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DE BONNES MŒURS –III-
Notre cher Frère Cincinnatus, retiré sur ses terres, mais toujours présent avec nous, par l’esprit, m’adresse quelques mots sur le thème désormais récurrent « Des Bonnes Mœurs » suite au dernier article paru, il enrichit ainsi le débat et la réflexion et donne à tous le plaisir de penser, je m’empresse donc de lui répondre. Vous pouvez reprendre le fil, avec le début des articles I et II et les liens pour en avoir l’intégralité.
Cincinnatus m’interpelle justement, sur l’obligation demandée au profane qui postule pour être admis dans la Fraternité des Francs-Maçons, il doit : « Etre Libre et de bonnes mœurs ».
Le terme libre ne pose pas de problème aujourd’hui dans nos sociétés contemporaines démocratiques. Les Droits de l’homme en partie initiés par les Francs-Maçons ont rendus les hommes libres tout du moins sur dans le texte, nous pourrions développer les autres formes d’asservissements mises en place par notre société de consommation…..
Le 02/12/2015 Extrait la suite avec le lien ci-dessous.
http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/2015/12/de-bonnes-moeurs.html
Cet article, pour prolonger la réflexion sur l’indispensable sésame pour frapper à la porte du Temple, c’est la première clé qui n’est pas encore d’ivoire, ni d’or mais de Pierre Brute.
Le 02/12/15 j’écrivais quelques lignes sur le sujet elles suscitées des commentaires intéressants, d’ou l’envie d’aller plus loin.
Mais pour aller plus loin, il faut d’abord s’abreuver aux sources ou à la source ?
Le Littré mon dictionnaire de référence, défini ainsi les Mœurs du pluriel Latin Mores, de Mos, Mouïs, désignant une manière de se comporter, une façon d’agir tant physique que morale ; cela étant déterminé par l’usage, les coutumes et non pas par la loi.
Ce n’est donc pas du domaine de la politique, d’un code social, mais de la morale, de la générosité donc de l’intime….
Le 08/12/2015. Extrait la suite avec le lien ci-dessous.
http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/2015/12/de-bonnes-moeurs-ii.html
Mon BCF
Le Littré constitue à coup sûr une source privilégiée pour ce qui est de trouver une définition au mot « mœurs », mais hélas il ne précise en rien celles qui sont réputées « bonnes » ou « mauvaises », et de ce fait je reste quelque peu sur ma faim quant à savoir « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas »!
Si je partage pleinement l’affirmation selon laquelle les mœurs traduisent une « manière de se comporter déterminée en quelque sorte par l’usage et les coutumes » il n’en reste pas moins vrai que ces dernières sont fluctuantes selon l’époque, le lieu, mais aussi le groupe humain observé, et qu’il est donc très difficile sinon impossible, dans l’absolu tout au moins, de qualifier de bonnes ou de mauvaises, des mœurs quelles qu’elles soient.
Certes, le mensonge, le vol, le meurtre, etc,… disons tout ce qui est dénoncé par l’ensemble des VVSSLL , nos guides en toutes choses dit on (?), feront ils l’objet d’une réprobation générale, du moins je l’espère, mais pour « le reste » l’unanimité ne sera sans doute pas au rendez- vous!
Rappelons- nous ce que disait l’auteur des célèbres « Pensées » le grand Blaise bien sûr :
« Vérité en de ça des Pyrénées, erreur au-delà »,
Cela nous prouve, s’il en était besoin, qu’il n’est pas aisé de préciser ce qui relève des bonnes mœurs ou des mauvaises car il n’existe, ni dans le temps, ni dans l’espace, de référence universelle!
Limitons le débat, il est bien évident qu’il est question ici des mœurs qui devraient être celles d’un groupe d’individus particuliers, les Maçons, à une époque particulière, la nôtre, et demandons- nous si cette assemblée qui se veut noble et respectable, la Maçonnerie donc, laquelle se trouve plongée elle aussi dans les délires sociétaux actuels, n’aurait pas un code ou une charte (!), qui permettraient aux porteurs de tabliers de faire le point et de savoir quelles sont « les limites tracées par le compas »
On va sans doute me répondre, en prenant un air navré devant la stupidité de ma question, qu’il serait pour moi plus que temps de prendre connaissance des textes sur lesquels, dit- on, serait fondé notre Ordre et qui sont censés répondre au genre de questions que je me pose . C’est précisément pour l’avoir fait que je m’interroge toujours et suis réduit à observer avec un certain agacement, que « modernité » aidant, les textes en question sont largement ignorés, pour ne pas dire bafoués!
