À LA RECHERCHE DE L’HARMONIE
L’art est l’image de la création. C’est un symbole, tout comme le monde terrestre est un symbole du cosmos. Paul Klee.[1]
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es signes traces de l’invisible permettent de se diriger vers l’harmonie, constituent une voie pour donner un sens à sa vie et du sens à la vie en général. Dans notre monde trouble qui se cherche affublé de tous les maux et des mots mondialisé, archipélisé, séparé, clivé, où le Sacré ne cesse de disparaître, où les religions ne relient plus les hommes et laisse le champ libre sans protester aux intégrismes que l’on croyait disparus dans les oubliettes de l’histoire, et qui resurgissent avec leurs intolérances violentes et haineuses; comment notre monde civilisé peut-il supporter par exemple le sort des femmes afghanes dans un silence assourdissant qui frôle le déni de responsabilité. Nous devons être les gardiennes et les gardiens de nos Sœurs et de nos Frères. Les lumières du passé sont censées nous servir dans le présent et nous guider dans l’avenir.
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La Franc-maçonnerie ordre initiatique ayant pour fondement la fraternité reste une voie de re naissance, de re création, de rénovation pour le moins, un itinéraire vers l’harmonie. La méthode maçonnique est le symbolisme de la construction, elle est universelle et intemporelle. « Nous vivons dans un monde de symboles, un monde de symboles vit en nous. » [2] Les symboles inspirent notre esprit, ils sont des images qui nous permettent d’accéder à la Connaissance, ils sont les moteurs et l’énergie de notre vie intellectuelle, plus ils nous ouvrent les portes de la spiritualité. Il suffit d’un seul mot, d’une seule image avec leur formidable puissance et le voyage vers l’infini l’absolu, peut commencer tout en ayant la certitude de ne jamais pouvoir l’atteindre. Mais c’est l’élan, le chemin qui permet à l’Homme de se réaliser et de faire avancer l’humanité. Le langage symbolique est la seule langue accessible à tous les Hommes, la nudité du symbole, sa forme la plus simple permet toutes les ouvertures, les interprétations personnelles, qui se rejoignent en un universel compréhensible par tous. Les symboles sont des « étrennes permanentes, des inaugurations de nouveaux cycles, des lancements vers de nouveaux mondes, ils sont des gestes de bon augure, présage d’abondance. » [3]
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Les Francs-maçons ont leurs Rites et leurs Rituels initiatiques : « Qui sont une véritable symbolothérapie une remise en harmonie. » [4] Chaque étude d’un symbole sollicite l’imagination personnelle elle est donc spécifique et infinie, cette étude provoque une communication avec son Maître intérieur son Maître Secret, ce ressenti peut s’exotériser sous la forme d’une émotion qui suscite l’intérêt. Cette émotion n’a rien à voir avoir une culture livresque, académique ou intellectuelle. Elle produit des effets qui aboutissent à une sorte de communion fraternelle. Autrefois cette symbolothérapie était réservée au cénacle des prêtres et des initiés. La Franc-Maçonnerie a permis que cette symbolothérapie agissent sur ses initiés qui sont libres et de bonnes mœurs pour le bienfait du monde extérieur. L’initié se gardera de tomber dans une forme de syncrétisme déraisonné ou un obscur occultisme décharné, ainsi la Force du symbole restera universelle et correspondra à ce qu’il est un emboitement de deux parties qui se correspondent et forme une harmonie lisible. Le Rite Maçonnique avec ses multiples degrés initiatiques fait penser à une poupée russe ou chaque partie est une entité complète, chaque entité étant reliée aux autres et formant ensemble une harmonie parfaite. Ainsi, on enseigne aussi au nouvel initié que dans la loge qu’il découvre tout est symbole et harmonie.
Jean-François Guerry.
[1] Paul Klee – Théorie de l’Art Moderne. Il est peintre majeur qui a su redonner à l’art sa connotation spirituelle.
[2] Guy Schoeler – Éditeur fondateur de la Collection Bouquins – Robert Laffont.
[3] Jean Servier- Historien, Ethnologue de l’histoire des idées. L’homme et l’invisible. Franc-maçon à la GLNF il fût le compagnon de Gilbert Durand, Joseph de Maistre, Robert Amadou et Serge Hutin.
[4] Annick de Souzenelle- Le Symbolisme du Corps humain. Éditions Dangles 1977. Annick de Souzenelle est décédée le 11aôut 2024.
Date de parution : 24.03.1994
Nb. de pages : 413
EAN : 9782268017112
Tome1
Jean Servier remet en question les dogmes évolutionniste et matérialiste qui fondent - bien mal - la civilisation occidentale et ne visent qu'à calmer l'angoisse de l'homme blanc et à justifier son racisme. Si l'on repousse les idées toutes faites et jamais vérifiées de certains savants, les hommes apparaissent égaux en pensée d'un bout à l'autre de l'espace et du temps, et de fait, plus soucieux des choses invisibles que des biens de ce monde. Ils croient tous à la survie d'un principe invisible, l'âme, après la mort charnelle. Partout réside la même volonté de considérer l'invisible. Comme la seule vraie patrie humaine, la seule dimension à l'échelle de l'homme. Face à ces certitudes, notre Occident.En cette fin de siècle, est en proie à une grande peur, qui reflète notre peur de la mort, car l'aventure humaine nous est désormais étrangère. Apprenons à écouter la voix des sages en haillons qui peuvent encore nous dévoiler leur immense richesse spirituelle. Apprenons à lire dans les humbles traces laissées par les pieds nus de nos frères le mot dépasse de toutes les initiations : ce mot est Univers, sa réponse Homme. C'est la Parole que nous avons perdue…
Correspondances
Charles Baudelaire
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal