La question de l’identité.
Dans un monde où les frontières disparaissent peu à peu, où tout se mondialise, où tout se « marchandise ». L’identité tend à se dissoudre dans un universalisme, qui n’est pas universalité et universel. Savoir d’où l’on vient, où l’on va, qui l’on est pourrait être plus une question. Qu’est-ce qui fait l’identité ? Rien d’autre que les femmes et les hommes, qui ne veulent pas se fondre dans la mondialisation, et se reconnaissent entre eux par des vertus communes partagées. Dans un temps où les minorités semblent vouloir s’affirmer la question est pourquoi l’identité, ce besoin d'identité. C’est encore les lumières du passé qui peuvent nous éclairer. Le français a été imposé à des populations dont ce n’était pas la langue : les Bretons, les Corses, les Basques, les Catalans, les Occitans, les Alsaciens, tous ces peuples sont attachés à leur pays à leur identité, considérés parfois comme des barbares. Personnellement mes grands-parents parlaient Breton, mais m’ont demandé de ne pas le parler. Car les Bretons avaient mauvaise réputation, ils étaient sales, ils buvaient, ils mangeaient comme les cochons les épluchures de pomme de terre.
Puis la Bretagne s’est réveillée, le feu couvait sous la Breizh. Les marchands sont aussi arrivés, et c’est là que le Gwenn ha du s’est déployé, avec les galettes et les crêpes, les chants, la musique. C’est peut-être au-delà des emblèmes qu’il faut regarder, il faut voir les femmes et les hommes, ceux qui sont du pays et les autres qui en sont tombés dans la marmite bretonne amoureux de ses vertus, de ses qualités et de sa météo surement !
Yann Queffélec écrit : « Les parisiens ne connaissent absolument pas les Bretons et ils réagissent à un certain nombre de clichés bourgeois : la Bretagne, c’est les vacances mais hélas il pleut. C’est la pêche à la crevette, les crêpes, les chapeaux ronds et les binious, même s’ils ne savent pas très bien ce qu’est un biniou… Mais je ne supporte plus, que dès qu’il y a trois gouttes de pluie on ne ressort : « Ah ben merci de nous avoir apporté votre temps pourri ! » Quand on connaît la Bretagne, on sait combien il peut y faire beau, sans compter que je n’ai aucune envie d’avoir un ciel bleu en permanence sur la tête, je trouve ça très angoissant. Et en Bretagne on a les plus beaux du monde. »
Au-delà du drapeau, la Bretagne c’est des émotions partagées données par combien de marins de capitaines qui ont voyagé sur la terre entière ! C’est donc une identité ouverte sur le monde et la capacité et le désir comme Ulysse de revenir au « Au pays » l’envie de pays comme le chante Gilles Servat. La Bretagne c’est Yannick Martin le musicien noir des Abers originaire de Colombie et sa bombarde diplômé du conservatoire de Quimper acteur majeur du Festival Interceltique de Lorient. La Bretagne c’est Olivier de Kersauson l’éternel voyageur, celui des allers et retours vers sa terre natale, un désir de Bretagne comme une soif jamais étanchée. Plus humblement la Bretagne pour moi c’est le Finistère, pas la fin de la terre, mais plutôt le début du ciel, un bout de ciel.
Pourquoi les Bretons, même s’ils ne la parle pas, sont-ils attachés à leur langue ? Nelson Mandela donne une réponse : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il a apprise, il la comprend avec son cerveau, mais si vous lui parlez dans sa propre langue, vous touchez son cœur. »
Les Bretons, c’est le réseau, c’est la mafia selon certains politiques, je dirais c’est la Solidarité Bretonne teintée de tolérance et d’ouverture, le contraire de la fermeture sur soi, pas étonnant que les extrémismes prospèrent peu en Bretagne. Car elle force, parfois colère, mais elle est surtout recherche de l’excellence, du bien.
Au-delà du drapeau, la Bretagne, c’est tous les grains de sable, les rochers des côtes, les chants des femmes et des hommes soeurs et frères, le vent dans la lande, les ciels multicolores dessinés du matin jusqu’au soir, un bout de terre mystérieux salé. Une pointe, un élan vers le ciel, vers l’infini, une identité ouverte sur le monde qui touche à l'universel.
Jean-François Guerry.
À tous les Basques, les Corses, les Catalans, les Alsaciens, les Occitans...
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