Jeune fille de la Conception d'après l'Atlas de Lapérouse, Bananier de Tahiti, d'après voyage de Duperie sur la Coquille 1822 -1825
FRANCS-MACONS DE LA MER – XX – Lapérouse les recherches L’expédition de D’Entrecasteaux.
Pour entreprendre les recherches le choix d’Entrecasteaux apparu comme judicieux. C’était le premier à avoir tracé une route maritime vers la Chine. Il reçut donc le commandement du voyage, Huon de Kermadec lui fut associé.
Deux navires « La Recherche et l’Espérance » quittèrent Brest le 13 septembre 1791. Vu le contexte de l’époque la cohabitation fut difficile, officiers royalistes et savants partisans de l’assemblée s’affrontèrent.
Les morts successives des deux chefs de l’expédition et de nombreux membres des équipages, affaiblit considérablement l’expédition. En arrivant à Sourabaya dans les Indes Néerlandaises, les Français apprirent l’exécution de Louis XVI, et la France était maintenant en guerre avec de nombreux pays européens, dont les Pays bas de ce fait l’expédition devint prisonnière des néerlandais.
Néanmoins au crédit de l’expédition il faut porter l’atlas réalisé par Beautemps-Beaupré, considéré comme le père de l’hydrographie moderne.
Après des informations contradictoires sur un naufrage possible de Lapérouse aux Iles de l’amirauté. D’Entrecasteaux le 19 avril 1793 s’arrêta à Balade, sur la côte orientale de la Grande Terre de la Nouvelle Calédonie, il pense être le premier à mettre le pied sur cette terre. La découverte d’un graphomètre orné de fleurs de lys daté de 1781, il fut trouvé par le voyageur Antonin Bonnemaison et il aurait appartenu à l’expédition de Lapérouse. Ce qui confirme les termes de sa dernière lettre :
« je remonterai aux îles des Amis (Tonga), et je ferai absolument tout ce qui m’est enjoint par mes instructions relativement à la partie de la Nouvelle Calédonie, à l’île de Santa Cruz de Mendana »
On sait aussi par Dumont d’Urville (Avril-Mai 1827), que Lapérouse avant son passage en Nouvelle-Calédonie, s’arrêta à Tonga-Tabou. La reine La Tamaha Fata-Kana interrogée par Dumont d’Urville :
« Je voulu savoir si entre Cook et d’Entrecasteaux, il n’était pas venus d’autres Européens à Tonga. Après avoir réfléchi quelques moments, elle m’expliqua très clairement que, peu d’années avant le passage de d’Entrecasteaux, deux grands navires semblables aux siens, avec des canons et beaucoup d’européens, avaient mouillé à Namouka où ils étaient restés dix jours. Leur pavillon était tout blanc et non pas semblables à celui des Anglais. Les étrangers étaient fort biens avec les naturels : on leur donna une maison à terre où se faisait les échanges »
D’Entrecasteaux fit route vers les îles Salomon dans un état de santé précaire, Huon de Kermadec décédait en Nouvelle Calédonie. Compte tenu de la situation d’Entrecasteaux ne jugea pas utile de s’arrêter à Vanikoro, que ironie du sort, il baptisa l’île de la recherche.
A suivre…. Dillon et Dumont d’Urville à Vanikoro.
JFG
Etiquette et Source : Lapérouse Voyage autour du monde Edition Conti.
Femme Pampas Voyage de Bougainville 1766-1769, Habitant de l'île de Bouka, îles Salomon, voyage de Duperrey sur la Coquille 1822-1825
Onésime, Pierre Durécu né à Ingouville Le Havre le 2 janvier 1812 ; Sa biographie la plus détaillée est celle de son éloge funèbre prononcée en 1876 à l’occasion de l’inauguration du buste en bronze érigé en sa mémoire.
