalité masculine prend plus que jamais le pas sur le féminin, que l’esprit étouffe l’âme, que « l’ hyperprose » technicienne (Edgar Morin) évacue la dimension poétique, que l’obsession de réussite, de compétition et de domination, avec son pendant d’extériorité, de violence et de prédation, est en passe de mettre à mal l’esprit de coopération et de préservation, mais aussi parce que l’estime de soi est partout bafouée et que le monde part en tous sens et se virtualise.
Si l’on veut sortir de l’impasse, il est donc de première nécessité de ranimer notre hémisphère droit- réputé plus intuitif et plus spirituel- et de rééquilibrer nos rapports au monde en remettant les vertus du féminin au cœur de nos vies…sans omettre de faire meilleur sort aux femmes qui partout se lèvent. Il nous faut exalter (« porter haut ») les vertus du féminin et réemprunter la voie du juste milieu, celle de l’intensité et de la sérénité (Patrick Viveret), de l’effusion réconciliante et durable de la joie qui naît de l’amour, de la beauté et de la paix intérieure ».
Le texte de Bernard Chevilliat est paru à l’automne 2015, il était prémonitoire, on en mesure la justesse des mots au regard des faits qui se sont produits depuis.
Décidemment sans faire dans l’adulation et la louange aveugle, l’enthousiasme béat, force est de reconnaître que la femme est bien l’avenir de l’homme.
Jean-François Guerry.
Bibliographie :
Cynthia Fleury, Mona Ozouf, Michelle Perrot : Liberté, Égalité, Fraternité Éditions de l’Aube. 2021.
Bernard Chevilliat Ultreïa N° 5 Automne 2015- Dossier : Exalter le Féminin pour sortir de l’impasse….Feuille de route.
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