LOI.
Au nom de la loi, je vous arrête ! Chaque jour, chacun d’entre nous enfreint au moins une loi, cent décrets, plusieurs réglements fumeux et de nombreux édits intempestifs. Mais doit-on plaindre une société où les lois sont parfois ignorées ? Pas sûr.
Imaginons un instant que dans un beau pays comme le nôtre, tout à coup, du jour au lendemain, chacun se mette à respecter absolument toutes les lois, toutes les règles, et que rien, aucune faute, aucune infraction, aucun délit ni aucun crime (que sais-je encore !) ne puisse être reproché à qui que ce soit. Que se passerait-il ? Dans un premier temps, les contractuels s’ennuieraient ferme, pas le moindre papillon à glisser sous les essuie-glaces. Le matin même, les autorités s’inquièteraient de la bonne marche des radars automatiques qui ne flasheraient plus personne. Très vite, les tribunaux de police seraient déserts et les autres suivraient en quelques semaines, quelques mois peut-être. Rapidement, la gendarmerie, la police, les juges, les gardiens de prison, les huissiers, les avocats et de très nombreux fonctionnaires et professionnels de qualité seraient sans travail. L’absolu respect des lois mènerait plus sûrement la société à l’implosion que quelques émeutes révolutionnaires.
Car le trépied juge-gendarme-voleur est le socle inaltérable sur lequel repose toute société humaine (ou presque). Nous édictons des lois, les contournons, en imaginons d’autres, les enfreignons, punissons, payons, enfermons, tranchions des têtes même et tout cela au nom d’un principe unique : le bien. C’est une affaire entendue, chacun d’entre nous sait ce qu’est le bien. C’est la loi qui le dit… On voit ici que la tautologie pointe le bout de son nez malicieux mais il n’est sans doute pas né ce député qui osera un jour proposer une loi au nom du mal.
Alors d’où nous vient ce besoin irrépressible de la loi ? Si toute loi humaine est d’abord un aveux de faiblesse, il faut alors admettre que la source de ce désir se trouve dans notre impossibilité à transgresser les lois de la physique. Et c’est par une curieuse torsion du dépit que la loi humaine érige des barrières, là où les lois de l’univers nous parlent d’infini. Mobilis in mobile, au nom de la loi, je vous mets en mouvement…
Théodore Neville.
BIEN OU MAL, BON OU MAUVAIS.
Merci à Théodore, d'ouvrir la réflexion,qui n'est pas sans rapport avec notre "Libre et de bonnes Moeurs", ainsi que la transgression nécessaire au chemin initiatique.
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JFG