Le parvis, c’est le déjà là et le pas encore, un sas entre le profane et le sacré. Mais à la différence de la porte qui tourne sur ses gonds, porte « cardinale » qui nous fait passer subitement d’un espace à l’autre, le parvis suppose une démarche progressive, il est lui-même un espace qui s’étend et un temps qui se déroule pour le passage.
Traditionnellement, les parvis sont ces places ou cours devant un édifice sacré, parvis de cathédrale, parvis virtuel et symbolique d’avant la tenue maçonnique ou triple parvis du Temple de Jérusalem qui comptait le parvis des gentils, celui d’Israël et enfin le parvis des prêtres. Tout est affaire d’intervalle. Le parvis n’existe jamais tout seul. Bien qu’il s’agisse d’un espace ouvert, il a toujours besoin d’un adossement. Et ce n’est pas un lieu où on s’établit. Même si on peut s’y attarder, on finit toujours par le traverser et en ressortir.
Où commence le parvis ? On sait où il finit : dans l’espace sacré, mais faut-il fixer une limite à l’ouverture du parvis ? Il commence dès que nous concevons l’espace par rapport au sacré. Tout est parvis à celui qui regarde le temple qu’il connaît déjà. Vive le parvis, ce lieu d’urbanité et de fraternité, place publique ouverte sur trois côtés, accessible à tous, l’espace de la rencontre qui invite au franchissement, invite seulement sans capturer, sans enfermer et nous place toujours devant l’essentiel, si on veut bien le reconnaître pour tel.