Qui s’en soucie, pas grand monde, d’aucuns se laissent aller à dire qu’il faut actualiser tout cela, dépoussiérer, se mettre au goût du jour, et argument suprême, faire preuve de tolérance, cette dernière pour moi ne faisant que dissimuler un laxisme préoccupant ! La règle en la matière, quoiqu’on puisse en dire, n’est pas celle en « douze points », c’est celle des trois petits singes ! C’est tellement plus pratique, plus confortable et plus conforme à l’esprit miséricordieux et fraternel que nous voulons donner de nous-mêmes !
Aussi pour ne point se brûler les doigts, disons pour ne pas susciter l’hostilité des frères que l’on risque d’indisposer par ce qui sera considéré comme une sorte de moralisme mal venu et anachronique, on se débarrasse de la patate chaude en la reléguant au domaine de l’intime, en prétextant au nom de notre sacro- sainte liberté de conscience qu’il appartient à chacun, devant son miroir sans doute, de décréter ce qui, pour un Maçon, est du registre des bonnes ou des mauvaises mœurs!
Renvoyer ce problème à l’appréciation personnelle de chacun ne me semble guère aller dans le sens d’une communion des cœurs et des esprits ; en effet si chacun se construit sa petite morale, se fabrique sa petite tambouille éthique, alors à quoi peuvent bien être utiles les écoles de pensées
telle la Maçonnerie ? Je ne veux pas croire que cette dernière ne serve qu’à fournir à des quidams l’occasion de participer à des jeux de rôle dorénavant sans grande signification, lors des tenues, ni à donner l’occasion au maître des banquets et à ses convives de raconter des bonnes blagues et d’honorer Bacchus durant les agapes !
La solution que l’on pourrait apporter à ce délicat problème, à savoir définir ce qui est conforme aux valeurs que nous prétendons respecter et nous y tenir, est pourtant simple, il suffirait :
- soit d’appliquer strictement les textes dont nous nous réclamons, ce qui fera grincer bien des dents parce qu’ils seront qualifiés par les « modernes » de surannés, de dépassés, on dira même comme il se doit, « réact », et qu’il faut vivre avec son temps.
- soit de les abroger et d’en créer de nouveaux, plus en phase avec les évolutions de la société, et qui seront strictement appliqués, ce qui ne manquera pas de faire grimacer les partisans de la Tradition !
Autrement dit il convient d’être en accord avec ses principes, quels qu’ils soient, et donc il appartient à ceux qui « gèrent la boutique » (oh !) d’être clairs sur ce qui dorénavant sera admis ou ne le sera pas.
Dans la religion musulmane, ( j’ai vécu 30 ans en terre d’Islam), il y a le bien, le toléré, le déconseillé et l’interdit, c’est du moins à peu près cela et j’ose espérer que les spécialistes de la question ne me feront pas un mauvais procès, aussi je suggère que les GL régulières prennent exemple sur les disciples du Prophète, qu’elles se mettent d’accord entre elles, qu’elles ne donnent plus l’impression aux frères , mais aussi aux profanes qui nous observent et bien sûr nous critiquent, de dire la chose et de faire son contraire, en un mot comme en mille, qu’elles mettent un terme à cette hypocrisie…qui m’a fait fuir !
Cincinnatus. Le 13/12/2015
Ma Réponse :
Certes le Littré, n’est qu’une base de réflexion, il permet de définir, de savoir de quoi l’on parle, il évite la dénaturation du terme à travers le temps, le glissement insidieux qui change, transforme. Le mot, le terme ne devient pas alors une simple opinion parmi les autres la fameuse « Doxa ». Effectivement le terme varie dans le temps, comme les mœurs varient elles-mêmes, mais les bonnes mœurs varient t’elles ?
