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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
Paul Ricœur

Paul Ricœur

PENSER AVEC PAUL RICŒUR : Part III- L’épreuve de la Foi et la Raison.

 

                           « Quand un obstacle se présente, il faut l’affronter, ne pas le contourner, ne jamais rester sur la peur d’y aller voir. » « Cette espèce d’intrépidité philosophique m’a soutenu toute ma vie. »

                                                                                                 Paul Ricœur.

 

On peut dire que Paul Ricœur à affronter la question de la possibilité de la contradiction entre la Foi et la Raison. De la conviction mise à l’épreuve de la critique raisonnable. Ce qui explique sans doute sa soif impérieuse des savoirs, une nécessité vitale. Un effort dont on mesure l’importance pour un chrétien protestant élevé dans un milieu quiétiste traditionnel. Un milieu où la faute originelle, la culpabilité ancestrale ferme la porte à la raison. Paul Ricœur va se délier, se défaire progressivement de cette faute, de cette éducation séminale de la faute. Comment ? En passant de la croyance de la culpabilité à la croyance de la capacité de l’homme à se perfectionner sans cesse, de faire face à ses défis personnels, même à celui de la mort. L’homme en apprenant à vivre, une vie bonne apprend aussi à mourir, conscient que la mort fait partie de la vie. Un parcours proche de l’initiation maçonnique. Une alliance entre Foi et Raison toutes deux ailes de l’espérance, comme le dit Jean Paul II dans son encyclique Fides et Ratio (Foi et Raison).

Ce qui explique que Ricœur a toujours mis à distance la philosophie et la foi religieuse, en particulier sa foi chrétienne. Ricœur est donc un philosophe et un chrétien et non un philosophe chrétien, comme beaucoup de Francs-Maçons, cette comparaison me semble raisonnable. Emmanuel Levinas était aussi un philosophe et un juif et non pas un philosophe juif. Il à dit de Paul Ricœur : « Vous êtes incontestable. » Ricœur affirma plus tard, être devenu philosophe pour ne pas devenir schizophrène.

Ricœur boulimique des savoirs a toujours connu une évolution de sa pensée, un perfectionnement de celle-ci toute sa vie. Dans une période il fût existentialiste, mais un existentialiste humaniste mettant l’accent sur le fait que l’homme est un sujet à être. Il prenait alors ses distances entre le fait que l’existence précède et domine l’essence, être et éviter les replis sur soi. Affirmant que le moi deviens un soi avec l’autre, être avec autrui. Il refusa à la fois la divinisation de l’homme et la dissolution de celui-ci dans le structuralisme. Il est convaincu des possibilités de perfectionnement de l’être, c’est aussi la pensée maçonnique de l’amélioration sans limite de l’individu.

Ricœur croit donc aux possibilités de l’homme, mais cela reste au niveau des possibilités, il peut donc y avoir des souffrances pour parvenir à cette amélioration, il se peut aussi que l’homme fasse le mal, que son regard ne se tourne pas toujours vers le plus haut de son être : « Cela fait partie de l’homme, bien entendu, mais par possibilité, il faut entendre aussi que l’homme peut souffrir, qu’il peut ne pas être à la hauteur de ses possibilités, qu’i peut faire le mal, mais aussi il peut agir, parler, raconter son expérience, tenir ses promesses, pardonner, être effleuré par le divin. »

Dans cette citation l’on discerne une analogie avec le chemin initiatique maçonnique, reconnaissance des possibilités de perfectionnement de l’homme, de sa part d’ombre, de ses efforts pour faire le bien fuir le vice pratiquer la vertu. Au fur et à mesure de sa progression dans les degrés initiatiques pratiquer les vertus qui sont enseignées dans ceux-ci, parler après avoir appris à épeler, après avoir acquis les savoirs, se construire. Faire son devoir en transmettant son expérience, c’est tenir ses promesses faites lors de ses serments successifs, être capable de donner, de pardonner aux repentis, après avoir fait alliance avec les hommes, être capable de contempler, d’effleurer le divin.

Paul Ricœur a travaillé pendant plus de cinq sur la pensée de Freud, sur le défi de l’inconscient par rapport à la pensée analytique, sur l’intuition qui a un rapport avec la vérité. J’ai retenu, de cette transcendance de l’esprit et de la parole, qu’après coup elle permet de dépasser l’immédiateté qui gangrène notre société. Comme nous l’avons vu, la philosophie de Ricœur est une philosophie des détours, non pas pour contourner les obstacles, (par un mièvre en même-temps) mais pour une réflexion permettant de les affronter. Ricœur comme nous l’avons vu aussi dans sa démarche herméneutique, sorte d’initiation aux textes, part des textes et s’efforce de les comprendre. Il s’intéresse à l’énigme des images, voire la présence des choses et des idées derrière les images. Ricœur voit aussi dans les images, la présence de ce qui absent, comme une représentation de l’antérieur, une stimulation de notre inconscient ou de notre mémoire ?

Je termine pour aujourd’hui sur une réflexion de Ricœur sur la mort, nous sommes en réflexion en ce moment sur les modalités de la fin de vie. Sur la finitude de la mort, c’est la fin du désir d’être, il nous encourage à être vivant jusqu’au mourir, ce pourrait être pris pour une lapalissade. C’est simplement souligner l’important de vivre le mieux possible jusqu’à la mort, de pouvoir vivre cette mort en pleine paix de l’âme.

                                                                           Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE…

Un blog à suivre : Sentiment Océanique
Passent les âges, aime la vie

jdumonteilmecom

Mar 22

Quand nous avons perdu l’innocence de l’enfance, son absolu cosmique qui crée l’émerveillement, quand nous avons combattu tous les combats de la vie, prosaïques dans notre commune humanité, dans la mêlée des jours, que reste-t-il ? La mansuétude pour nous-mêmes et pour nos semblables, nos frères, nos sœurs.

Regarde-les et dis-leur simplement : « Mes Frères, mes Sœurs, nos mêmes rêves, nos semblables et silencieuses blessures. Nos mêmes émois, nos mêmes espérances, la chaleur d’être ensemble, l’ambition d’exister et simplement la joie, toujours réanimée. Joie au-delà de la fatigue des jours, des illusions et de la réalité que nous ne savions voir. »

Joie de l’œuvre commune et fatigue des espérances invisibles. Commune humanité, fragile sourire, la vie toujours recommencée, au-delà, toujours au-delà des apparences, de l’époque, des mœurs qui nous désagrègent, nos mêmes envols, nos mêmes peurs. Aimer, la grande espérance, vivre et transmettre au-delà de nos peurs, de la crainte d’être les derniers ou d’être les premiers à penser cela. Petit chaînon, tendre liaison. La vie, l’humanité toujours recommencée. 

Reviennent les saisons, passent les âges, aime la vie. Reçois. Prends le temps d’accueillir et de te recueillir. Tout est don. Toi-même es don et tu ne le sais pas. Don et contre-don. La vie est rencontre. Joie des jours à venir, joie des jours effacés après la marche harassante et le temps de l’épreuve. Toujours la joie qui déborde, toujours la beauté qui révèle et l’ultime sagesse qu’on n’ose définir, seulement contempler et écouter, comme si le vrai blasphème était de proclamer la sagesse humaine accomplie.

 
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