DE BONNES MŒURS !
Cincinnatus m’interpelle justement, sur l’obligation demandée au profane qui postule pour être admis dans la Fraternité des Francs-Maçons, il doit : « Etre Libre et de bonnes mœurs ».
Le terme libre ne pose pas de problème aujourd’hui dans nos sociétés contemporaines démocratiques. Les Droits de l’homme en partie initiés par les Francs-Maçons ont rendus les hommes libres tout du moins sur dans le texte, nous pourrions développer les autres formes d’asservissements mises en place par notre société de consommation.
Le propos est : « Les bonnes mœurs », il est constant de dire que les mœurs évoluent et différent dans l’espace et le temps. D’ou la difficulté de définir les bonnes mœurs et qui plus est de rendre cette définition universelle, la Fraternité des Francs-maçons se revendiquant comme telle. Il y a donc un paradoxe apparent à vouloir lier l’Universel et les bonnes mœurs, nous ne pouvons développer le sujet sans risquer de le diluer, de le confondre au regard des diverses coutumes ou évolutions de la société. La seule constante sur la surface de la Terre et de nos civilisations reste la conscience humaine. Il est certain d’observer que nos anciens à l’instar de Narcisse (qui lui ne voyait que l’apparence) se sont regarder dans le miroir, et que tous les matins je me regarde dans ce miroir, qui me renvoi mon image au plus profond de moi-même.
Il y a donc intérêt à relire les Textes fondateurs ainsi que la perception de la Fraternité par les contemporains, le texte de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert donne du sens, c’est le Dictionnaire de l’époque :
Extrait Encyclopédie de Diderot et d’Alembert Vol 7. 1747.
Francs-Maçons (hist mod). Ancienne société ou corps qu’on nomme de la sorte, soit parce qu’ils avaient autrefois quelques connaissances de la maçonnerie des bâtiments, soit que leur société ait été d’abord fondée par des maçons. Elle est actuellement très nombreuse et composée de personnes de tout état. On trouve des Francs-Maçons en tout pays….. Tout ce qu’on peut pénétrer de leurs mystères ne paraît que louable et tendant principalement à fortifier l’amitié, la société, l’assistance mutuelle et à faire observer ce que les hommes se doivent les uns aux autres.
Dans les Textes fondateurs il est dit dans l’Article 5 :
A la Maison et dans le Voisinage.
Vous devez vous comporter en hommes de Bonnes Mœurs et gens sages et surtout ne point faire connaître à vos familles, à vos amis, à vos voisins ce qui concerne la Loge. Tout au contraire, vous devez sagement consulter votre propre honneur et celui de l’ancienne fraternité, pour des raisons dont on ne doit pas faire ici mention.
Vous devez aussi prendre soin de votre santé, en ne demeurant point trop tard ensemble ni trop loin de vos projets de vos Loges, après que les heures de la Loge sont passées, en évitant la gloutonnerie, l’ivresse en sorte que vous ne fassiez point tort à vos familles par négligence en vous rendant incapable de travailler.
Quelques dates : * 1376 Mention du mot Free-Mason.
- 1390 Manuscrit Régius.
- 1599 1er PV de Loge.
- 1717 Fondation de la 1ère Grande Loge en Angleterre.
- 1723 Constitution d’Anderson
- 1735 Devoirs enjoints aux Maçons Libres.
- 1738 2ème Edition des Constitutions d’Anderson.
A propos de la montagne où notre Frère Cincinnatus, s’est retiré suivant l’exemple de son prédécesseur Romain, qui après avoir servi sa nation se retira avec modestie dans ses champs, il n’en reste pas moins Franc et Maçon de surcroit.
Le chemin qui mène à la montagne est sinueux et difficile, parsemé d’embûches, souvent obscur, mais il dévoile peu à peu le sommet de la montagne et mon Dieu comme elle est belle dit le chanteur poète etc…
Au sommet de la montagne, l’homme retrouvé, régénéré est libre. Si je regrette comme Cincinnatus, que l’écho, même dans la montagne soit si faible, néanmoins même au plus profond de l’obscurité il reste toujours une lumière fût t’elle vacillante elle brille.
C’est pourquoi comme toi mon Frère, j’ai profité de l’occasion pour donner un peu de Lumière sur les bonnes mœurs, en m’appuyant sur les textes anciens de la fraternité, pour rappeler la force de leur signification on est loin de la désuétude.
L’homme de bonnes mœurs, est animé d’une ferme détermination, qui lui permet de regarder en lui, face à lui-même et à sa conscience.
Affirmant ainsi sa volonté de mettre en avant l’être par rapport à l’avoir. Le Franc-Maçon sait aussi que la tolérance n’est pas une maison ouverte, elle doit être protégée avec le glaive, la main sur le Cœur. Construire une nouvelle cité et pourquoi pas un nouvel Empire, sans faiblesse ce qui n’exclu pas l’amour.
L’homme de bonnes mœurs existe, j’en ai rencontrés plusieurs, et hier avec mes Frères, j’en ai accompagné un aux portes de l’Orient éternel, les Frères l’ont reconnu comme tel. (Voir ci-après)
JFG.
A tous ceux qui l' ont accompagnés et ceux qui n’ont pu être présents, un dernier cadeau de Yannick. Témoignage de la richesse de sa vie, il aura su faire vivre en harmonie le matériel et le spirituel, pour le bonheur de ceux qui ont eu la joie et l’honneur de croiser son chemin.
Libre et bonnes moeurs reconnu comme tel.
JFG
Naissance et mort d’un grain de sel
Il y a bien longtemps, mais le temps ne compte pas pour qui est dans l’éternité, j’étais une goutte d’eau dans l’immensité de l’océan.
Un jour de grande marée et tout à fait par hasard, je me suis trouvée avec d’autres gouttes, piégée dans une flaque, sur une plage déserte.
Le soleil tapait fort et un jour sans que je sus pourquoi, mes sœurs gouttes s’étaient évaporées, me laissant seul et métamorphosé en un brillant grain de sel.
Tout fier de mon nouvel état, je bombais mes cristaux et je me faisais beau.
Me dorant au soleil et sans aucun soucis, les semaines passèrent sans que je m’en aperçoive.
Une nuit, la marée de nouveau envahit la plage et je me réveillais noyé, fondu dans la mer profonde, goutte indifférenciée auprès de mes pareilles mais gardant dans mon cœur la nostalgie de ce moment sublime où j’avais existé comme un être unique et différent.
Maintenant, perdu parmi les gouttes anonymes, j’essaie de m’introduire dans une vague côtière qui me conduira vers un étier ouvert, là où le soleil me redonnera la vie.
C’est le cadeau des Dieux à ceux qui les vénèrent.
Yannick, septembre 2015.
Texte de Yannick lu hier.