A CHACUN SON TABLEAU DE LOGE ?
Dans le N°177 de « Points de Vue Initiatiques » la revue de la Grande Loge de France, dont le thème général est : « Franc-Maçonnerie et esprit de la Renaissance. » Le Directeur de la Rédaction Robert de Rosa, écrit un article dont le titre est LE TEMPLE DE SALOMON, THEÂTRE DE LA MEMOIRE. Après avoir exposé la difficulté de la transmission par l’écrit de l’antiquité à la renaissance, elle se fit par l’architecture. La Franc-Maçonnerie hérite de cet art de la mémoire, au travers des légendes de la construction, arche de Noé, de la Tour de Babel, du Temple du Roi Salomon.
Au delà du travail de mémoire, propice à la transmission, des expériences et des secrets du métier. Les images deviennent Cognitives et visions inventives. Le caractère répétitif de ces images, mène à la méditation et à l’invention, véritable chemin de l’opératif au spéculatif, véritable construction initiatique. Dont l’expression pourrait être je cite l’article : « Peindre dans le cœur » construire « Construire un temple dans le Cœur ». Cette construction, d’un temple de mémoire sur le schéma du temple de Salomon prend un caractère universel pour la Maçonnerie et individuel pour le Maçon. Le temple de matériel se transforme peu à peu en spirituel, le voile se lève progressivement sur la révélation, le véritable temple se découvre.
Robert de Rosa nous conduit logiquement : « Du Temple au Tableau de Loge ». La répétition du tracé du tableau, est une construction du Sacré dans la Loge, en insistant sur le tracé, en effet c’est la main du Cœur qui guide le trait de l’expert, ce ne peut donc être un simple exercice de mémoire, je cite Robert de Rosa : « Il ne s’agit pas d’une simple addition de figures renvoyant à des concepts. Le plus important est d’imaginer des relations entre ces éléments, de ne pas les énumérer séparés les uns des autres, mais au contraire en interaction ». Cela me rappelle bien entendu l’arbre de Vie, l’arbre des Sephirot, la relation communication de Séphira en Séphira, l’ensemble formant une cohérence spirituelle.
Nous sommes loin, à ce stade de la construction du tableau d’un simple exercice de mémoire, mais écrit encore Robert de Rosa : « mais un véritable exercice spirituel, sous la condition que l’ordre d’exécution soit pensé, justifié, exprimé… Un ordre qui changera selon les exécutants, selon leur propre évolution, un ordre qui n’est pas immuable, mais qui repose sur aucun autre élément qui serait étranger à ceux qui ont été définis »
Ce tracé répétitif se révèle, comme un exercice spirituel et il n’est pas s’en rappeler les exercices spirituels pratiqués par les philosophes antiques du miracle grec, en particulier ceux de l’empereur philosophe Marc Aurèle (voir Pensées pour moi-même). Que l’ordre d’exécution soit pensé, justifié, j’admets, bien sûr sans restriction aucune. Concernant le symbolisme du tableau et les symboles ils ont un caractère universel, ou pour le moins commun à la fraternité, jusqu’à leur ordonnancement, quand leur interprétation bien sûr elle est individuelle, c’est ce qui fait la force et la vitalité du Symbolisme et des Symboles. Quand à l’expression je suis plus réservé en effet pour moi ce moment sacré de méditation, doit s’accompagner d’un silence total, propre à l’accès d’un espace temps extatique, c’est le moment clé, c’est l’ouverture du passage qui mène profane au sacré. Ma méditation à cet instant est individuelle, le partage se fait après l’ultime tracé du Delta. Si l’expression est nécessaire, elle l’est soit au terme de la Cérémonie d’initiation comme me semble t’il au Rite Français, ou encore en séance d’instruction au Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Quand à l’ordre d’exécution qui changerait en fonction de chaque exécutant, selon sa progression initiatique, cela me trouble le tableau s’adressant dans le cadre rituelique à l’ensemble des participants, que le maçon isolé trace son propre tableau propice à sa méditation personnelle, le déclinant suivant son propre ressenti pourquoi pas cet exercice spirituel solitaire, doit être réservé à son seul profit.
A moins que Robert de Rosa ne pense tout simplement aux divers Tableaux qui se construisent en fonction de la progression spirituelle de l’exécutant.
Il termine ce paragraphe par ceci : « Le tracé du tableau de Loge devrait donc être accompagné des commentaires de celui qui le trace, véritable « planche » qui exprimera pour un frère la place relative des fondamentaux du rite. » Je reste perplexe sur le choix de donner une planche à ce moment du Rite, comme une rupture de l’harmonie, qui doit présider au déroulement de celui-ci, sans nul doute les explications, instructions sur le tableau de Loge sont nécessaires, cela se pratique dans certains Rites par la présentation des outils en fonction de chaque grade.
Quand à une planche de l’expert exécutant, il pourra la donner dans le cadre d’un travail après l’ouverture des travaux ou il aura le loisir, si tel est son désir, d’exposer, de hiérarchiser selon son imagination et sa progression propre, les sentiments qui l’anime, son interprétation des fondamentaux et la place qu’il leur donne.
Cela reste bien entendu mes réflexions personnelles, liées à un vécu, merci pour vos remarques et commentaires.
JFG
Notes : en italique les textes de Robert de Rosa.
Points de Vue Initiatiques Revue de la Grande Loge de France : Revue Trimestrielle par abonnement : www.gldf.org
Humour : ART DE LA MEMOIRE.
Ceux qui pensent à tout n’oublient rien et ceux qui ne pensent à rien font de même puisque ne pensant à rien ils n’ont rien à oublier.
Pierre Dac.