Concernant ton allusion aux VVSL (Volumes de la Sainte Loi), placés sur l’autel des serments, il est clair pour moi qu’il s’agit de Bible, en tant que Livre Sacré et non Saint, c’est donc sur le Volume de la Loi Sacrée que j’ai prêté serment.
Sans hésitation on peut rapprocher Mœurs et Coutûmes, c’est à dire manières de se comporter en fonction de l’endroit et de la société dans laquelle nous vivons, et évoluons, sans aller chercher des peuplades inconnues.
La Franc-Maçonnerie est une tradition initiatique occidentale, ce qui réduit le champ des interprétations possibles en ce qui concerne ses mœurs. De là à trier les bonnes et les mauvaises ! Cela se complique. Je retourne dans ma Bibliothèque et saisi le Dictionnaire Historique de la Langue Française (Robert), encore un !
Celui-ci amende encore la définition en rapprochant mœurs de morale, et mœurs de modes, mais aussi plus intéressant de mesure, l’on est pas loin de maîtrise. Etre de bonnes mœurs est peut être tout simplement être mesuré, être Maître de soi et de son soi, peut on l’être en permanence ?
Est-ce un but, ne faut il jamais transgressé ? Le Dictionnaire nous indique que le mot même de mœurs a changé de genre en passant du masculin au féminin. A remarquer également que ce n’est qu’en 1718, que le terme « Bonnes Mœurs » est apparu, on constate que les bonnes mœurs sont reliées aux Lumières, et repris par la Maçonnerie dans ses codes et constitutions. C’est aussi le siècle ou l’homme a été mis au centre, c’est la sortie de l’obscurantisme.
Si je te suis en essayant de trier le bon du mauvais, le vice de la vertu, je ne mélangerais pas Ethique et Morale et encore moins bien sûr Morale et moralisme.
Bien sûr, quand je signe, je prête serment, je le prête vis à vis de mes Frères, mais surtout de moi-même, j’adhère au groupe en accord avec ma conscience.
Je dois me situer entre l’Equerre et le Compas, si cela est assez simple pour l’Equerre, ma conscience me rappelle sans cesse, si je suis d’Equerre, pour le Compas c’est plus complexe, en fonction de son degré d’ouverture.
Je te suis aussi également mon Frère sur la tolérance, notre société actuelle est plus celle des droits que des devoirs. L’hypertrophie de la tolérance actuelle mène au laxisme où sont alors les bonnes mœurs ?
Si le groupe adhère au Code d’Ethique contenant de la morale, il doit le respecter, si le code est désuet il faut alors avoir le courage de le changer, mais surtout de ne pas le conserver et y déroger constamment, c’est une habitude bien Franco Française de faire une Loi et de s’ingénier dès qu’elle est adoptée à la contourner, sacrifier tout le temps à l’individuel en oubliant l’universel.
Quand à la communion des Cœurs, c’est bien dans les valeurs universelles qu’elle se trouve, une orientation constante vers le bien. Concilier en permanence l’individuel et l’universel, gardant à l’esprit que je ne suis pas toi, je suis moi, mais je regarde avec toi dans la même direction.
JFG
Il est utile aux hommes, avant tout, d’avoir des relations sociales entre eux, de se forger des liens qui les rendent plus aptes à former tous ensemble un seul tout, et en général de faire ce qui contribue à renforcer l’amitié. Mais pour cela il faut vigilance et habilité. Car les hommes sont divers (rares sont ceux qui vivent suivant les préceptes de la raison) et cependant envieux pour la plupart et plus enclins à la vengeance qu’à la miséricorde.(….) Bien que, donc, les hommes se gouvernent en tout, le plus souvent, suivant leurs penchants, la vie sociale a cependant beaucoup plus de conséquences avantageuses que de dommageables. Il vaut donc mieux supporter leurs offenses d’une âme égale et travailler avec zèle à établir la concorde et l’amitié.
Ce qui engendre la concorde se ramène à la justice, à l’équité et à l’honnêteté. Les hommes en effet supportent mal non seulement ce qui est injuste ou inique, mais aussi ce qui est tenu pour honteux, autrement dit qu’on fasse fi des coutumes respectées dans l’Etat.
Baruch Spinoza. (Ethique,IV, Appendice)
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