A l’âge de huit ans, il s’embarqua comme mousse sur le Brick (Saint Nazaire) et fit plusieurs fois le tour du monde et plusieurs campagnes de pêche à la baleine. Il fit onze fois naufrage et, chaque fois, l’équipage et les passagers des navires à bord desquels il se trouvait lui durent leur salut. Son premier naufrage eut lieu en juillet 1825 à bord du Canaris (….) En 1829 nouveau naufrage à bord d’un trois- mâts de Saint Nazaire, dont il sauva trois passagers et un matelot. Puis les naufrages succèdent aux naufrages. A bord de la Rose, sur la côte d’Afrique, où il resta pendant huit mois esclave d’un Roi nègre, puis à bord de la Félicité, qui s’est perdue, dans le canal de Bahama. Encore à bord de la Vieille Élisabeth, puis enfin à bord du Newfeet, trois-mâts américain. L’équipage de ce bâtiment s’était réfugié après sa perte, sur des bancs de glace et y resta pendant quatre mois, au bout desquels quatre hommes seulement avaient survécu, les autres étaient morts de froid et de privations (…).
Lorsqu’un navire de passage vint enfin à leur secours, Durécu dut déployer des efforts surhumains pour leur faire franchir la terrible barrière de la banquise et rejoindre la chaloupe, efforts qui furent fatals à ses trois compagnons d’infortune.
Le 20 octobre 1836, il naviguait en qualité de maître d’équipage à bord du brick l’Aigle, capitaine Avril, revenant de Batavia et se trouvant par le travers de l’île de l’Ascension, lorsqu’à la suite d’un double accident, il eut l’occasion de sauver le pilotin et le capitaine tombés à la mer. Et ainsi de suite sur toutes les mers du globe, à bord de l’Émile, de la Bonne mère, du Malabar, de la Clémentine, de l’Oreste, du Petit Louis, de l’Espérance, du Jeune Adolphe. Il pose sac à terre au Havre après 24 années de navigation et fonde un foyer. Il fut maître haleur, puis gardien du dépôt des apparaux de la chambre de commerce, attaché au service des ponts et chaussées. Il sauve plusieurs fois des victimes, comme ce 25 octobre 1855 ou il sauve seul tout l’équipage de la goélette Bonne-Marie qui manqua par gros temps l’entrée du port et alla s’échouer sur le poulier et menaçait de se disloquer.
Patron du canot de sauvetage de 1864 à 1872, il sauva les équipages de la Bonne-Mère de Bordeaux, du Sun de Dunkerque, de la Sandre, des navires Anglais, Amchi de Yarmouth et Hebbern Hall, de la pirogue Mon Plaisir ou encore la barque de pêche N°119 de Honfleur.
Ses sauvetages lui valurent de nombreuses blessures il meurt à 62 ans en 1874. Le nombre de personnes sauvées par Durécu a été évalué à 300.
Son équipe de haleurs , formés d’anciens combattants de la guerre de Crimée était connue sous le sobriquet de « Zouaves de Dérécu ». Fait officier de la légion d’honneur, sa renommée était internationale.
Il était membre de la Loge « L’olivier Ecossais » à l’Orient du Havre, Grand Orient de France de 1856 à 1859.
Sauver ou Périr !
Dans le panthéon maritime havrais, Pierre Onésime Durécu occupe une place d’honneur. La légende de ses exploits a défié le temps et son nom sonne comme un éternel hommage aux sauveteurs en mer. De son vivant déjà, sa réputation était immense et, à l’égal d’un Tabarly, ses exploits étaient relatés dans les gazettes de toute l’Europe. Sa fin tragique en 1874 suscite une émotion populaire énorme et lui vaut des funérailles grandioses.
Philippe Valetoux, pilote du Havre et président de la station SNSM du Havre, racontera le parcours de ce gamin, né en 1812 et qui après des années de navigation au long-cours, devient un marin expérimenté et s’établit au Havre comme maître-gréeur puis responsable du sauvetage. Ses exploits sont innombrables et l’on estime le nombre de personnes qu’il sauve à plus de 200 ! Personnage haut en couleurs, il devient aussi le chef des haleurs, les célèbres « zouaves à Durécu ».
La Ville du Havre n’a pas oublié son concitoyen en baptisant l’une de ses rues de son nom. Et récemment, les sauveteurs ont tenu à restaurer sa tombe en recréant le buste qui la surmontait. L’actuelle Société Nationale de Sauvetage en Mer est l’héritière directe des valeurs tant morales que physiques de Durécu. Si la devise « Sauver ou périr » a aujourd’hui évolué, elle n’en reste pas moins, dans un monde de plus en plus égoïste, comme la poignante illustration de la solidarité maritime.
Étiquette et Source : Dictionnaire des Marins Francs-Maçons Travaux de la Loge de recherche LA PEROUSE. Éditions SPM KRONOS